Les élèves interpellent le Parlement

Le fait est suffisamment rare pour être souligné. Généralement ce sont les militants membres des partis politiques, les membres de la société civile, les activistes des mouvements citoyens … qui prennent d’assaut le Palais du peuple. Quand ce sont  les élèves qui prennent le contrôle du  siège du Parlement congolais, la symbolique est forte. Ce sont les enfants qui crient devant l’autorité budgétaire. Et l’on sait que la grève pour les enseignants a pour origine la non prise en compte des revendications qui annihilent la gratuité de l’enseignement, en faisant de celle-ci non pas un gain mais une perte, voire un boulet aux pieds et des enseignants et du Gouvernement.

Les élèves des écoles publiques de Beni et de Kinshasa ont manifesté hier jeudi 21 octobre pour réclamer la reprise des cours. Leurs enseignants sont en grève depuis la rentrée scolaire le 4 octobre.

A Beni, les élèves ont bravé la pluie pour battre le pavé  dans la matinée à l’issue de laquelle ils ont remis un mémorandum, réclamant la  » reprise immédiate et sans interruption des activités scolaires « . 

Trois jours plus tôt, le 18 octobre, un groupe de parents accompagnant leurs enfants à l’école avaient envahi le cabinet du ministre de l’Enseignement primaire, secondaire et technique, pour exiger au ministre Tonny Mwaba de trouver des solutions liées à la reprise effective des cours dans les écoles.

A noter  que cette situation est presque la même dans plusieurs écoles publiques du pays. Les élèves de quelques écoles conventionnées catholiques de Kolwezi, dans la province du Lualaba avaient, eux, pris d’assaut le Gouvernorat de province pour faire entendre leur voix en sollicitant l’implication de l’Autorité provinciale pour un plaidoyer auprès de l’exécutif national.

Après Kolwezi, c’était autour de Matadi, province du Kongo Central où, selon des sources, près d’un millier d’élèves avaient manifesté le mardi 19 octobre pour réclamer la reprise des cours alors que leurs enseignants poursuivent encore la grève…

En allant devant la Représentation nationale hier, les élèves de Kinshasa interpellent, au fond, tout l’establishment congolais. Car ce qui est en cause, c’est la formation de l’élite de demain. Quel serait ce pays si sa jeunesse n’est pas formée !

Trois semaines après la rentrée scolaire, la grève des enseignants dans les écoles publiques se poursuit à travers le pays. La semaine dernière, le ministre de l’EPST avait pris la décision de sanctionner certains enseignants grévistes en les désactivant de la liste de paie des fonctionnaires. Cette décision a été dénoncée par les différents syndicats des enseignants, les parlementaires et ONG des droits de l’homme… Didier KEBONGO

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