Le VPM Lutundula lance des enquêtes sur l’usage de l’argent issu de la vente des passeports et visas

Dans un message publié sur son compte Twitter le 1er octobre, le Vice-Premier ministre, ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, indique que plusieurs enquêtes sont en cours pour obtenir de l’éclairage sur l’utilisation de l’argent perçu par les chancelleries au titre de la vente des passeports et visas. Ces enquêtes, précise-t-il, sont actuellement menées dans les chancelleries à Paris et Bruxelles.

« Enquête en cours depuis plusieurs semaines à Bruxelles, Paris … sur l’utilisation faite par les chancelleries de l’argent perçu au titre de la vente des passeports et des visas « , annonce le VPM Lutundula. Ce dernier fait savoir que ces enquêtes vont s’étendre bientôt aux chancelleries se trouvant à Pretoria, Tokyo, Washington, Berlin et Pékin.

Sans présager des conclusions des enquêtes en cours, des sources affirment que la gestion des recettes dans ces représentations serait non seulement opaque, mais celles-ci feraient payer à des prix élevés ces passeports et visas.

Le samedi  2 octobre dernier, Christophe Lutundula a été entendu par la Commission ECOFIN élargie du Sénat, dans l’exercice d’audition des membres du Gouvernement dans le cadre de l’examen de l’apport des ministères au budget de l’État.

Le VPM Lutundula s’est exprimé sur trois points majeurs. A savoir : «  la traçabilité du dossier passeports de 2018 à ce jour; le fonctionnement des missions diplomatiques et les stratégies et initiatives prises pour l’encadrement des recettes générées par les ambassades Rd-congolaises.« 

Lors de cette audition à huis clos, le VPM Lutundula, fort du document récemment soumis au Conseil des Ministres, lequel  dresse l’état des lieux de son ministère, a fourni des informations détaillées, quelques chiffres et des statistiques en rapport avec le dossier Passeports, depuis le premier contrat signé avec l’entreprise belge Semlex jusqu’à l’avenant négocié après l’expiration dudit contrat.

Le patron de la diplomatie Rd-congolaise ne s’est pas arrêté là. Conscient des dysfonctionnements dans divers dossiers hérités de ses prédécesseurs, le VPM a informé les membres de la commission de la manière dont  il entendait les résoudre. Notamment  via  des directives claires et l’envoi des missions d’inspection pour régler divers problèmes pendants aussi bien à la Centrale que dans les représentations diplomatiques.

Il s’agit entre autres du règlement du contentieux concernant des Congolais  lésés et/ou arnaqués par certaines ambassades qui ont perçu des fonds sans fournir des passeports.

C’est aussi le cas de la normalisation de la paie des diplomates ; de la mise en place d’une commission pour assurer le suivi et la préparation d’un cahier des charges dans la perspective d’un appel d’offre pour la production et la fourniture des passeports ….

C’est aussi le cas de la recherche des voies et moyens pour régler la problématique des arriérés des salaires des diplomates, etc.

Ces réponses n’ont pas empêché les Sénateurs membres de l’ECOFIN de revenir à la charge. Avec des questions pêle-mêle sur : le prix du passeport, la traçabilité des autres actes générateurs des recettes en dehors des passeports, la révision à la baisse du nombre de nos ambassades, l’implication du MAE dans les emprunts internationaux et la signature des contrats, la réalité et le contenu des contrats économiques et miniers, conclus avec des pays voisins dont le Rwanda, le recours à des entreprises étrangères au détriment de l’Hôtel des monnaies, la décentralisation éventuelle du processus de délivrance des passeports.

Ce n’est pas tout. D’autres questions ont porté sur la situation réelle du patrimoine immobilier de la RDC à l’étranger, le règlement des différends et contentieux avec des pays voisins et des tiers, la problématique des visas volants et les recettes y afférentes, l’appartenance de la RDC à une multitude d’organisations régionales, continentales et internationales dont elle pourrait se désengager pour certaines, le recrutement et la qualité de nos diplomates, les stratégies de Communication pour changer l’image de la RDC, les mauvais traitements infligés aux Congolais  régulièrement refoulés de certains pays voisins ou ailleurs comme en Inde, la légèreté dans l’exécution des contrats, le rapatriement du patrimoine culturel rd congolais.

C’est ce lundi 4 octobre que le VPM Lutundula va répondre, par écrit, aux sénateurs membres de l’ECOFIN élargie.

Didier KEBONGO

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