C’est hier à New York, dans le Palais de Verre que le Conseil de sécurité de l’ONU a fait une déclaration sur les Grands lacs initiée par le Kenya où il exige l’arrêt immédiat du pillage systématique des ressources naturelles de l’Est de la RDC par des groupes armés locaux et étrangers. Ceux-ci exploitent ces richesses en commettant des violences qui doivent aussi cesser.
Pour le Conseil de sécurité, ces groupes armés de l’Est de la RDC se livrent à cette exploitation illicite des ressources naturelles grâce au soutien opérationnel des réseaux criminels internationaux qui alimentent le commerce des armes de petit et même gros calibre dans toute la région des Grands lacs. C’est là où le Conseil de sécurité de l’ONU demande à ces groupes armés actifs dans l’Est de la RDC de se dissoudre, c’est-à-dire de déposer les armes, sans autre forme de procès et à l’Etat congolais de rétablir par tous les moyens l’autorité de l’Etat sur cette partie de son territoire qui échappe à son contrôle.
Cette déclaration du Conseil de sécurité de l’ONU a le mérite de démontrer à la face du monde, ce que les Congolais ne cessent de dénoncer matin midi et soir sur le pillage des ressources naturelles de l’Est de la RDC par l’instrumentalisation des groupés armés locaux et étrangers qui sont dans cette sale besogne.
Cependant le Conseil est resté superficiel et n’a rien dit sur l’identité des réseaux qui sont derrière ces exploitations illégales des ressources naturelles de l’Est de la RDC où certains pays voisins sont impliqués notamment le Rwanda et l’Ouganda. Indiscutablement.
Autrement comment comprendre que certains de ces groupes armés soient aussi lourdement armés , en termes de moyens militaires opérationnels que certaines armées nationales ? Où se sont-ils ravitaillés pour être dotés d’armements lourds et même des pièces d’artillerie de gros calibre et de fusils de pointe et d’assaut.
On sait bien que ces groupes armés illégaux ne commercent pas avec la RDC mais les ressources naturelles qu’ils pillent à l’Est de la RDC en volume de plusieurs millions USD ne peuvent être exportées que soit par le Rwanda soit par l’Ouganda, les deux pays qui ont une frontière qu’ils contrôlent bien avec les zones occupées par les groupes armés. C’est par là qu’est alimenté le trafic illégal des armes de guerre de tout calibre en échange du produit du pillage des ressources naturelles de la RDC.
C’est cette connexion qu’il faut couper et c’est là le hic. Autrement ces groupes amés qui constituent les forces négatives vont continuer irrémédiablement à tenir sous coupes réglées l’Est de la RDC et l’exploiter avec la même hargne qu’aujourd’hui. L’équation qui est complexe est liée à la restauration de l’autorité de l’Etat dans tout l’Est de la RDC, une gageure à ce jour dans la mesure où ces réseaux criminels dont parle le Conseil de sécurité de l’ONU sont très puissants.
Ils instrumentalisent environs 140 groupes armés nationaux et étrangers, selon les statistiques actualisées de l’ONU. Mais lorsque le Conseil de sécurité leur demande de déposer les armes et de se dissoudre, ça sera sans effet. Les groupes armés ne plient que devant la force militaire et non des incantations depuis New York.
Ils savent que dans tout l’Est de la RDC dont ils pillent les ressources naturelles, il y a partout la présence de l’ONU par le biais des Casques bleus de la MONUSCO qui viennent en soutien des FARDC. Il y a même une Brigade d’intervention composée de 3.800 commandos, des bérets verts africains avec un mandat plus offensif basé sur le Chapitre VII de la Charte de l’ONU. Mais depuis plus de cinq ans que cette unité d’élite est déployée ans le Nord-Kivu et en Ituri, la situation sécuritaire ne s’est pas sensiblement améliorée. KANDOLO M.