* Cependant, les professionnels de la craie des établissements publics, ont boycotté hier lundi, l’appel à la reprise des cours, lancé le week-end dernier par leur intersyndical.
Toujours pas de reprise effective des enseignements, dans les établissements publics et conventionnés en RD Congo. En grève depuis le 4 octobre, date officielle de la rentrée pour l’année scolaire 2021-2022, les enseignants du secteur officiel de l’Enseignement primaire, secondaire et technique (EPST), sont déterminés à aller jusqu’au bout de leur bataille contre leur employeur qu’est l’Etat.
Aussi, conditionnent-ils le démarrage de la nouvelle année scolaire par quelques préalables jugés inaliénables. Il s’agit, entre autres, du payement de 250.000 FC, soit l’équivalent de 125 Usd du deuxième palier de l’Accord de Bibwa, la prise en compte de Nouvelles unités (NU) sur le fichier de paie. S’ajoutent à cela, la mécanisation, mieux la régularisation des enseignants non payés (NP), la suppression des zones salariales.
OUI A UN DIALOGUE SINCERE
Bien qu’en grève depuis vingt et un jours, les enseignants des écoles publiques et conventionnées sont, cependant, favorables à un dialogue sincère avec la partie gouvernementale en vue d’une issue concertée à la crise qui perdure dans ce secteur. C’est donc dans le cadre de ce dialogue social qu’un groupe de professionnels de » Notre beau métier » à Kinshasa s’est rendu hier lundi 25 octobre au Parlement pour rencontrer le président du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo, afin qu’il plaide leur cause auprès d’autres instances décisionnelles du pays.
Après un échange sur la situation des enseignants congolais en général et de ceux des écoles conventionnées en particulier, les grévistes ont remis en main propre à Bahati Lukwebo le mémorandum qui reprend l’essentiel de leurs desiderata.
A en croire le représentant de la délégation, Jean-Bosco Puna, secrétaire général et porte-parole du Syndicat national des écoles conventionnées catholiques (SYNECAT), ce mémorandum contient des revendications sur le plan administratif et financier. A l’en croire, les enseignants plaident, entre autres dans ce document, pour la réactivation de leurs collègues désactivés du système de paiement de l’EPST pour avoir refusé d’enseigner.
« Sur le volet financier, nous avons parlé de différentes promesses que l’Etat a faites aux enseignants. Entre autres, le problème de barème de Bibwa qui n’est jamais payé. Ce barème de Bibwa prévoit qu’un enseignant devrait toucher en principe 800.000 francs congolais. Mais aujourd’hui nous savons tous qu’un enseignant touche 190.000 francs congolais, s’il faut se référer à celui qui est dans l’arrière-pays« , s’est plaint Jean-Bosco Puna.
Il pense que l’Etat ne peut pas continuer à gérer les enseignants de cette manière. « Il faut qu’on exécute ce palier pour que nous ayons une éducation publique de qualité. La gratuité doit avoir du contenu. Les enseignants continuent avec l’ancien barème et ça pose beaucoup de problèmes dans des écoles. Vous savez que la gratuité nous a emmené beaucoup d’élèves, des effectifs pléthoriques dans des salles de classe. Il est difficile que les enseignants continuent à travailler dans ce rythme« , explique-t-il.
Jean-Bosco Puna a, par ailleurs, dénoncé l’inégalité des salaires entre les enseignants prestant en ville et ceux de l’intérieur du pays. « La question des paliers, des zones salariales des enseignants de brousse, des provinces, des territoires qui ne touchent pas le même salaire que leurs collègues de Kinshasa a aussi été abordée« .
« Nous avons apporté des propositions sur ce que le Gouvernement peut faire progressivement pour que les enseignants puissent reprendre les activités. Si cela n’est pas fait, ça poserait un vrai problème », alerte le secrétaire général du SYNECAT.
Après avoir suivi religieusement ses hôtes, le président de la Haute assemblée, Modeste Bahati Lukwebo, a promis de faire parvenir les doléances reçues à qui de droit. Il a rassuré ses visiteurs de s’impliquer pour que des solutions idoines soient vite trouvées.
On rappelle que c’est depuis la rentrée scolaire, le 4 octobre que les enseignants des établissements publics observent une grève.
Ils affirment voir leur conditions de vie se détériorer à cause de la mesure de la gratuité de l’enseignement de base.
Entretemps, les négociations se poursuivent entre le Gouvernement et le banc syndical pour que la solution soit trouvée à ce problème. Orly-Darel NGIAMBUKULU