Le géant russe Gazprom a augmenté ses exportations de gaz de 13,1% vers les pays hors CEI sur la période écoulée de 2021 en comparaison de 2020. Des chiffres qui devraient encore augmenter avec de nouvelles livraisons via la Pologne et le Nord Stream 2, récemment achevé.
Alors que les prix de l’énergie et du gaz ont explosé en Europe ces derniers temps, conséquence de la reprise économique après les restrictions mondiales liées au Covid-19, les yeux se sont tournés vers Moscou, qui fournit 40% du gaz naturel à l’UE. Sa principale entreprise de gaz, Gazprom, affirme avoir considérablement augmenté ses exportations.
En effet, la société a partagé sur les réseaux sociaux les chiffres relatifs aux 9,5 premiers mois de 2021, lesquels ont vu ses exportations augmenter de 16,6%, soit 56,7 milliards de mètres cubes de plus que sur la même période en 2020. En tenant compte uniquement des pays hors Communauté des États Indépendants (CEI), la hausse est de 13,1%, « proche d’un record historique » selon Gazprom.
Dans le détail, les exportations ont augmenté de 288,5% vers la Roumanie, de 125,3% vers la Turquie, de 112,1% vers la Serbie, et de 28,2% vers l’Allemagne. Elles sont également en hausse vers la Chine, pays également en proie à une crise énergétique, via le gazoduc « Force de Sibérie« .
Volumes en augmentation
Ces chiffres devraient encore augmenter dans les prochains mois. Dès novembre, plus de 30 millions de mètres cubes devraient transiter chaque jour par la Pologne. Aucun transit supplémentaire n’a été prévu concernant l’Ukraine. Début octobre, Vladimir Poutine précisait que les gazoducs ukrainiens n’étaient pas réparés depuis des décennies, entraînant des risques d’accident.
En revanche, le flambant neuf Nord Stream 2, reliant la Russie à l’Allemagne en passant sous la mer Baltique, est sur le point d’être mis en service. Berlin, qui compte sortir du nucléaire, mise en partie sur le gaz naturel russe dans sa stratégie de transition écologique. Ce gazoduc pourrait, à en croire le président de l’Union internationale du gaz Joe Kang, jouer un rôle crucial dans la stabilisation du marché européen du gaz.
Pénurie en Europe
L’accélération de la demande mondiale en énergie, et en gaz, a provoqué une flambée des prix dès cet été. Certaines voix ont alors accusé la Russie de vouloir profiter de cette conjoncture pour faire pression sur le Vieux continent. Face aux critiques, Poutine a rappelé la semaine dernière que son pays avait toujours rempli ses obligations contractuelles envers ses partenaires européens.
Moscou est toutefois réticent aux demandes ponctuelles (des ventes au comptant) privilégiées actuellement par les Européens. Malgré une forte demande sur le territoire russe, Gazprom se dit prêt à augmenter sa capacité de production pour l’Europe, mais uniquement via des contrats à long terme.