* Pour sa part, le ministre Muyaya a insisté sur les efforts du Gouvernement en vue d’améliorer les conditions des fonctionnaires.
Le Vice-Premier ministre, ministre de la Fonction publique, Modernisation et Innovation du service public dit enclencher le processus de mise à la retraite des plus vieux fonctionnaires avant la fin de cette année en cours. Jean-Pierre Lihau Ebua l’a annoncé hier mardi 5 octobre au cours du briefing avec la presse sur les réformes de l’Administration qu’il a co-animé avec le ministre de l’Information et Médias, Patrick Muyaya Katembwe.
Selon le VPM Lihau, le Gouvernement dispose déjà des fonds nécessaires pour envoyer à la retraite d’ici à décembre prochain, ces fonctionnaires dont le cas n’était plus seulement une question de droit, mais aussi de conscience. Car, pour le VPM Lihau, laisser travailler quelqu’un jusqu’à 90 ans, voire au-delà est » un crime contre l’humanité « . Aussi, la première vague de ce processus progressif de pension devrait concerner les agents nonagénaires et au-delà. On en est arrivé là à cause des ressources financières qui faisaient défaut. » L’argent est là « , a assuré le patron de la Fonction publique.
Et d’après Jean-Pierre Lihau, » ces retraités seront immédiatement pris en charge par la caisse de sécurité sociale. Le Cabinet du VPM serait déjà prêt avec les documents y afférents.
Lors de ce rendez-vous de rédevabilité avec la presse instauré par les Warriors, et porté par le Ministre de la Communication et Médias, le Vice-Premier ministre Lihau est revenu sur ce qu’il a déjà réalisé depuis quatre mois qu’il est à la tête de ce ministère.
Le Vice-Premier ministre note six points comme étant des réformes qu’il a initiées pour essayer de redresser une Administration publique qu’il a trouvée » malade, dans le coma « , avec des effectifs qu’on ne saurait chiffrer à ce jour.
Jean-Pierre Lihau dit avoir hérité d’une situation caractérisée par » l’obsolescence du cadre juridique; des recrutements non planifiés, le vieillissement de ressources humaines; l’absence de formation; l’inadéquation entre agents recrutés et postes de déploiement; la faible qualité de prestations de service publiques; les faibles conditions salariales, etc.
Maîtriser les effectifs
Selon le VPM Lihau, le degré de complaisance qui a régné dans le processus de recrutement dépasse tout entendement. Il a fait le constat selon lequel là où il faut avoir 4 personnes, on en trouve 50. D’où un nombre élevé d’agents. Dès lors, la priorité des priorités pour le ministre devenait la maitrise des effectifs.
« Et pour ce faire, nous avons créé le Fichier de référence de l’administration publique, FRAP, à la clé, le recensement biométrique. Il s’en est suivi une série de recensement qui a été organisé, mais après on s’est rendu compte que les listes déclaratives transmises par les administrations diverses étaient corrompues… « , s’est exprimé le VPM Lihau.
Il explique que ces efforts mis ensemble ont pour objectif de permettre à la RDC d’avoir une véritable administration publique. » Ces réformes visent à améliorer le service administratif, améliorer les conditions des fonctionnaires, mais ceux-ci doivent aider l’Etat à disposer d’une véritable machine administrative à l’image de la grandeur du pays. »
Rajeunissement de l’administration publique
Le ministre indique qu’en 2013, l’ENA a été créée et Jusque-là, 2000 jeunes étaient recrutés. Malheureusement, regrette-il, cette intégration est mise à mal par la présence des seniors qui sont éligibles à la retraite, mais qui sont toujours là. D’après Jean-Pierre Lihau, 350 mille fonctionnaires devraient partir à la retraite. Pour le VPM, il faudrait coûte que coûte débloquer une machine bloquée depuis le Maréchal Mobutu, il y 40 ans, et assurer aux intéressés, avant la fin de cette année, des indemnités de fin de carrière.
Modernisation de l’administration
Pour Lihau, cette modernisation concerne d’abord le cadre juridique, le statut des agents de l’Etat. Le ministre fait également état d’une cinquantaine de règlements d’application qui n’ont pas été changés depuis plusieurs décennies. Il prévoit aussi de mettre en place des édits pour l’installation de l’administration locale et provinciale.
Numérisation de l’Administration
Lihau insiste sur la dématérialisation de l’administration publique qui croule sous des paperasses. L’option est levée de mettre le cap sur une mutation vers la numérisation. Ce n’est pas tout. Il pense également à la modernisation de l’environnement du travail. Pour cela, le ministre a commencé la rénovation du bâtiment.
Enfin, le ministre Lihau a à cœur de mécaniser et résoudre le problème de fonctionnaires non payés. En un mot comme en cent, tout est fait pour améliorer les conditions des fonctionnaires. Didier KEBONGO