Félix Tshisekedi plaide pour l’intégration sociale des albinos

* Ces assises organisées par le Panel chargé d’accompagner le mandat de la RDC à la tête de l’UA se clôtureront ce mercredi.

C’est une première dans l’histoire du continent africain. En sa qualité du président en exercice de l’Union Afrique (UA), Félix-Antoine Tshisekedi a ouvert, hier mardi 19 octobre, les travaux du tout premier colloque panafricain sur l’albinisme. Organisé par le Panel qui accompagne sa présidence à la tête de l’UA, ce colloque de deux jours vise entre autres à améliorer l’intégration des albinos dans les sociétés africaines.

« Solidarité africaine pour une Afrique en faveur des personnes atteintes d’albinisme« , c’est le thème central retenu pour les travaux de ce premier colloque panafricain sur l’albinisme.

Plusieurs discours ont ponctué la partie officielle de cette cérémonie. Dans son intervention, le chef de l’Etat congolais a plaidé pour l’intégration sociale des albinos dans tous les secteurs d’activité. Il a insisté sur la nécessité de briser les stéréotypes et préjugés qui caractérisent encore les sociétés africaines à ce jour.

EMBAUCHEZ LES PERSONNES ATTEINTES D’ALBINISME

« Dans vos ambassades, ONG, institutions, écoles, hôpitaux, cabinets d’avocats, restaurants, ministères, je vous invite à des actions concrètes : embauchez, recrutez, offrez des stages aux personnes atteintes d’albinisme. Et quand vous aurez fini d’en embaucher, de recruter et d’offrir des stages, faites-en davantage car c’est à ce prix-là, en banalisant leur présence dans toutes les couches de la société, que nous réussirons à briser les stéréotypes« , a déclaré le président Félix-Antoine Tshisekedi.

Pour le président en exercice de l’Union africaine, lutter contre les violations multiformes des droits des personnes atteintes d’albinisme n’est pas une option, mais un devoir, une obligation. Il annonce l’organisation, dans les prochains jours, de ce qu’il a appelé la « déclaration de Kinshasa ». Il s’agit là d’un plaidoyer au niveau du continent sur les droits des personnes atteintes d’albinisme.

« Mon Gouvernement, à travers le ministère des Affaires Sociales et actions humanitaires, est au cœur de cette campagne de sensibilisation et de promotion des droits et veut servir de plaque tournante de la réflexion à travers ces assises pour nous présenter une déclaration dénommée la « Déclaration de Kinshasa «  par laquelle nous passerons à la sensibilisation massive et au plaidoyer auprès des pays membres sur les droits de personnes atteintes d’albinisme« , souligné le président Tshisekedi.

UNE APPROCHE MULTISECTORIELLE

Il a remercié les organisateurs qui ont travaillé pour la réussite de ce colloque si important. Le président de l’UA a aussi et surtout remercié les délégations venues de différents pays africains assister à ce colloque de haute portée humanitaire.

« Je tiens à remercier vivement les organisateurs, le ministère en charge des personnes vivant avec handicap et autres personnes vulnérables, le Bureau Conjoint des Nations Unies aux Droits de l’homme, l’Union Africaine, à travers sa Commission aux affaires sociales, et le Panel qui se sont engagés à organiser cette rencontre de haut niveau. A quelques semaines de la fin de ma mandature en tant que Président de l’Union Africaine, cette rencontre marquera une étape importante dans la longue lutte entamée, il y a plusieurs décennies, pour une meilleure protection, intégration et acception des personnes atteintes d’albinisme à travers le continent. Je vous souhaite de fructueux travaux« , a conclu le président de l’UA.

Pour le professeur Alphonse Ntumba Luaba Lumu, coordonnateur du Panel chargé d’accompagner le mandat de la RDC à la présidence de l’UA, les conditions des personnes affectées par l’albinisme doivent désormais avancer dans une approche multisectorielle pour une société favorable à ces personnes vulnérables.

CHANGER LE REGARD SUR LES ALBINOS

 » Les pays africains devraient désormais placer les conditions sociales des personnes atteintes d’albinisme au cœur des politiques publiques de santé et de protection sociale, dans une approche multisectorielle. Car la non-discrimination, le droit à la vie, à la santé, à l’éducation, à l’emploi et le niveau de vie adéquat, à l’accès à la justice et au recours judiciaire sont des défis majeurs dans le continent africain « , a-t-il indiqué.

Selon le professeur Ntumba Luaba, l’organisation de ce colloque démontre à suffisance la volonté de l’Union Africaine, incarnée par son président Félix-Antoine Tshisekedi, de changer le paradigme, et d’imposer un autre regard sur les albinos au sein du continent africain.

Le lancement du premier Colloque sur la sensibilisation de l’albinisme est une initiative qui a été saluée dans le l’opinion. Cela prouve que l’Union africaine porte un autre regard sur la question de défense des droits des personnes vivant avec l’albinisme.

CONTRIBUER AU CHANGEMENT

« Nous sommes là pour contribuer à un changement de paradigme et pour mettre l’Afrique au cœur de nouvelles interrogations ! Changement de paradigme, car il y a encore des actions à mener pour lutter contre certaines formes de discrimination dont fait face l’albinos, au quotidien. Nous le savons, là où il y a la volonté le changement est possible. Changement de paradigme, car nous ne pouvons plus nous contenter des discours sans agir. Les pays africains devraient désormais placer les conditions sociales des personnes atteintes d’albinisme au cœur des politiques publiques de santé et de protection sociale, dans une approche multisectorielle« , a-t-il souligné.

Selon le président du Panel, éradiquer les discriminations dont font l’objet les albinos dans beaucoup de familles africaines actuellement, c’est résoudre un problème réel qui se pose acuité en RDC, en particulier et en Afrique en général.

Il soutient que si le début des années 90 a été marqué par une «  chasse aux l’albinos » notamment, en Afrique de l’Est et du Centre, la situation de ces derniers s’est améliorée actuellement.

DES PROGRÈS NOTABLES

« Aujourd’hui, il faut l’admettre que des progrès significatifs ont été faits au niveau africain dans la démystification de l’albinisme au sein de nos sociétés et communautés. Bien qu’il reste encore beaucoup à faire, d’importantes actions devraient être envisagées. Plusieurs personnes atteintes d’albinisme continuent encore à faire face à des actes d’exclusion sociale et des imaginaires sociaux inexplicables, indéfendables et inacceptables.

L’albinisme est une maladie rare, non contagieuse mais  héréditaire qui existe dans le monde, indépendamment de l’appartenance ethnique ou du genre. Il est dû à une absence de pigmentation sur les cheveux, la peau et les yeux. ll n’existe aucun remède à l’heure actuelle pour lutter contre l’albinisme. Orly-Darel NGIAMBUKULU

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