Des scientifiques réfléchissent sur les défis de la gestion des eaux du bassin du Congo

* Cette journée de réflexion a été organisée par le Panel chargé d’accompagner le mandat du président Félix Tshisekedi à la tête de l’Union africaine.

Le Panel chargé d’accompagner la présidence de la RDC à l’Union africaine (UA) a organisé, hier mercredi 13 octobre à Kinshasa, une journée de réflexion sur les défis de la gestion des ressources en eau du bassin du Congo. Ces assises qui ont connu la présence de plusieurs personnalités avaient pour objectif de réveiller la conscience des élites et des autorités politiques congolaises sur l’importance du bassin du Congo pour la vie et la survie des populations riveraines, à l’instar de l’Egypte qui considère le fleuve Nil comme  » une question de sécurité nationale « .

Dans les travaux, les participants ont réfléchi sur l’adoption de la stratégie nationale pour la valorisation du bassin du Congo et la création de l’Agence nationale pour le bassin du Congo, laquelle  sera chargée de la mise en œuvre de ladite stratégie, conformément à la vision du président Félix-Antoine Tshisekedi.

Les échanges ont porté sur les aspects juridiques et institutionnels pour une gestion intégrée et communautaire des ressources en eau du bassin du Congo. Pour le coordonnateur du Panel, le professeur Ntumba Lwaba, la RDC devrait prendre le leadership au niveau régional pour l’unification des régimes sectoriels existants du bassin du Congo, à la lumière des expériences africaines dans ce domaine.

LE POTENTIEL HYDROELECTRIQUE EST ESTIME A 150 000 MEGAWATT

 » A ce jour, la RDC n’a pas réussi à profiter de son potentiel hydraulique et la protection de ce patrimoine n’est pas au niveau où on pouvait s’attendre. Cela est dû notamment à l’inadéquation des outils juridiques de gestion avec les défis et enjeux relatifs à la ressource. Nos populations souffrent encore du problème d’électrification, alors que le potentiel hydroélectrique du bassin du Congo est estimé à 150 000 mégawatt, soit près de deux tiers de celui de toute l’Afrique. Mon pays qui compte à lui seul plus ou moins 100 000 mégawatts n’en a utilisé plus de 2.500 « .

« Une gestion efficace et efficiente implique entre autres la prise en compte adéquate des problématiques liées au changement climatique, à la gouvernance unique, à la navigation, à l’hydroélectricité, à la pèche, à l’aquaculture, à l’agriculture, à la préservation de la biodiversité, la gestion intégrée, à la gestion commune, etc. Une gestion qui appelle forcément la participation de tous les riverains du bassin du Congo »,, a soutenu ce scientifique.

A l’en croire, ces assises servent de lancer un appel aux réformes qui s’imposent. Il faut donc des cadres de gestion paisible et mutuellement avantageux entre riverains et non une arène de guerre et des conflits entre les usagers.

CADRE DE GESTION INTEGREE

Après la partie officielle, plusieurs communications scientifiques ont été faites au cours de cette journée de réflexion.  Pour le professeur Raphaël Tshimanga Muamba, directeur du Centre de recherche sur les ressources en eau du bassin du Congo, il manque à la RDC un cadre de gestion intégrée et communautaire afin de tirer véritablement profit de ses ressources en eau et atteindre les ODD en la matière.

Selon le professeur François Bokona Wipa, de l’Académie des sciences sur le bassin du Congo, cette gestion intégrée des ressources en eau du bassin du Congo passera inéluctablement par des mécanismes d’unification des ordres normatifs à travers toute la région occupée par ce bassin.

 » Parmi les recommandations, il a été demandé de réfléchir sur des mécanismes d’unification des ordres normatifs. Il n’est pas bon que nous puissions connaître des dispersions des règles et des régimes juridiques pour un même objet« , a-t-il fustigé.

Le professeur Mutoy Mubiala de l’Unikin a planché sur la problématique des régimes juridiques de l’utilisation des eaux du bassin du Nil.

Pour rappel, le bassin du Congo couvre 4 millions de km². Il s’étend sur six pays dont le Cameroun, la République centrafricaine, la République démocratique du Congo, la République du Congo, la Guinée équatoriale et le Gabon.

Orly-Darel NGIAMBUKULU

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