Comika a déjà financé à hauteur de 30.000.000 USD des actions communautaires à Likasi

L’exploitation de cuivre et du cobalt par la Compagnie minière de Kambove, à une vingtaine de kilomètres de Likasi, dans la province du Haut Katanga produit déjà des effets secondaires sur les populations environnant la mine. Des liquidités évaluées à hauteur de 30.000.000 dollars américains pour la réalisation des actions à impact visible en faveur de la communauté, transforment peu à peu l’image de cette ville, connue comme la plus coquette du pays, à l’époque florissante de la Gécamines.

Dans le cadre de la responsabilité sociétale, Comika ne déroge pas à sa tâche de contribuer au développement de la population locale. C’est dans ce cadre qu’un cahier des charges a été rédigé en collaboration avec les représentants des communautés locales. Ce document est en train d’être réalisé au profit de ces mêmes communautés. Selon le canevas, beaucoup d’actions à impact rapide vont bientôt être réalisées et la contrée va se métamorphoser au fil de temps. Ce cahier des charges est évalué à plus d’1 million de dollars américains pour une période de cinq ans.

Parmi des actions déjà menées en faveur de la communauté, a indiqué M. Sébastien Mubiala, représentant de la Gécamines et directeur de production adjoint de cette société, Comika a construit et réhabilité des écoles et des centres de santé. Elle a contribué à la construction et à la réhabilitation de certaines routes, mais aussi à l’amélioration de la desserte en énergie électrique. Plusieurs forages des puits ont été réalisés. D’autres sont encore en construction. Des bureaux des quartiers du territoire de Kambove disposent de bâtiments neufs et modernes sur financement de Comika. L’appui à l’éducation et à la lutte contre la Covid-19 a été également assuré, etc.

Cette société est aussi un grand contributeur du budget du gouvernement provincial avec 35 millions USD investis dans la construction d’infrastructures électriques régionales, 3,5 millions de dollars américains ont servi à la construction des routes d’intérêt local, etc.

Une construction en deux phases

Filiale du groupe Wanbao Mining, qui détient 70 % des parts du marché, contre 30 % pour la Gécamines, la compagnie minière de Kambove (Comika) est le fruit du partenariat sino-congolais. Elle exploite deux gisements importants Kamoya et Kasibisi. L’entreprise a été créée en septembre 2008. Après la phase préliminaire des études de faisabilité, prospection, etc. la construction a commencé en 2015 pour avoir la première production en 2016.

Cette première phase concernait les concentrateurs qui traitaient les minerais sulfurés. Cela a permis à la société de produire des concentrés sulfurés à hauteur de plus ou moins 5 à 6.000 tonnes par mois, souligne Sébastien Mubiala. L’entreprise dispose de deux permis d’exploitation d’un total de 15 carrés miniers (11 carrés miniers et 4 autres). Son budget d’investissement est de 225 millions Usd pour la première phase et 943 millions Usd pour la deuxième phase.

En 2019, « on a commencé la construction de la deuxième phase. Parce qu’il était interdit de continuer à exporter les concentrés. Les concentrés doivent être traités au pays, faute de quoi, on devait payer des amendes. Alors on a commencé la construction de l’usine métallurgique qui a commencé sa première production en 2020. Et vers le mois de juillet de cette année, nous avons commencé la production de la première cathode de cuivre à 99,9%. Deux ou trois mois après en novembre 2020, on a commencé à sortir des hydroxydes de cobalt sous forme de sel. Pour le moment c’est ce que nous produisons. Nous avons une allure actuelle qui peut nous amener à 40.000 tonnes de cuivre par an et autour de 10.000 tonnes d’hydroxyde de cobalt par an. C’est ça l’allure ou le budget même 2021« , a expliqué le directeur de production adjoint de Comika.

Plus de 3.000 emplois créés

Pour réaliser ce travail, poursuit Sébastien Mubiala, la société a besoin du personnel et ce personnel est majoritairement congolais. Et c’est le personnel le plus important comme le veut la loi. « Actuellement, nous sommes autour de 1.530 agents congolais. Là-dedans il y a plus ou moins 100 agents qui occupent des postes de commandement en commençant par le directeur général adjoint jusqu’au niveau des chefs d’équipe. Mais pour travailler, Comika a besoin de soutien des autres entrepreneurs. Ces entrepreneurs nous aident dans les travaux particulièrement de carrière, des mines, des constructions. Eux aussi utilisent du personnel. Et nous arrivons finalement autour de 3.000 postes pour les populations de Kambove et Likasi « , a-t-il ajouté.

Il y a d’autres ouvertures du projet en cours, qui est une troisième concernant le grillage sulfatant. Cela va nous permettre de traiter du sulfure qui viendra de la mine qu’on est en train de construire et en ce moment-là on aura la troisième phase qui va faire du cuivre à partir du grillage sulfatant. Ce qui nous permettra d’augmenter encore le nombre de travailleurs. Finalement on va créer beaucoup d’emplois dans cette contrée d’ici deux ans.

LA RENEGOCIATION DES CONTRATS N’EST PAS UNE CHOSE FACILE

Selon Sébastien Mubiala, la renégociation de tous les aspects des contrats chinois n’est pas facile à faire. Il estime qu’avec le nouveau code minier, plusieurs choses ont été revues. Et la meilleure manière de faire, pour lui, c’est d’être beaucoup plus regardant dans les contrats à venir pour que le fifty-fifty soit garanti à toutes les parties.

« La révisitation, c’est quelque chose qui doit se faire. Mais on peut dire aussi que ce n’est pas facile. Les parts du marché qu’occupent les chinois par rapport à l’Etat congolais se justifient. Parce que vous pouvez avoir des minerais mais quand vous ne savez pas les exploiter, c’est compliqué. Et la personne qui vous apporte les moyens peut imposer certaines choses. Il est plutôt facile de négocier les prochains contrats d’une autre façon. Et c’est ce que nous faisons pour le moment. Voilà pourquoi vous remarquerez dans le nouveau contrat avec Deziwa par exemple et d’autres entreprises, les négociations sont autres. A Deziwa, l’Etat congolais a 40 % et les Chinois 60 %. Quand vous avez déjà négocié un contrat, il est difficile d’y revenir « , a-t-il conseillé.

Il a enfin soutenu que son entreprise ne connaît pas vraiment de problème d’électricité comme chez les autres miniers. « Ce problème a été réglé d’une certaine façon pour que nous ayons une stabilité et une puissance convenable pour travailler, parce que nous avons maintenant de l’électricité que nous prenons à partir de la ligne Inga-Fungurume, il y a une dérivation qui donne l’énergie au niveau de Kambove, que nous avons financée au niveau de la Snel. Une partie de l’électricité est achetée en Zambie pour combler le déficit de la Snel. »  Rocco NKANGA, de retour du Katanga.

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