En matière de vaccin, c’est « Fatshi d’abord« . Pour le coup, il n’y a pas meilleure illustration du dicton selon lequel » l’exemple vient d’en haut » ? A charge maintenant pour les hiérarques du Régime d’emboiter le pas au Président. Inutile de nous cacher derrière nos petits doigts. Loin de rassurer, le vaccin anti-Covid-19 suscite de la méfiance voire de l’hostilité dans le pays réel.
Y-aura-t-il un avant et un après vaccin du Président ? Les lignes vont-elles enfin véritablement bouger après que le chef de l’Etat s’est fait vacciner ? En clair, le » Fatshi d’abord » côté vaccin sera -t-il suivi de » Le peuple ensuite » ? Cette interrogation a valeur de test.
ça sent aussi le test sur un tout autre registre. A savoir celui de la marche annoncée de Lamuka . Pour le tandem Fayulu-Muzito et plus généralement pour l’opposition, l’affluence populaire servira de baromètre dans l’épreuve de force préélectorale en cours.
Lamuka et tous ses alliés objectifs-visibles comme invisibles- pourront compter leurs troupes. A Kinshasa, où sociologiquement parlant, Lamuka et l’UDPS ont chacun, leur clientèle politique, il serait intéressant de voir la proportion de Kinois qui vont répondre à l’appel du duo très » ex- Province de Léopoldville » Fayulu-Muzito.
Pour le Pouvoir, la gestion de cette marche est un test dans le test. Voire une espèce d’alternative du Diable. Tolérer la manif après avoir brandi des raisons sanitaires sentirait du rétropédalage- synonyme d’abdication – à mille lieues. Ce serait aussi prendre le risque de voir des millions de desperados Kinois -fruit de la misère ambiante- grossir les rangs de manifestants. Bien malin pourrait, alors, prédire l’issue de ce genre de procession.
A l’inverse, ne pas laisser la marche se déployer- sous quelque prétexte que ce soit- équivaudrait à perpétuer des pratiques que l’UDPS dénonçait jusque dans un passé récent. Y aller par la répression serait » résoudre » un problème en prenant le risque d’en créer un autre. Peut-être à long terme. Les missi dominici de Lamuka ayant anticipativement saisi la Monusco et surtout …la CPI. Une bombe à retardement quand on sait le mode opératoire de cette communauté internationale qui sait attendre son heure pour agir. Les exemples sont légion.
Enfin, un autre test est celui que charrie l’équation guinéenne. Entre le principe et la réalité sur le terrain, quel choix opérer ? Continuer à condamner systémiquement et systématiquement le coup d’Etat militaire ou négocier avec la junte qui bénéficie du soutien d’une partie non négligeable de la rue guinéenne, de la société civile et de l’opposition ? S’arc-bouter sur le retour hic et nunc à l’ordre constitutionnel alors que la classe politique -en ce compris le parti d’Alpha Condé- s’apprête à entamer le dialogue national ?
Voilà l’Union africaine présidée par notre « Fatshi national » et la CEDEAO tiraillées entre les condamnations aussi rituelles que virtuelles et la realpolitik. Ou tout simplement le principe de réalité cher au psychanalyste Freud. Ainsi vont les après-putsch en Afrique …
Un vrai test par rapport à la doctrine- désincarnée à bien des égards- de l’organisation panafricaine où l’inefficacité opérationnelle le dispute à de l’hypocrisie. José NAWEJ