* Entre un partenaire qui conditionne son assistance par des préalables parfois insurmontables et un actionnaire pragmatique, le choix est clair.
La RD Congo a besoin de 58 milliards de dollars américains pour matérialiser son ambitieux et légitime Plan directeur d’industrialisation (PDI). La question qui se pose est celle de savoir si dans sa situation économique actuelle, le pays de Félix Tshisekedi est capable de mobiliser cette bagatelle, sans l’apport des partenaires extérieurs. Et, au cas où le pays devrait tendre la main, sur quel actionnaire devrait-il compter ? Est-ce, sur ses partenaires traditionnels qui conditionnent leur assistance par des préalables généralement insurmontables? Sinon, que devrait faire la RD Congo pour réussir le pari de son industrialisation ?
Objet d’une convoitise à vaste échelle, la RD Congo est à ce jour cette jolie dame qui doit décider de son avenir. Entre ses anciens partenaires aux beaux discours et un nouveau prétendant qui lui présente du cash pour concrétiser le projet de mariage, le choix parait bien clair pour la jeune fille RDC. Dans cette métaphore, les partenaires traditionnels de la RD Congo, sans les minimiser, sont donc ces prétendants occidentaux aux beaux discours. Par contre, le Chinois est lui, cet homme très peu bavard mais pratique.
Dès lors, comment ne pas louer ce pragmatisme chinois, plus concret dans les desseins de son partenaire congolais ? De l’avis de nombreux analystes, la RD Congo ne saurait se passer de l’apport des Chinois dans la mobilisation des 58 milliards USD requis pour la matérialisation de son Plan directeur d’industrialisation.
« Si le pays compte uniquement sur ses partenaires traditionnels multi et bilatéraux, son rêve de concrétiser son Plan directeur d’industrialisation pourrait alors tourner en illusions. Dit autrement, la RD Congo devrait attendre pendant plusieurs décennies pour atteindre son objectif« , jugent les mêmes analystes.
Loin d’eux, l’intention délibérée de minimiser le concours des partenaires traditionnels de la RD Congo, des observateurs estiment, cependant, que tout le problème tient au fait que ces derniers conditionnent leur assistance par des préalables difficiles à franchir. Ce qui s’apparenterait à un refus courtois. Moralité, le réalisme chinois s’avère incontournable.
VIVEMENT UN NOUVEAU PARADIGME POUR VAINCRE LE PARADOXE
Véritable scandale géologique au cœur de l’Afrique, la RD Congo est cependant, un pays potentiellement riche, avec une population listée parmi les plus pauvres de la planète. Les richesses du pays généralement exploitées par des expatriés, ne profitent pas aux communautés autochtones. Comment dès lors, changer la donne et faire en sorte que les Congolais deviennent les premiers bénéficiaires des richesses de leur pays ?
De l’avis de plus d’un observateur, il n’existe pas de solution miracle. Bien au contraire, les dirigeants du pays doivent tester un nouveau paradigme économique pour vaincre le paradoxe d’une nation hypothétiquement riche mais dont la population vit dans un état de pauvreté chronique. D’où, le choix de nouveaux postulats économiques, assorti d’un choix judicieux de partenaires. D’ores et déjà, les mêmes observateurs, instruits par les leçons du passé, estiment que le partenariat RDC-Chine est plus réaliste pour permettre au pays d’amorcer réellement le chemin de son émergence.
Le défi est celui de rendre les richesses de la RD Congo accessibles. Mais comment y parvenir, quand on sait que le pays n’a pas de moyens nécessaires pour exploiter tout son potentiel ? Voilà encore, qui justifie l’impératif du partenariat avec la Chine, quand on sait qu’il existe bel et bien un plan détaillé et que les Chinois sont capables d’aider la RD Congo à relever le défi de l’exploitation de ses minerais.
Pays aux dimensions d’un sous continent, la RD Congo offre plusieurs opportunités à quiconque voudrait y investir. Comme qui dirait, il y a de la place pour tout le monde. S’il est admis que la réalisation des infrastructures de grande envergure nécessite la mutualisation des efforts de tous, il n’en demeure pas moins vrai que pour les micros projets, la RD Congo a besoin de se doter des unités de production industrielle de nouvelle dimension et de format modeste. Secret de polichinelle, les opérateurs économiques chinois se trouvent bien disposés pour ce type d’investissements, parce que capables de se mobiliser en temps record.
Tout bien considéré, d’aucuns pensent qu’il serait illusoire d’opter pour une stratégie de diabolisation de ceux qui peuvent aider la RD Congo, en y apportant du concret à une échéance acceptable. La réussite du PID n’étant possible que dans la mesure où tout devra être fait dans le sens de tirer profit du pragmatisme chinois dans les investissements, les Congolais ont désormais le regard tourné vers les institutions de leur pays. En d’autres termes, il appartient aux décideurs politiques d’ouvrir l’œil et le bon, tant l’apport chinois dans la réalisation du PID reste une donne incontournable. Grevisse KABREL