Rapport sur la marche de Lamuka : La CNDH demande aux autorités de respecter le régime d’information consacré par la Constitution

La Commission nationale des droits de l’Homme (CNDH) a présenté, ce jeudi 23 septembre, son rapport ponctuel sur les manifestations publiques, organisées par la coalition Lamuka le 15 septembre. 

Au regard des dérapages répertoriés, cette institution d’appui à la démocratie demande aux autorités du pays de respecter le régime d’information, prévu par la Constitution du 18 février 2006.

«La CNDH condamne sans ambages toutes les violations des droits de l’homme perpétrées au cours de cette manifestation du 15 septembre. Elle formule des recommandations aux autorités pour que de telles situations ne se reproduisent plus ».

« Nous demandons aux autorités de rester dans la logique de la Constitution. Que le régime d’information soit respecté. Mais aussi, vis-à-vis de la Police, que toutes les manifestations, autorisées ou non autorisées, puissent être encadrées correctement par les policiers», a déclaré Mwamba Mushikonke Mwamus, président de la CNDH.

Dans son bilan, elle ne note aucun cas de décès. Elle énumère 6 blessés dont 3 à Mbandaka et 3 à Kinshasa, et 60 cas d’arrestations sur l’ensemble du territoire national  dont 17 à Kinshasa parmi lesquels le journaliste Patient Ligodi.

64 CAS DE TORTURES

La CNDH répertorie, par ailleurs, 64 cas de tortures, traitement cruel, inhumain et autres faits dégradants: Elle note parmi ces cas, l’extorsion d’argent, de téléphones portables et d’une moto au siège du parti politique Nouvel Elan, la pollution de l’air par des brûlures de pneus, conséquences de la répression par la Police au lieu de l’encadrement des manifestants.

«En ce qui concerne les droits violés, la CNDH note le report verbal du gouverneur, la répression des manifestants par la police au lieu de l’encadrement, le bousculade d’un des leaders de LAMUKA, en l’occurrence M. Fayulu, l’utilisation des moyens inappropriés pour la sommation, l’extorsion par les éléments incontrôlés de la police des biens des manifestants, la non prise en charge médicale des victimes (blessés) par l’Etat et les propos déplacés tenus à l’endroit des autorités publiques», a souligné la rapporteure de cette structure.

Parmi les avancées, cette institution d’appui à la démocratie a noté la tenue de la réunion de concertation entre l’autorité urbaine et les organisateurs, la condamnation par le Gouvernement des actes commis , la remise en liberté des manifestants arrêtés, l’arrestation immédiate d’un policier présumé auteur des violations des droits de l’homme et la visite du chef de la police de Kinshasa à l’une des victimes, en l’occurrence le journaliste Patient Ligodi.

FORMER LES FORCES DE L’ORDRE

Dans les recommandations, la CNDH demande au Parlement d’initier de toute urgence une proposition de loi fixant des mesures d’application sur la liberté des manifestations publiques.

Elle demande au gouvernement d’assurer la formation des forces de sécurité aux droits de l’homme et au droit international humanitaire, d’initier un projet de loi sur les mesures d’application sur la liberté d’exercice des manifestations, de veiller au maintien de l’ordre public et à la tranquillité sociale sans discrimination aucune et de donner injonction à l’Auditeur Général des FARDC pour ouvrir des enquêtes afin de poursuivre les auteurs présumés selon le cas;

Aux organisateurs des manifestations publiques, la CNDH recommande de renforcer l’éducation civique des militants et d’éviter de se rendre justice vis-à-vis des autorités étatiques.

Elle recommande in fine à la presse de renforcer les capacités des journalistes en technique d’observation des manifestations publiques. Orly-Darel NGIAMBUKULU

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