Présidentielle et législatives 2023 : Lamuka propose la date du 22 octobre

* Cette plate-forme maintient la date du 15 septembre prochain pour commencer les marches pacifiques en réclamant la tenue des élections en 2023 et la dépolitisation de la Ceni.

Le présidium de la plate-forme Lamuka conduite par Martin Fayulu et Adolphe Muzito, a publié, le vendredi 3 septembre dernier, une proposition de calendrier électoral pour 2023, en fixant la date du 22 octobre prochain comme  » jour de scrutins combinés présidentiel, législatifs national et provincial « 

Le premier point de ce calendrier prévoit l’organisation de 50 jours  des discussions entre parties prenantes, entre septembre et octobre de cette année, en vue de trouver un consensus autour des réformes institutionnelles ; de l’adoption des textes par le Parlement (loi sur la Ceni et loi électorale), et de la désignation et de l’installation des membres de la Ceni.

Ces échanges permettront de baliser le chemin des élections.  Car, cette question de consensus est aussi partagée par  deux partis politiques de l’actuelle majorité (Ensemble pour la République de Moïse Katumbi et UNC de Vital Kamerhe).  Le FCC de Joseph Kabila tient également à un consensus avant d’aller plus loin.

Rationaliser la présidentielle et les législatives

Martin Fayulu a également souligné la nécessité d’organiser les élections locales à travers le pays.  Pour lui, cette préoccupation est primordiale, avant tout, propose-t-il, il faut rationnaliser le scrutin présidentiel ainsi que les élections législatives nationales et provinciales pour que ces institutions travaillent en aidant réellement le pays à sortir du désordre. « Les députés sont payés mais corrompus. Dans les assemblées provinciales, il y a 14 provinces où on doit reprendre les élections des gouverneurs.  Vous trouvez ça normal ? », s’est-il interrogé.

Il estime que ce scrutin n’est pas opportun à ce jour.  « Vous voulez créer davantage l’instabilité en allant dans chefferies, dans nos villages en mettant des gens qui vont se disputer le pouvoir matin, midi et soir ?  Vous savez que les élections locales sont des élections de famille : si un cousin n’est pas élu, il croit que l’on a mis un autre cousin à sa place et va provoquer la guerre.  C’est ça que les gens veulent ?  Nous nous disons que nous avons besoin des élections locales mais il faut d’abord rationaliser la présidentielle, rationaliser les élections législatives nationales et provinciales pour que ces institutions travaillent sérieusement et proprement pour mettre de l’ordre dans le pays« , a-t-il soutenu.

Le recensement de la population, un prétexte pour le glissement

Lamuka propose également que le recensement électoral soit organisé entre juin et août 2022. Surtout que cette opération a toujours été considérée par l’opposition comme une occasion de gonfler les effectifs avec des électeurs fictifs.  C’est dans ce sens que la coordination de Lamuka exige que la future liste électorale soit soumise à un audit rigoureux. 

Pendant la présentation de cette proposition de calendrier, Martin Fayulu a qualifié « de n’importe quoi« , l’audit du fichier électoral réalisé en 2017 par les experts de l’OIF.  Il recommande, cette fois-ci, pour plus de transparence, que les statistiques des électeurs soient publiées sur le site de la Ceni.

A en croire Martin Fayulu, le recensement de la population comme préalable à l’organisation des élections 2023 n’est qu’un prétexte pour le glissement. « Vous allez recenser qui et comment?  Le recensement est une opération qui consiste à déployer les agents partout où il y a des Congolais.  On doit recenser tout le monde, Congolais comme étrangers.  Aujourd’hui vous allez recenser les gens en Ituri comment ?« 

Pour le leader de Lamuka, le recensement demeure important pour connaitre le nombre de Congolais, ainsi que celui d’étrangers vivant en RDC. Il importe de connaître également les tranches d’âge de chaque catégorie. « Mais pour l’instant, martèle Martin Fayulu, le recensement est un prétexte pour le glissement« .  Seul recensement possible pour lui est le recensement électoral qui ne peut prendre que quelques mois.

Début des marches pacifiques maintenues au 15 septembre

Par ailleurs, la coalition Lamuka maintient sa date du 15 septembre pour commencer les manifestations de rue, exigeant la tenue des élections dans le délai constitutionnel, la non-politisation de la Ceni…  L’objectif poursuivi par cette plate-forme est de pousser le pouvoir en place à revenir sur les « illégalités » qui tendent vers l’imposition de Denis Kadima à la présidence de la Ceni, en dépit de la farouche opposition des catholiques et des protestants.

Le tandem Fayulu-Muzito estime qu’avec « le candidat de l’Union sacrée de la nation contesté dès le départ, avant même le début du processus électoral, on va droit vers les élections chaotiques comme en 2006, 2011 et 2018, alors que le peuple est fatigué des scènes de théâtre de contentieux électoraux qu’il a vécues depuis l’avènement de la IIIème République en 2006 et qui débouchent toutes, sans exception, sur la crise de légitimité des dirigeants.  Ainsi, on serait aveugle de marcher sur les mêmes travers, tout en étant bien conscient des conséquences néfastes sur les plans politique et institutionnel« .

Pour le moment, sur le plan formel, la question de la présidence de la Ceni continue à diviser les confessions religieuses.  Sur les huit confessions religieuses que comporte la RDC, six se sont mises d’accord sur un candidat, tandis que les deux autres (Eglise catholique et l’ECC) parlent d’un processus controversé.  Face à cette situation, plusieurs organisations de la Société civile appellent à l’arbitrage de l’Assemblée nationale, à travers la commission paritaire mise en place pour trancher sur cette question.   Rocco NKANGA

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