Mobutu 24 ans après

Il y a 24 ans, jour pour, le Maréchal Mobutu Sese Seko tirait sa révérence, loin, très loin de son pays natal.

Interrogé le 7 septembre 1997, à l’annonce du décès de son mentor, Honoré Ngbanda avait objecté qu’il était très tôt pour juger l’œuvre du Maréchal et que l’histoire aurait un jour un mot à dire : Paroles d’un visionnaire doublé de philosophe. 24 ans après, on se rend compte que personne parmi ses successeurs n’a fait mieux que lui.

Mobutu est arrivé au pouvoir fin 1965, alors que le pays était très divisé, ensanglanté par une longue guerre civile :  » 500 mille tués. Un océan de morts », pour reprendre son expression. Inspiré sans doute par l’idéal nationaliste de son aîné Patrice Lumumba, il s’est battu pour inculquer à son peuple le sentiment d’appartenance à une nation. Si aujourd’hui le Congo tient encore face aux tentatives de balkanisation de son territoire, c’est d’abord grâce à l’immense travail de Mobutu.

Dès le début, il a mis en place une très bonne politique, celle de l’affectation des non-originaires à la tête de nos provinces.

La quasi-totalité des merveilles du Congo, en terme d’infrastructures, c’est son œuvre, il a commencé par nationaliser l’Union Minière du Haut Katanga, la transformant en Gécamines. Il ne s’est octroyé aucun carré minier, lui qui avait pourtant droit de vie ou de mort sur le pays entier, il a construit le barrage d’ Inga qui alimente encore la Gécamines en énergie électrique, créant ainsi une interdépendance et équilibre entre provinces. La Sonas c’est lui, tout comme l’INSS. Il a construit l’autoroute de la Nsele, la nationale 1 qui va jusqu’à Kikwit, le Palais du Peuple, le Stade Kamanyola injustement débaptisé. Il a doté le pays d’une flotte aérienne respectable avec Air Zaïre, le léopard volant, sans oublier la Compagnie Maritime Zaïroise. Qu’est-ce que Mobutu n’a pas fait ? Tiens tiens en 1967, le Zaïre valait deux dollars américains. Il a certes commis des erreurs sur le plan économique dont la mesure de la zaïrianisation, mais Mobutu est sans conteste le Père de notre unité nationale. Il s’est battu pour que disparaisse dans le chef des Zaïrois le tribalisme en prêchant par l’exemple : il a gardé le même chauffeur hérité de Kasa-vubu, un Muyombe, tout comme du reste, ce qu’aucun autre président ne ferait, le cuisinier de son prédécesseur, un certain Mabanza du Kongo Central. Le meilleur et plus loyal d’entre ses pilotes, jusqu’à ce qu’il le trahisse un certain 17 mai 1997, c’est Mukandila. Son directeur de presse, c’est Lumbana Kapasa : il a juste apprécié sa voix à la radio sans demander de quelle province il était. Et voilà du jour au lendemain l’ancien collégien de Kiniati dans le Kwilu bombardé journaliste présidentiel avant de devenir le patron de la presse du chef de l’État. Pas un seul pays au monde que Lumbana n’a visité. Seul le Maréchal avait cette élégance d’accorder la même considération à tous les Congolais.

Il faut dire que nous avons été très injustes et ingrats vis-à-vis de ce père de la nation. On a vite fait de lui jeter la première pierre. On lui a ravi ce qu’il a construit comme le Camp Mobutu qui devint du jour au lendemain Camp Kabila. La Kabilie afdlienne avait même tenté, toute honte bue, de débaptiser le Pont Maréchal jeté sur le fleuve Congo à Matadi, mais la mémoire collective a résisté. Un monument pour Mobutu ? Pourquoi pas, à présent que la majorité des Congolais estime qu’il a bien servi son pays, qu’il ne s’est jamais enrichi comme l’accusait injustement la propagande occidentale. Quand le Maréchal pleure de chagrin lors de son ultime voyage devant un parterre de sympathisants sur le perron de sa résidence du Camp Tshatshi:  » J’ai consacré toute ma vie, toute ma jeunesse à servir ce pays. Ils ont profité de ma maladie pour me poignarder au dos« , cela fait très mal. Mobutu mérite une dignité certaine pour le Congo et l’Afrique. Gabriel René Kwambamba Mampem Journaliste

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