Les universités et instituts supérieurs privés agréés sollicitent un moratoire

La décision du ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU) portant fermeture des facultés de médecine non viables continuent de  débrayer la chronique. L’Association des Universités et Instituts supérieurs privées agréées (AUIPA) que dirige le recteur de l’Université du Cepromad, le professeur Oscar Nsaman-O-Lutu, a tenu une  réunion à ce sujet hier jeudi 23 septembre, dans l’enceinte de l’Université protestante au Congo (UPC).

     Dans une déclaration lue au terme de cette rencontre, les patrons  des établissements privés agréés sollicitent un moratoire auprès du ministre de l’ESU, Muhindo Nzangi.

Cette décision issue des états généraux organisés récemment à Lubumbashi a été passée au peigne fin par les recteurs des établissements privés de Kinshasa.  Au terme de la discussion, les responsables des instituts supérieurs et universités privés agréés ont décidé de relayer  leur déclaration faite lors de ce forum de haute facture, tenue dans la ville cuprifère de la RDC, constituée de quatorze points.

Ces établissements demandent de considérer des enquêtes de viabilité menées comme une œuvre humaine et perfectible. Tout en sollicitant le moratoire, ils demandent aux institutions déclarées non viables de se conformer à la loi. Ils appellent les établissements viables de continuer à se perfectionner en se conformant aux recommandations du ministère de l’ESU.

VOLONTE DE S’AMELIORER

Les responsables des universités et instituts supérieurs agréés ont saisi cette occasion pour affirmer leur volonté proactive de s’améliorer tant sur le plan administratif, scientifique, académique que technologique, conforment à la politique gouvernementale et le respect des spécificités. Ils plaident pour que soient enrayés les préjugés selon lesquels rien de bon ne peut provenir des privés. Ces universités et instituts supérieurs privés demandent au ministre Muhindo Nzangi de démontrer qu’il est ministre  des établissements aussi bien publics que privés.

L’AUIPA plaide pour l’abolition de la discrimination dont font l’objet leurs diplômes dans certains services du secteur public ou Ordres professionnels (Ordres des médecins et avocats). Elle insiste aussi pour que le Gouvernement puisse améliorer leurs infrastructures et équipements technologiques et autres.

Les établissements privés agrées de la RDC insistent, par ailleurs, pour qu’ils ne soient plus considérés comme des concurrents du secteur public, mais plutôt des partenaires qui viennent suppléer à certaines insuffisances du système éducatif public par des innovations.

ENCOURAGER LES ETABLISSEMENTS PRIVES

Les Universités et Instituts supérieurs privés  demandent à l’Ordre des médecins d’instituer des concours de compétence tant pour les établissements publics que privés sur les filières médicales avant la prestation de serment  afin d’éviter la discrimination institutionnelle ou idéologique entre les établissements.

En ce qui concerne les programmes de cours, les chefs d’établissements agréés de l’ESU appellent le Gouvernement à encourager les instituts supérieurs et universités qui apportent l’innovation à travers des filières scientifiques nouvellement agréés que sont l’informatique, le management stratégique et opérationnel,  le Pétrole et gaz, la technologie agroalimentaire…à former leurs propres formateurs au troisième cycle et à basculer vers le système LMD.

Ils lui demandent en outre de regrouper les universités privées de même filière principale ou connexe autour d’une université mère, au niveau du troisième cycle pour faciliter la formation du personnel académique et à régulariser l’interface avec le Conseil supérieur des universités, Instituts supérieurs privés et agréés, en transformant l’AUIPA en CESUPA.

COOPERATION UNIVERSITAIRE ET INTERUNIVERSITAIRE

Dans le cadre du partenariat, les universités et instituts supérieurs agréés encouragent la coopération interuniversitaire et interinstitutionnelle afin de faciliter la promotion de la formation en entreprenariat et incubation des privés et publics qui désirent suivre une formation de spécialisation ou doctorale en management entrepreneurial.

 » Les établissements d’enseignement supérieur privés expriment leur totale disponibilité à toutes les initiatives ministérielles visant à améliorer la formation de la jeunesse et l’amélioration de leurs institutions tout autant que cela n’affecte pas leur autonomie financière conformément à leur statut « , renseigne cette déclaration.

Ces chefs d’établissement du secteur privé demandent en outre au Gouvernement de protéger leurs universités et instituts supérieurs  de toute tracasserie qui décourage les efforts d’assurance qualité et d’exiger la rétrocession équitable des fonds récoltés par FPEN et d’autres organisations sérieuses de soutenir les universités et instituts supérieurs privés.

FELICITATIONS POUR LES ETATS GENERAUX DE L’ESU

Ils plaident pour que des subventions soient accordées à leurs universités et instituts supérieurs au bénéfice de l’étudiant congolais qui étudie actuellement dans de mauvaises conditions.

Dans son intervention au cours de cette réunion d’hier,  celui que l’on appelle  » recteur magnifique « , le professeur Oscar Nsaman-O-Lutu, a félicité le ministre de l’ESU Muhindo pour avoir réussi le pari d’organiser les états généraux de son secteur.

La fermeture des facultés de médecine non viables est l’une des recommandations de ces états généraux de l’ESU. Selon un arrêté de Muhindo Nzangi, seuls 16 établissements, dont deux à Kinshasa, sont autorisés à organiser les enseignements de médecine en RDC. Orly-Darel NGIALMBUKULU

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