Un nouveau rapport du Fonds international de développement agricole (FIDA) publié le mercredi 8 septembre souligne que l’agroécologie reste une approche efficace pour transformer les systèmes alimentaires. Cette approche reste également une meilleure voie d’apporter des solutions face à l’aggravation de la faim, à la malnutrition, aux changements climatiques et à la fragilisation des écosystèmes.
Intitulé «The stocktake report on agroecology in IFAD operations: an integrated approach to sustainable food systems», le premier rapport du FIDA sur l’agroécologie révèle que 60% de ses projets s’appuient sur des pratiques issues de cette approche globale de la production agricole durable. Cette agence spécialisée des Nations unies prône l’agroécologie car, il s’avère que c’est une solution efficace aux dysfonctionnements des systèmes alimentaires.
L’étude présente l’agroécologie comme une conjuguaison des savoirs traditionnels des agriculteurs avec les innovations scientifiques, et intègre le développement écologique, économique et social. Cette pratique met l’accent sur le rôle majeur des petits producteurs dans les systèmes alimentaires. Elle crée des circuits plus directs avec les consommateurs, le but étant de fournir des aliments issus d’une production durable, sains, nutritifs et à des prix abordables pour tous.
La directrice de la Division production durable, marchés et institutions, qui a conduit l’élaboration du rapport déplore le fait «qu’une personne sur dix souffre de la faim et trois milliards de personnes n’ont pas les moyens de manger sainement, alors que nous vivons dans un monde d’abondance». Thouraya Triki, salue l’adoption de pratiques agroécologiques qui selon elle, constituent «un grand pas en avant pour corriger les dysfonctionnements de nos systèmes alimentaires».
Le rapport d’évaluation du FIDA analyse différents facteurs, à savoir, l’appui des projets à l’utilisation efficiente des ressources, le recyclage de l’eau, les nutriments, la biomasse et l’énergie. L’étude prend également en compte les degrés de diversification et recourt à l’agrobiodiversité. La gestion des ressources naturelles et des innovations dans la mise en relation des producteurs et des consommateurs sont aussi des facteurs pris en compte dans le rapport.
L’étude note que les pratiques agroécologiques sont appropriées et efficaces dans divers typologies de paysages et contextes climatiques. Elles peuvent aussi s’adapter à différents types de sols et aux ressources naturelles en présence.
L’agroécologie met l’accent sur l’autonomisation des agriculteurs, l’importance de leurs savoirs, de leurs innovations et de leur capacité d’adaptation, ainsi que sur la relation intrinsèque entre leurs valeurs culturelles et les aliments qu’ils produisent.
Le rapport révèle dans sa conclusion que les projets fondés sur des démarches agroécologiques profitent davantage aux populations autochtones que les autres types de projets. Il fait aussi savoir que l’agroécologie peut avoir des effets positifs sur les rapports femmes-hommes et l’avancement des jeunes. Dina BUHAKE