L’Angola contourne la mise sur pied d’une équipe d’enquête mixte !

* Les risques de toxicité menacent même le fleuve Congo…

La couleur rouge, signe évident de toxicité des deux rivières congolaises notamment le Kasaï et Tshikapa a diminué mais n’exclut rien du tout sur la nocivité de toutes ces eaux qui continuent à tuer poissons et mammifères comme les hippopotames qui meurent comme ayant ingurgité une substance empoissonnée. Tout est parti du territoire angolais où la rivière Tshikapa prend sa source et où une société privée exploite une usine de lavage de diamants.

 C’est cette dernière qui a déversé de manière criminelle ces déchets toxiques dans la rivière Tshikapa qui les a drainés jusque dans le Kasaï en RDC et en causant des ravages dans la Lufumi et le Kuilu. La responsabilité de l’Etat angolais est indiscutablement établie dans cette pollution de rivières de son voisin. Un Etat ne peut laisser déverser par une rivière sur son territoire un produit toxique comparable à un poison et le laisser couler jusque chez son voisin avec des dégâts incommensurables sur tous les plans, environnementaux en premier en détruisant toute la biodiversité et en mettant les exploitants à l’exemple de pêcheurs au chômage.

C’est à celui-ci de veiller à ce que pareille situation ne se produise. A cause de cette responsabilité, toutes les réparations subséquentes sont bien entendu à charge de l’Etat fautif à savoir l’Angola. Mais Luanda ignore toute cette pollution partie de son propre territoire et argue n’avoir jamais rien entendu de tel.

C’est du moins ce qu’affirme Eve Bazaiba, la Vice-Première ministre en charge de l’Environnement. Alors que l’Ambassadeur d’Angola en poste à Kinshasa avait été convoqué au ministère des Affaires étrangères pour ce faire et qu’il a lu de la capitale congolaise toutes les publications sur  cette pollution de rivières Kasaï et Tshikapa depuis l’Angola. Rien que sur cette base, les faits étant graves, le gouvernement angolais devrait en urgence mener une enquête pour établir la vérité. Il n’a rien fait de tel.

Jusqu’au moment où une délégation à la tête de laquelle la Vice-Premier ministre de l’Environnement vient de se rendre en Angola pour une réunion conjointe avec le gouvernement. La démarche de la RDC était de descendre sur le terrain avec des équipes des deux pays pour aller dénicher la source de cette pollution. Dans un premier tempo, les Angolais étaient d’accord et n’y ont fait aucune objection.

Mais ils se sont rétractés par la suite en indiquant qu’avant la descente de l’équipe conjointe RDC/Angola, ils préféraient d’abord qu’eux-mêmes aillent enquêter seuls, sans les Congolais. C’est ce qui a été décidé à la réunion de Luanda. Alors que le souhait de tous les Congolais était d’être fixés dans le plus bref délai sur le lieu exact du territoire angolais où commence la pollution de la rivière Tshikapa.

 Personne ici ne fait confiance aux Angolais pour produire un rapport objectif sur une question qui les met en cause. Ils savent qu’ils doivent dédommager la RDC pour cette pollution et c’est en termes des milliards USD. Leur mauvaise foi est démontrée par leur méconnaissance de cette pollution de la rivière Kasaï qui a fait couler encre et salive. Dans  l’entretemps, aussi longtemps que le temps va irrémédiablement couler, les traces de la pollution vont s’effacer dans la rivière Tshikapa coté Angola et il n’y aurait plus aucune preuve pour attester de cette catastrophe environnementale.

 Tel semble l’objectif poursuivi par les Angolais. Ils ont réussi dans l’immédiat à éviter le déploiement de cette équipe conjointe de documentation. Pour une pollution dont les effets dévastateurs sont redoutés jusqu’au pool Malebo, sur le fleuve-Congo sur sa partie qui longe le Congo-Brazzaville, les Congolais ne doivent pas lasser l’Angola se dérober à si bon compte. KANDOLO M.

Laisser un commentaire

Suivez-nous sur Twitter