Lamuka dénonce la politique de deux poids deux mesures !

* Dans une lettre adressée à Gentiny Ngobila, Nouvel’Elan et ECIDé, s’offusquent du fait que le droit de manifs soit uniquement reconnu aux  partis de l’Union sacrée et non à ceux de l’Opposition.

Aura, aura pas lieu…A 24 heures du jour-J, la marche pacifique de Lamuka de ce mercredi 15 septembre à travers le pays, demeure encore sujet à controverse. « Pas de marche », selon l’Hôtel de ville de Kinshasa qui évoque les risques de « contamination massive de la Covid-19 ». Côté Lamuka, on soutient que la manifestation aura bel et bien lieu !

Dans leur correspondance conjointe du 13 septembre, adressée à Gentiny Ngobila, Nouvel’Elan d’Adolphe Muzito et Engagement pour la citoyenneté et le développement (ECIDé) de Martin Fayulu hurlent. Par la voix de leurs secrétaires généraux respectifs, les deux principaux partis de Lamuka s’offusquent de constater que le droit aux manifestations publiques soit le privilège des partis membres de la nouvelle Majorité parlementaire post-coalition FCC-CACH et un interdit pour l’opposition.

Si l’interdiction de sa marche est liée à la crise sanitaire mondiale consécutive à la Covid-19, Lamuka dit ne pas comprendre que cette raison lui soit brandie seulement à lui, et non au parti présidentiel où se tiennent régulièrement des rassemblements des militants, au mépris de tous les gestes barrières. Pas seulement.  Blanchard Mongomba et  Devos Kitoko, respectivement secrétaire général de Nouvel’An et de l’ECIDé, par ailleurs signataires de la lettre adressée au Gouv de la ville, opposent à ce dernier le meeting de Christophe Mboso le samedi 11 septembre, au quartier périurbain camp Luka de la commune de Ngaliema.

Rappelant les dispositions de l’article 12 de la Constitution qui consacre l’égalité de tous les Congolais devant la loi et aussi, leur égale protection par celle-ci, Lamuka fait remarquer à l’Autorité urbaine que son refus d’autoriser  sa marche pacifique de ce mercredi, lève un pan de voile de la discrimination. A en croire les auteurs dudit  courrier, cette attitude de l’Hôtel de ville de Kinshasa est condamnée par les articles 13 et 66 de la Constitution. Ainsi, s’appuyant sur l’article 26 de la Constitution qui garantit la liberté de manifestation et, en même temps, instaure le régime d’information par écrit et non d’autorisation, Lamuka maintient donc sa marche de demain mercredi.

LE PPRD AUX COTES DE LAMUKA

Dans leur procession de ce mercredi sur les rues de principales villes du pays, les militants et sympathisants de Lamuka ne seront pas seuls. Bien au contraire, ils  bénéficieront de la solidarité des partisans du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD), formation politique chère au Président honoraire Joseph Kabila. C’est ce qu’a annoncé hier lundi, Ferdinand Kambere, Secrétaire permanent adjoint de l’ex-parti présidentiel.

S’exprimant sur la radio Top Congo FM, ce cadre du PPRD a invité le peuple congolais à participer massivement à la marche pacifique  en signe de leur contribution et soutien au combat contre le politisation de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Dire que c’est d’ailleurs ça, l’objectif de la marche de Lamuka, clairement mentionné dans sa lettre du 2 septembre courant, adressée à l’Hôtel de ville, dans laquelle il l’informait de l’organisation de ladite manif.

 Que le PPRD se coalise avec Lamuka, rien d’irritant, dès lors que les ennemis d’hier peuvent devenir des alliés d’aujourd’hui, lorsque les circonstances l’exigent. Qui pouvait parier un seul instant que l’UDPS pourrait un jour, faire du PPRD, son principal adversaire d’hier, son allié préféré à l’entame du quinquennat en cours de Félix Tshisekedi ? Dès lors que Lamuka et le PPRD ont compris le danger de la politisation de la Centrale électorale, et qu’ils estiment opportun de mutualiser leurs forces pour des réformes consensuelles, d’aucuns tranchent que la démarche n’énerve en rien les lois du pays.  Grevisse KABREL

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