La revisitation des contrats miniers avec la Chine ne se justifie pas à Somidez

La révision des contrats miniers avec la Chine ne se justifie à la Société minière de Deziwa sas (Somidez), une entreprise créée en juillet 2017 conjointement par le groupe China Nonferrous Metal Minning (CNMC) et la Générale des carrières et des mines (Gécamines).  C’est ce qu’a déclaré le vice-président de cette société minière, Dieudonné Nduwa, au cours d’une conférence hier lundi 20 septembre à Kolwezi, avec une délégation des journalistes venus de Kinshasa.

A en croire cet ancien directeur des projets à la Gécamines, la négociation des contrats miniers a été très bien faite. Et Somidez en est une parfaite illustration. « Somidez est une négociation qui s’est passée après toutes les leçons que nous avons eues dans ce que nous avons fait comme joint-venture dans les années antérieures. Et les premières joint-ventures remontent pratiquement aux années 2004-2005. Mais Somidez est arrivée en 2014-2015 quand nous avons commencé à négocier ce contrat.  Et tout ce que nous avons subi depuis 2004-2005 a eu comme correction dans ce que nous avons fait avec CNMC. Avec CNMC, nous avons très bien négocié à mon avis.  C’est le premier contrat dans lequel la Gécamines a 49 % et notre partenaire a 51 %. Même dans la sous-traitance, la Gécamines a 49 % des retombées.  Et au bout de plus ou moins 7 ans d’exploitation, après remboursement des fonds décaissés par la partie chinoise, l’entreprise reviendra à 100 % à la partie congolaise.  Je crois qu’on ne pouvait pas faire mieux que ça », a-t-il souligné.

Dieudonné Nduwa estime que la revisitation des contrats  a déjà eu lieu avec le nouveau Code minier de 2018.  «Un certain nombre de choses au départ ont été faites.  Avec le code minier de 2002, on s’est fait flouer quelque part.  Nous avons essayé de corriger avec le nouveau Code minier en révisant précisement certains aspects. Peut-être que nous n’avons pas obtenu exactement ce que nous avons voulu, mais c’est un processus.  Je pense qu’en ce qui concerne Somidez, elle n’a pas besoin de revisitation du contrat.  Il a été correctement négocié.  Et l’Etat congolais à travers la Gécamines se retrouve dans ce contrat avec ces 49 %.  C’est un contrat qui a été fait correctement et très bien négocié», a-t-il martelé.

Le cahier des charges quinquennal évalué à plus de 4 millions Usd

Le cahier des charges a déjà été élaboré avec les communautés locales et attend son approbation au niveau de l’antenne minière de Lualaba, fait-il savoir.  Entre Somidez et les communautés de base, le travail a été déjà fait et je pense que le chiffre de plus de 4 millions a été retenu pour l’exécution des besoins relevés dans ce cahier des charges pour une période de cinq ans.

L’autorité traditionnelle, le chef du village Mwanza Minda Mangi qui intervenait aussi dans cette conférence de presse, a laissé entendre que «depuis l’arrivée de Deziwa en 2017, la société avait expliqué comment elle va fonctionner avec les autochtones et elle a été bien accueillie. « J’ai constaté que Somidez est une bonne entreprise.  Premièrement, elle a construit une ville dans mon village.  Elle a trouvé les enfants dans une école qui ne respectent pas les normes, école que moi-même j’ai construite pour ma communauté.  Somidez a dit que ce n’était pas bon.  Elle a donné des maisons préfabriquées pour que les enfants étudient dans de bonnes conditions. Et les habitants du village ont trouvé du boulot au sein de cette société.  Du fait que Somidez a embauché quelques habitants de mon village, il y a même de petits magasins qui ont vu le jour.  Ce qui épargne mes habitants d’aller à Lualaba pour s’approvisionner en certains biens.  Et grâce à Somidez, les villageois ont construit des maisons et continuent à construire« .

Par rapport au cahier des charges, il y a encore d’autres infrastructures qui vont remplacer l’école construite momentanément. Il y a eu aussi un forage de puits d’eau.  « Auparavant, les ménagères allaient directement puiser à la rivière Lualaba. Mais actuellement, elles sont en train de le faire sur place au village.  J’espère que dans les cinq ans, avec la mise en œuvre du cahier des charges, le village va totalement changer.  Nous invitons seulement le ministre provincial des mines d’autoriser l’approbation de ce cahier des charges pour que les œuvres soient mises en pratique ».

Les villages de Masumbo, Lualaba et Kapaso, dans le secteur de Luilu, territoire de Mutshatsha, dans la province du Lualaba font partie des communautés bénéficiaires des actions reprises dans le cahier des charges.

Décharge zéro dans la nature concernant la gestion de l’environnement

En ce qui concerne la gestion de l’environnement, fait remarquer Dieudonné Nduwa, le projet Somidez est élaboré selon les règles de l’art de l’environnement.  « C’est un projet à décharge zéro dans la nature.  Nous avons procédé à un changement structurel dans la nature, seulement là où c’est absolument nécessaire.  Les rejets de l’usine sont stockés dans un bassin où le fonds du bassin est composé de manière que ce que nous déversons dans ce bassin ne puisse pas aller dans la nature.  C’est contenu dans ce bassin.  L’eau que nous prenons dans la rivière, nous ne pouvons pas la ramener sans l’avoir traitée. Donc si nous avons pris l’eau dans la rivière Lualaba et qu’à un moment nous nous rendons compte que nous en avons trop et qu’il faut la remettre là-dedans, nous allons la traiter avant de la remettre dans les conditions qu’elle était.  Nous ne devons en aucun cas polluer l’environnement

Et la propreté de l’usine est suivie de manière très stricte, a-t-on constaté au cours d’une visite guidée de quelques installations de derniers cris de Somidez. Pas de poussière, les visiteurs y entrent propre et en sortent de la même manière.

On rappelle que Somidez exploite une concession de 12 Km2, bien clôturée pour empêcher les incursions des creuseurs artisanaux illégaux.  Elle dispose de 800 agents congolais et 120 chinois.  En 2020, elle a payé au Trésor public 33 millions Usd à titre d’impôt sur le bénéfice.  Et le résultat net en 2020 est évalué à 78.348.656 dollars américains.  Les investissements apportés par la société chinoise pour l’exploitation de cette usine s’élève à 880 millions Usd.  Elle produit annuellement 80.000 tonnes de cuivre cathodique et 8.000 tonnes de cobalt. Sa première feuille de cuivre a été produite en 2020. Rocco NKANGA, envoyé spécial à Kolwezi.

PRESENTATION DE SOMIDEZ

La société minière de Deziwa sas (Somidez) a été créée conjointement par le groupe China Nonferrous Metal Minning (CNMC) et la Générale des Carrières et des Mines (Gécamines) en juillet 2017.  Situé près du magnifique lac Lualaba, le projet Deziwa a pour réserves 4.600.000 tonnes de cuivre et 420.000 tonnes de cobalt.  Il a fait impliquer un investissement total de 880 millions de dollars américains. 

Le projet Deziwa produit du cuivre cathodique et les sels de cobalt en adoptant la technologie hydrométallurgique à partir de la carrière à ciel ouvert.  La société achève la construction fin 2019 pour la mise en production avec une capacité installée de 80.000 tonnes de cuivre cathodique et de 8.000 tonnes de cobalt par an, sur base du traitement annuel de 4.500.000 tonnes de minerais.

Le projet Deziwa représente des perspectives prometteuses, une double capacité de production et une forte dynamique de développement.  Avec son modèle de coopération le plus récent, son niveau d’automatisation le plus élevé, ses équipements les plus modernes, son traitement de minerai le plus important et son niveau optimal de gestion, Somidez est une coopération exemplaire sino-congolaise dans le domaine minier.

Adhérant à l’esprit de l’entreprise « Innovation, Persévérance, Harmonie« , ainsi qu’à son concept de gestion : « Considérons notre société en un chef d’œuvre« , Somidez s’engage dans l’initiative « La ceinture et la route » et dans la stratégie d’internationalisation du groupe CNMC.  La société s’attache également aux nouvelles contributions,  au raffermissement de l’amitié sino-congolaise, ainsi qu’à la construction d’une communauté de destin plus étroite pour l’humanité.

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