*Le grand Mopao regrette d’avoir été contraint de jouer devant un public fatigué de trop longtemps attendre.
Le patron de Quartier Latin International tape du poing sur la table. Invités au Festival de musique urbaine d’Anoumabo (Femua), à Abidjan, Koffi Olomide et son groupe ont réalisé »un concert éclair » devant leurs fans le 12 septembre dernier. Annoncé avec pompe, le spectacle n’aura duré que 18 minutes devant des spectateurs fatigués et médusés, constate Jeune Afrique qui a publié, hier lundi 20 septembre, le droit de réponse de la star musicale congolaise.
Dans »ce verbatim » intitulé »Koffi Olomidé : » Je n’adresse d’excuses qu’à mes fans« , Mopao fustige la marginalisation dont il a été victime au festival Femua où Papa Wemba a rendu l’âme. L’humiliation, il l’attribue aux organisateurs qui ont fait preuve de maladresses en reprogrammant à deux reprises sa prestation sur le podium.
« Ce dimanche, écrit-il, le groupe et moi-même étions d’abord programmés à minuit. Je suis un artiste, j’ai l’expérience de la scène et sait que la programmation peut parfois être retardée. Passer une heure plus tard n’aurait pas entraîné de scandale. Mais ce n’est que vers 23 h 45, alors que nous étions prêts à faire le show, que l’on est venu nous prévenir que notre passage avait été décalé à 4 h du matin!«
Tromper l’attente par un tourisme nocturne
« En 40 années de carrière assidue, rien ne m’a jamais plus meurtri que l’idée de manquer une rencontre avec mon public ; où qu’il se trouve, regrette Koffi Olomide. Nous avons donc pris notre mal en patience et trompé l’attente en profitant de la magie des lieux de fête abidjanaise. De retour sur le festival, en avance pour être à l’heure, comme toujours, on nous annonce encore un report : nous passerons finalement à 6 heures du matin« .
« Mais, poursuit-il, à notre arrivée sur scène, alors que nous étions décidés à célébrer cette musique que nous aimons tant, malgré tout, la déception fut douloureuse. Imaginez ce public, mobilisé depuis la veille au soir, épuisé par une succession d’artistes des plus talentueux, qui, au petit matin – et cela est naturel -, commence à ressentir la fatigue et à déserter les lieux. Imaginez l’état de ces jeunes après une soirée enivrée par les basses et les percussions« .
Programmé quand la salle se vide…
« Si vous pouvez le ressentir, imaginez encore l’état de fatigue qu’a dû combattre un homme de mon âge après des heures d’attente ; imaginez l’état de lassitude de mes musiciens et danseurs dont on a brutalement fait redescendre l’adrénaline à trois reprises… Imaginez-nous, imaginez-moi, doyen des ambassadeurs de la musique africaine, affronter une poignée d’irréductibles clairsemés dans cet espace. Moi, surplombant l’endroit et capable d’apercevoir le sol et tout cet air rempli par le vide« , rapporte le Grand Mopao.
« J’ai (donc) vécu cet épisode comme un manque de considération envers ma personne, mes musiciens, et en particulier envers mes fans qui en ont fait les frais. Ils sont les seuls à qui j’adresse mes excuses, bien qu’on ait choisi de me jeter en pâture. Cette affaire n’en n’est pas une, mais je vous devais ma version« , conclut Koffi Olomide. Yves KALIKAT
«Cette édition n’a pas eu la même saveur»
«Le Femua est un événement culturel majeur pour l’Afrique et pour la promotion des musiques africaines sur le continent et pour les diasporas. J’ai toujours pris plaisir à y participer et toujours vécu comme un honneur d’y être convié au fil de mes années de carrière. Cependant, cette édition n’a pas eu la même saveur…
Dès les prémices, de nombreux problèmes sont apparus. D’abord, d’ordre budgétaire. J’ignore les raisons de ces coupes, mais les conditions de voyage de mon équipe s’en sont ressenties. Puis, d’ordre logistique, ce qui a conduit à cette situation qu’on a choisi d’ériger en polémique.
Je tiens toutefois à saluer la détermination des organisateurs qui, en dépit de ces lacunes, ont fait le maximum pour maintenir le festival». MOPAO