Une étudiante de deuxième année Génie, en Mécanique de production, à l’Institut supérieur des techniques appliquées (ISTA) développe un projet de production de l’électricité et des engrais biologiques à base d’urines. L’étudiante s’appelle Ermeline Landu.
L’information est confirmée par le directeur général de cet établissement, le professeur Pierre Kasengedia, au cours d’une interview accordée le week-end dernier à Forum des As. Il a affirmé qu’il s’agissait d’un projet développé dans le cadre d’un Travail de fin de cycle (TFC), sous l’encadrement du corps académique et scientifique de l’ISTA.
«Il s’agit d’un travail scientifique d’une étudiante, Ermeline Landu, encadrée par des professeurs de l’ISTA. Le projet consiste à fabriquer de l’électricité et des engrais biologiques à partir des urines. L’urine est décomposée en hydrogène et d’autres produits qui peuvent être utilisés comme engrais biologiques. Au niveau du laboratoire, on a fait cette étude. On a constaté que de la même manière que l’hydrogène est utilisé dans le groupe électrogène, il peut aussi être utilisé pour produire de l’électricité. Si on veut créer une usine, il faudra mener des études de l’engineering et voir comment collecter les urines et produire de l’électricité en quantité», a déclaré le DG Pierre Kasengedia.
Pour le numéro un de l’ISTA, il s’agit d’un projet qui, au-delà des aspects de production d’électricité, vise aussi l’assainissement du pays à travers la gestion intelligente des urines qui constituent des déchets.
«C’est une sorte d’assainissement du pays aussi. Les urines sont des déchets. Nous les récupérons, on produit de l’électricité et des engrais biologiques. Les engrais vont contribuer à l’agriculture en enrichissant le sol. Ce projet va aussi créer de la richesse et de l’emploi», a-t-il déclaré.
Ermeline Landu a récemment remporté le prix à la dernière édition de l’exposition du savoir-faire des universités congolaises. Elle a gagné un voyage de sept jours à Dubaï, aux Emirats Arabes Unis, pour prendre langue avec les investisseurs.
Une deuxième étudiante de l’ISTA qui a remporté le prix au terme de cette exposition est en première année de licence en Télécommunications. Elle a conçu un système basé sur l’intelligence artificielle dont le rôle est de détecter les médicaments périmés.
«C’est pour nous un sentiment de joie en tant que gestionnaire de l’ISTA. Sur les 22 étudiants qui ont concouru, il y a eu huit qui ont été retenus et primés parmi lesquels deux étudiantes de notre établissement. Nous sommes très fiers de constater que l’ISTA contribue à la transition numérique et énergétique de la RDC», a conclu le professeur Paul Kasengedia.
Malgré tout ce qui se raconte au sujet de l’ISTA que d’aucuns caricaturent en l’appelant «Mushetu», les étudiants de cet établissement se sont distingués ces trois dernières années par la mise en place des projets innovants et bancables.
On peut aussi citer, au nombre de ces projets, le «robot roulage», de Mme Kirongozi, dont la réputation dépasse les frontières nationales. Cet établissement a aussi contribué dans la lutte contre la Covid-19 à travers la fabrication des respirateurs, des lave-mains et d’autres dispositifs de riposte. Orly-Darel NGIAMBUKULU