Les forces spéciales guinéennes dirigées par le Colonel Mamady Doumbouya, ancien légionnaire de l’armée française, ont annoncé, hier dimanche 5 septembre, le renversement du président Alpha Condé. L’Union africaine a réagi quelques heures après cette destitution par un coup d’Etat militaire du dirigeant guinéen.
Dans un communiqué conjoint Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, Président en exercice de l’Union africaine et le Président de la commission de l’Union africaine Moussa Faki Mahamat condamnent la prise de pouvoir par la force telle qu’opérée en Guinée Conakry et demandent la libération immédiate du Président Alpha Condé.
Dans leur communiqué, Félix Tshisekedi et Moussa Faki appellent le Conseil de Paix et de Sécurité de l’Union africaine à se réunir d’urgence pour examiner la nouvelle situation en Guinée afin de prendre des mesures appropriées aux circonstances.
Les réactions se multiplient
La CEDEAO exige le respect de l’intégrité physique du président Alpha Condé et sa libération immédiate et sans condition, demande aux forces de défense et de sécurité de demeurer dans une posture républicaine et exige le retour à l’ordre constitutionnel sous peine de sanction.
Antonio Guterres appelle également à la libération immédiate du président Alpha Condé
Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, «condamne fermement toute prise de pouvoir du gouvernement par la force du fusil et appelle à la libération immédiate du Président Alpha Condé» en Guinée, a-t-il fait savoir dans un tweet diffusé hier dimanche en fin de journée. Il assure suivre «personnellement de très près la situation».
Le chef des forces spéciales Mamadi Doumbouya a tenu un discours justifiant l’intervention de ses hommes et la mise à l’écart du parlement et du gouvernement. Le chef des forces spéciales a tenté de justifier le coup d’état militaire par la situation sociale et humanitaire catastrophique qui prévaut au pays. «La situation socio-politique et économique du pays, le dysfonctionnement des institutions républicaines, l’instrumentalisation de la justice, le piétinement des droits des citoyens et la gabegie financière ont amené l’armée républicaine à prendre ses responsabilités vis-à-vis du peuple de Guinée».
Toutes les institutions de l’Etat sont dissoutes, les militaires sont priés de rester dans les casernes.
Arrivé au pouvoir en 2010, Alpha Condé 83 ans, a été réélu en 2020 pour un troisième mandat après révision de la Constitution.
Ce n’est pas la première fois qu’Alpha Condé fait face à un mouvement de fronde ou une tentative de putsch mais cette fois, il n’a pas eu plus de chance. Didier KEBONGO