Vu du Sahara marocain, les élections de ce mercredi 9 septembre ne sont pas qu’un simple rituel démocratique. Avec en toile de fond la régionalisation avancée, le scrutin de ce jour est au fond l’application anticipative du plan d’autonomie des provinces du sud.
Comme en 2015, le Sahara marocain va conférer de la légitimité à ceux de ses «filles et fils» habilités à gérer ces provinces du sud et à défendre les intérêts de cette partie-intégrante – du Royaume dans les chambres parlementaires à Rabat. Tout le génie du Roi Mohammed VI est d’avoir anticipé des réformes- consacrées par la Constitution de 2011- à très large spectre. A savoir que dans un espace maghrébin et, plus largement nord-africain, en ébullition du fait des «printemps arabes» l’exception marocaine assortie du relookage constitutionnel et institutionnel s’est avérée un véritable antidote à l’effervescence d’il y a dix ans.
Avec la nouvelle loi fondamentale, les constantes du Royaume ont pris un coup de jeune. Le renforcement du pouvoir du Parlement et donc du Gouvernement qui en est issu installe durablement le Maroc dans le cercle des Etats aux institutions démocratiques.
Par rapport aux provinces du Sud, le plan d’autonomie sous souveraineté marocaine reconnu par le nec plus ultra de la communauté internationale comme la seule solution réaliste et pérenne, est en fait déjà en marche. Car, des sahraouis élus à intervalle régulier ont déjà pris en main la gestion de la chose publique.
Un tour dans les provinces du sud du Royaume suffit pour voir comment sur cet espace jalonné de hameaux sous l’occupation espagnole sont sorties des villes modernes comme Lâayoune, Dakhla, Boujdour… Marocains à part entière –la béia, c’est-à-dire l’allégeance au Glorieux Trône Alaouite faisant foi- les Sahraouis défendent comme tous leurs compatriotes la marocanité du Sahara.
A la faveur des élections de ce jour, de nouveaux représentants des provinces frappés de l’onction du suffrage universel vont prendre le relai des sortants. D’autres seront éventuellement reconduits. Ainsi va la vie démocratique au Maroc comme partout ailleurs.
D’où cette question: de quel Sahara parlent les séparatistes retranchés à Tindouf ? De quelle légitimité peut se prévaloir le chef du fameux Polisario pour parler au nom des Marocains des provinces du sud ?
C’est donc à juste titre que les officiels marocains parlent d’un «conflit artificiel» autour du Sahara. Ou encore d’un «différend régional». Car, par leur attachement au Roi, leur participation massive aux élections et leur présence au sein des institutions locales, régionales et nationales, les sahraouis ont déjà fini d’apporter la preuve de leur appartenance au Royaume. José NAWEJ