En attendant Fatshi

Il aura beau être speaker de la Chambre, Christophe Mboso a entre ses mains une patate chaude. Tellement chaude qu’il ne saurait la garder. Encore moins la porter à sa bouche. Impossible non plus de la jeter, façon   » botter en touche « .  A qui la refiler? Une grosse question.

  Dans cette faune politique qui voit la race de kamikazes se reproduire cycliquement  depuis les années Mobutu, les vocations se font rare sur le sujet. C’est dire.

Comment mettre sa tête à couper lorsqu’il s’agit de heurter de front les deux mastodontes du champ religieux que sont les Catholiques romains et les Protestants?  Comment jouer le matamore  lorsque l’on a affaire à deux organisations cultuelles -pas que- qui structurent le pays réel là où le maillage territorial de l’Etat a cessé d’être opérant et opérationnel depuis des lustres ? Comment, last but not least, prendre le risque de défier deux Eglises plus audibles dans les cénacles de ce qui tient lieu de  » communauté internationale  » que les gouvernements successifs  basés à Kinshasa ?

S’il ne peut faire le  Ponce Pilate, à la tête de ses troupes battant pavillon USN, le Généralissime Mboso  n’ignore pas non plus le risque qu’il encourrait en cherchant à franchir le Rubicon. Va-t-il enfiler, malgré tout, la tenue de guerre de Jules César ? Difficile de parier dans ce sens.

Tout se passe plutôt comme si, seul le « mot d’ordre  » avisé du Président de la république est susceptible d’indiquer la conduite à tenir. Félix-Antoine Tshisekedi qui, à l’étape de Rome, a su prendre le pouls du Commandeur des Catholiques niché au Vatican. Ainsi, le Rubicon, ce petit fleuve du nord de l’Italie, ne devrait avoir plus avoir de secret pour lui.

Alors, le Président de l’Assemblée nationale aurait-il opté pour le festina lente-se hâter lentement- en attendant non  pas Godot, synonyme d’une attente interminable, mais Fatshi ? Sur la brèche depuis la Deuxième République,  Christophe Mboso est de la génération qui a appris -à ses dépens- qu’en politique rien n’est plus dangereux que de danser plus vite que la musique ou d’être plus royaliste que le Roi.

Le cœur de ce vieux briscard de la politique zaïro-congolaise devrait balancer. Et ce, jusqu’à ce que le maestro lui-même lui dicte la composition,  les notes et…la danse y afférente. Cet enjeu-là vaut bien une petite pause en attendant le retour du virtuose. Son virtuose.      José NAWEJ    

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