Déjà 12 décès enregistrés !

* Si les responsabilités sont établies, le Gouvernement pourrait activer le principe d pollueur-payeur contre l’Angola, a revélé la VPM Bazaïba au cours du briefing co-animé hier avec le ministre de la Communication et Médias.

La situation de la pollution, depuis fin juillet dernier,  des eaux des rivières Tshikapa et Kasaï a fait l’objet d’un briefing, avec les médias, animé conjointement  par la Vice-Première ministre, ministre de l’Environnement et développement durable et le ministre de la Communication et des Médias, hier jeudi 2 septembre à Kinshasa.

Les dégâts sont énormes. Outre les 12 personnes décédées à la suite de cette catastrophe écologique, la VPM Eve Bazaiba a, au cours de ce face-à-face avec des professionnels des médias,  fait également état de 4 sur les 5 territoires du Kasaï touchés, de même que 13 sur 18 zones de santé ; 968.000 habitants affectés; 161.490 ménages concernés et 4.502 cas de diarrhée et autres maladies cutanées enregistrés à ce jour.

La ministre de l’Environnement rappelle que la pollution des rivières rd congolaises a été provoquée par les activités minières en amont du bassin versant de la rivière Tshikapa dans la partie angolaise, avec des conséquences sur l’écosystème dont des poissons et des hippopotames ont été retrouvés morts. Les premiers éléments en sa possession  font état également de la responsabilité d’une entreprise Angolaise d’exploitation minière. La Rivière Tshikapa trouvant sa source en Angola.

En attendant de faire un état des lieux complet de la situation, – certains experts sont encore à pied d’œuvre- pour des réponses appropriées et surtout évaluer l’impact environnemental, Eve Bazaiba fait savoir qu’une première équipe de la délégation gouvernementale composée essentiellement des experts de la Vice-primature à l’Environnement et Développement Durable s’était rendue à Tshikapa le 26 août. Conduite par la VPM, cette délégation  a tâté du doigt la situation sur terrain avant d’apporter une assistance humanitaire aux populations riveraines victimes de cette catastrophe causée par le fait de l’entreprise angolaise de traitement de diamant Katoka. D’après Eve Bazaïba, 40 tonnes de médicaments ont été emmenés aux populations affectées. Des mesures ont été également prises pour renforcer la Regideso.

Pollueur-payeur

Sur le plan diplomatique, une commission mixte congolo-angolaise a été mise en place en marge du sommet de la SADC. Les experts des deux pays sont d’accord sur l’origine de cette pollution, une société minière angolaise qui a reconnu les faits, selon la VPM Bazaïba.

Reste qu’une mission mixte RDC-Angola se rende sur les lieux. L’attente concernerait la partie angolaise qui devrait finaliser la liste de ses experts et personnalités qui feront partie de l’expédition. Cette dernière devra se rendre aux complexes miniers où se serait produite la fuite responsable de la pollution des rivières rd congolaises.

Aussitôt que les responsabilités seront établies, laisse entendre  le VPM Bazaiba, le gouvernement congolais pourrait activer le principe de pollueur-payeur. Ce mécanisme fait supporter les frais résultants des mesures de prévention, de réduction et de lutte de la pollution à celui qui les a causés.  Ainsi sur base du principe pollueur- payeur, des réparations doivent être faites aux populations victimes.

Pour Eve Bazaiba, les conséquences  de cette pollution sont déjà durement ressenties sur le plan socio-économique de la vie de la population du Kasaï, Kwilu et Maindombe.  Tshikapa vit de la pêche,  cette catastrophe écologique  a occasionné un manque à gagner des activités des commerçants et pêcheurs. Sur le plan environnemental, les écosystèmes sont  touchés, avec, notamment, la  mort des poissons et autre animaux aquatiques. Ce n’est pas tout. L’écotourisme a      aussi été  durement frappé  par ce désastre.

L’autre temps fort de ce briefing avec les professionnels des médias, la VPM est revenue sur  toutes les réformes qu’elle a initiées  depuis son avènement à la tête de ce ministère ainsi que le rôle de  » pays-solution  » qu’entend  jouer la RDC lors de la conférence du climat COP 26.

Il s’agit de dix premières mesures qu’elle a prises pour transformer les potentiels en richesses, à savoir :  » l’Institution de la taxe carbone; la création de l’autorité de régulation du marché de carbone ; l’élaboration de la politique du climat; la tenue des états généraux de forêts  pour avoir une bonne politique des forêts. S’ajoutent à cela, la visitation de toutes les concessions forestières octroyées, et ce, s’agissant des contrats de concession et de ceux d’exploitation ; la suspension d’exportation de grumes ; la levée du moratoire de titres forestiers ; la mesure afin  de procéder à la conciliation de données statistiques de structures qui interviennent dans le secteur de l’environnement… « 

Quant au rôle de premier plan à la COP 26, la VPM assure  que la RDC dispose déjà de son cahier  des charges à présenter à cet important forum.

D’après la ministre de l’Environnement, la République Démocratique du Congo se présentera en pays solution à ces assises vis-à-vis de ces trois challenges :  » Présenter son massif forestier comme une solution aux problèmes de réchauffement climatique;  son massif hydroélectrique et  ses minerais stratégiques comme étant une solution contre la pollution. « 

Le ministre de la Communication et des Médias a remercié la VPM Bazaiba pour s’être prêtée à cet exercice de rédevabilité.  Une pratique instaurée par le porte-parole du Gouvernement ,  Patrick Muya pour permettre à chaque membre du Gouvernement des « Warriors »  d’informer la population en toute transparence des questions d’actualité de leurs secteurs respectifs.  A la grande satisfaction des Congolais qui apprécient énormément l’initiative du ministre Muyaya. Didier KEBONGO

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