Au chevet d’un ESU comateux

Silence ! Tout ce que le pays compte d’urgentistes est, en ce moment, à Lubumbashi au chevet de l’Enseignement supérieur et universitaire. Un défi himalayen pour l’ensemble du corps médical : sauver le patient de la mort. Car cela fait des décennies que l’ESU est dans un coma profond.

 Problème, à part quelques calmants, le grabataire a été abandonné, depuis des lustres, dans la salle de réanimation sans une prise en charge adéquate. Un espoir ténu renaît avec la mobilisation du nec plus ultra du personnel soignant qui a accouru vers le malade pour lui administrer des soins que nécessite son état.

En somme, un remède de cheval. Encore faudra-t-il trouver des ressources pour se procurer  la kyrielle de médicaments que les médecins vont prescrire.

Cette métaphore médicale va comme un gant à l’enseignement supérieur et universitaire qui fait l’objet d’états généraux depuis le vendredi 10 septembre à Lubumbashi. Comment redonner vie à l’ESU? Que faire pour que l’enseignement supérieur et universitaire rd congolais redevienne le réceptacle de l’élite ?

 Il n’y a sans doute pas 36 solutions pour y arriver. Pas de miracles à opérer ni d’oracles à prononcer. La solution réside fondamentalement dans la volonté politique qui se déclinerait par le changement de paradigme dans le chef de la plus haute autorité du pays et du Gouvernement. A savoir, faire de l’éducation une vraie priorité. Ce qui suppose une révolution copernicienne dans la grille budgétaire. Et même dans la préséance au niveau  du Gouvernement.

Que l’enseignement -et l’enseignant- cessent d’être un simple variable d’ajustement. Que les ministres en charge de l’enseignement cessent  d’être ces ministres de fond de table pour devenir des membres éminents du Gouvernement.

 Ce n’est pas tout. Il serait illusoire de soigner l’ESU sans les segments maternel, primaire et secondaire. Il n’y a aucune prouesse à attendre d’un étudiant aux fondements fragiles voire bâclés comme c’est, hélas, souvent le cas ces dernières années.  L’enseignement formant un tout. Le nécessaire redressement sera holistique ou ne sera pas. L’idéal serait, par conséquent, de (re)constituer le ministère de l’Education nationale  non pas dans une logique d’affichage pour des raisons politiciennes, mais dans une perspective de repenser l’ensemble du système éducatif. 

Enfin au Congo-Zaïre où on a déjà atteint l’overdose en matière d’états généraux, symposiums, colloques, séminaires de renforcement des capacités, le plus dur n’est pas de produire des résolutions. Le plus difficile réside dans la mise en œuvre des recommandations issues de ce genre de forums.

Les tiroirs de la Présidence de la république, de la Primature, des ministères sont pleins de feuilles jaunies par l’âge. Tant des tonnes et des tonnes de résolutions de mille et un forums n’attendent qu’à être appliquées !  José NAWEJ

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