* Pour cette société, les prix de 15,5 Usd pour un carton de poulet et de 28,8 Usd pour celui de chinchards, fixés par le Gouvernement et sans compensation, sont excessivement bas !
La baisse des prix des surgelés de forte consommation, annoncée par le Gouvernement congolais sur les marchés locaux, est encore loin de devenir une réalité. Et pour cause, l’un des opérateurs économiques, gros importateur de ces denrées alimentaires et le Gouvernement, ne semblent pas accorder leurs violons.
Dans une correspondance datée du 18 août courant, adressée au ministre de l’Economie et qui a circulé sur les réseaux sociaux, cette entreprise qui occupe une grande part des marchés dans la commercialisation des produits surgelés, donne les raisons de son refus de signer le PV de compromis sur la baisse des prix des produits de volaille et des poissons chinchards sur le marché.
» Nous avons l’insigne honneur d’approcher votre autorité afin de vous apporter humblement notre éclairage sur le Compromis trouvé sur les prix des produits surgelés entre le Gouvernement de la République démocratique du Congo et les sociétés importatrices, ainsi que sur les raisons de la non signature par notre société du procès-verbal qui l’a sanctionné, le jeudi 12 août 2021 « , peut-on lire au premier paragraphe de cette lettre adressée au ministre de l’Economie, avec copie pour information au Chef de l’Etat et au Premier ministre.
une exception dans la fraude douanière
A en croire sa correspondance, cette société dont nous taisons le nom pour des raisons d’éthique, renseigne qu’au cours de longs échanges et débats sous la direction du patron de l’Economie, » il est nettement apparu au grand jour qu’en dehors d’ellee la société EGAL, toutes les autres sociétés importatrices des produits surgelés étaient impliquées dans la fraude douanière par la déclaration des valeurs en douane à l’importation, manifestement sous-évaluées. Aussi, par le jeu de la manipulation des structures des prix de revient desdites marchandises, elles pratiquent des prix illicites à la consommation. »
Et de poursuivre : « Conscients des préjudices financiers causés au Trésor public par la fraude douanière, ainsi qu’aux consommateurs abusés par la pratique des prix illicites, ces importateurs ont accepté, en rémission de leurs égarements, de baisser les prix de leurs produits conformément au compromis du 12 août sur le stock présentement existant, en attendant les arrivages qu’ils ont promis de déclarer la vraie valeur et dont les prix seront revus surement à la baisse. Pendant ce temps, cette société dit avoir publiquement et sans prétention, défendu haut et fort sa cause d’une entreprise citoyenne qui déclare des valeurs réelles à la douane, pratique des prix justes et qui n’a cessé, en dépit des représailles de tous genres dont elle est régulièrement l’objet, de dénoncer toute cette tricherie aujourd’hui apparue au grand jour. «
« LES PRIX EXIGES PAR LE GOUVERNEMENT SONT EXCESSIVEMENT BAS »
De la sorte, poursuit la même correspondance, il convient de rappeler tant que la pratique de fausses déclarations douanières, par la communication des valeurs FOB et CIF manifestement sous-évaluées à la douane, sera tolérée et que les structures des prix de revient des produits seront manipulées en aval, il n’y aura jamais de vrais prix de vente sur le marché.
Par conséquent, la société, auteure de la correspondance, se dit embarrassé que les prix de vente des denrées fixés à l’annexe du Compromis (15,50 USD le carton de poulet de 10 Kg et 28,80 Usd le prix d’un carton chinchards de 20 Kg), consacrés sans contrepartie ni compensation par le Ministère de l’Economie nationale, le 12 aout 2021, « soient excessivement bas et par ailleurs contraires aux prix auparavant lui attribués sur les mêmes produits par votre lettre portant notification pour application des justes prix issus de vos structures des prix assainies « .
C’est face à ce malentendu perceptible que ladite société n’a pu parapher le procès-verbal de Compromis qui, selon elle, » accorde le bonus de l’indulgence du Gouvernement aux repentis sans aucune sanction, mais dont la pénitence est malheureusement imposée indistinctement à tous, même à ceux qui, n’ont pas versé dans la fraude douanière. «
Aussi, la même société estime-t-elle que lui demander de vendre en dessous des prix réelles de ses marchandises sans aucune compensation ni contrepartie des pertes à subir, est un risque majeur qui ne permettrait ni le renouvellement de ses stocks ni la garantie de l’offre à venir. Ce qui se traduirait, à court terme, par l’augmentation de la demande sur le marché et la hausse des prix que l’on veut éviter.
A cet égard, ajoute la correspondance, » le ministère de l’Economie nationale ne devrait pas perdre de vue qu’aucun prix imposé pour habiller la réalité ne pourrait longtemps résister aux lois du marché, surtout à la plus élémentaire de toutes, la loi de l’offre et de la demande. «
Tout bien considéré, l’expéditeur du courrier adressé au patron de l’Economie nationale, dit réaffirmer son soutien et son adhésion à l’action d’assainissement du secteur de l’importation et de la commercialisation des produits surgelés que le Gouvernement mène depuis le mois de mai 2021 pour la baisse et la stabilité des prix des denrées de grande consommation, la protection des opérateurs économiques en leur garantissant un climat des affaires favorable au retour des investissements ainsi que pour la lutte contre la corruption, la fraude, l’évasion fiscale et les crimes économiques entre autres. Rocco NKANGA