Régime minceur : une annonce de plus ?

Un régime minceur pour des guerriers… au front. Une thérapie a  priori étonnante, déroutante et, pour tout dire, paradoxale.  C’est, en tout cas, ce que se propose de prescrire le Dr Sama Lukonde, médecin militaire en chef à ses troupes. Les « warriors » sont ainsi prévenus. La cure d’amaigrissement est imminente.

 Y-a-t-il matière à emprunter au fabuliste Jean de la Fontaine son « Adieu veau, vache cochon, couvée » pour Leurs Excellences ? Y -a-t-il lieu de rêver de voir les ministres  serrer leurs ceintures dernier cri qui disposent encore de suffisamment d’oeillets inusités.   

Derrière cette métaphore, l’intention exprimée hier par le Premier ministre de réduire le train de vie du Gouvernement. Ce, au motif hyper avéré que le fonctionnement de l’Exécutif central  accapare le gros de recettes publiques au détriment des investissements.

Vu de Congolais, le diagnostic  du Premier ministre est cependant  vieux comme le Congo indépendant. Le fossé – en termes de train de vie – entre gouvernants et gouvernés a toujours été abyssal. Les ressources publiques servant, pour l’essentiel, à entretenir les premiers au grand dam des investissements qui auraient dû améliorer l’ordinaire fort peu enviable  des seconds.

L’habitude étant une seconde nature, normal que les Congolais  qui ont entendu mille et une annonces de ce genre fassent le saint Thomas. Ou, pour les cartésiens, opposent le « doute méthodique » à ce qui ressemble dans l’écosystème zaïro-congolais au mieux à une profession de foi et, au pire, à un serpent de mer.

En plus, ce régime minceur ne saurait être efficace s’il n’est holistique. Le Gouvernement n’étant pas la seule institution budgétivore ! La chronique économique charrie invariablement des cas de dépassements budgétaires ahurissants dans d’autres institutions.

 Si, enfin diète il y aura, elle devra concerner tout l’appareil d’Etat. En commençant par le sommet. Le poisson pourrit toujours par la tête, renseigne un proverbe chinois. Ne dit-on pas que l’exemple vient d’en haut.  

José NAWEJ

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