Visiblement, il n’y a même pas l’once de convergences parallèles entre les deux « ailes » de la plateforme Confessions religieuses. De quoi faire se retourner dans son caveau le très érudit Laurent Monsengwo Pasinya ! Les chefs religieux peuvent toujours fouiner dans les manches de feu « Monseigneur le Président » pour y exhumer…la « troisième voie« .
Mutatis mutandis, cette recette de Laurent Monsengwo se traduirait par ni Kadima ni Ebotoko, mais un troisième homme. Les confessions religieuses finiront par trouver un candidat qui réponde au triple profil d’indépendance, de probité morale et de compétence technique.
Le pays ne manque pas d’homme ou de femme dont le pedigree et l’équation morale sont compatibles avec le poste de patron de la Centrale électorale. De fait, personne n’est indispensable sur la planète Terre. Les cimetières sont remplis de gens qui se croyaient indispensables, rappelle un proverbe arabe. Et George Clémenceau, célèbre homme politique français de renchérir: « Les cimetières sont pleins de gens irremplaçables qui ont tous été remplacés« .
La formule « ni ni » charrierait des avantages notables. Elle éviterait au pays une crise de plus voire de trop. Car, amorcer le marathon électoral avec un procès en suspicion chevillé au processus serait la meilleure manière de discréditer dès le départ les élections à venir. Si elles arrivaient à se tenir malgré tout.
Sur le plan des susceptibilités des leaders religieux, une troisième voie signifierait qu’il n’y aurait ni vainqueur ni vaincu. Personne ne perdrait sa face. Il ne resterait plus qu’à dire Amen.
Pourvu que les Pères spirituels arrivent à chasser l’esprit « mondain » et à le jeter dans des lieux arides. Ce qui ne serait pas acquis d’avance.
La jurisprudence datant des années Mobutu renseigne que des considérations bassement matérielles de ce monde « envoûtent » certains « serviteurs » de Dieu. Au point que ces derniers se mettent à faire de la politique non pas comme Monsieur le Jourdain du « Bourgeois gentilhomme » de Molière qui faisait de la prose sans le savoir. Un « variant kinois » que l’artiste chrétien Patrice Musoko a peint avec talent dans une de ses chansons lorsqu’il dit qu’il a cherché le monde et qu’il l’a trouvé dans l’église.
Serions-nous une fois de plus dans ce cas de figure ? Les « oints » chargés de présenter le candidat Président de la CENI seraient-ils inspirés par des agendas des tenants du temporel ?
Blanchis sous le harnais des liaisons dangereuses entre certains « hommes d’église » et des officines politiques, les Congolais ont cessé d’être dupes. Tels des chats échaudés, ils craignent même l’eau froide. Alors, « troisième voie » ? Et, outre-tombe, Mgr Monsengwo de clore le débat : « Qui sont pour? Qui sont contre ? Qui s’abstiennent ? Merci«
José NAWEJ