Pour la CENCO, la candidature de Denis Kadima est portée par des politiques

* C’est ce qu’a indiqué l’abbé Donatien Nshole, au cours d’une émission sur la radio Top Congo, sans citer nommément les concernés.

Pour le secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO), abbé Donatien Nshole, le facteur qui explique la position de son institution vis-à-vis de Denis Kadima, candidat président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), c’est le caractère douteux de son indépendance vis-à-vis des politiques. Il affirme que son institution dispose de preuves assez fiables qui attestent que Denis Kadima est un candidat porté par une certaine famille politique. Il l’a dit au cours d’une émission diffusée par la radio Top Congo, le dimanche 9 août courant. 

«On a des preuves que ce candidat est porté par x personne. Il ne s’agit pas d’être contre quelqu’un. Il s’agit simplement de s’engager à garantir un processus électoral crédible. Ça n’a rien à voir avec la tribu. C’est une question d’éthique et d’indépendance. Ce n’est pas un hasard que les six confessions religieuses viennent avec un même candidat», a-t-il déclaré.

Selon l’abbé Donatien Nshole, l’une des raisons qui justifient la position de la CENCO face à la personne de Denis Kadima, c’est les dénonciations des tentatives de corruption dont certains pères de l’Eglise auraient fait l’objet pour voter en sa faveur. 

DES TENTATIVES DE CORRUPTION

«Au niveau de la plénière en amont, un des membres a dénoncé qu’il a été approché par quelqu’un de son Eglise, à l’hôtel Béatrice, avec une grosse somme d’argent, lui proposant de voter ce candidat. Un autre chef de confession religieuse a été approché par un de ses collègues pour le même candidat, en promesse d’une Jeep. On se demande si ce candidat est millionnaire pour avoir autant d’argent», s’est interrogé l’abbé Donatien Nshole.

Quant à savoir, au profit de quel acteur politique précisément, ces chefs de confessions religieuses ont été approchés, le SG de la CENCO soutient qu’il n’est pas responsable à ce stade de dévoiler les noms des individus dans la presse. Ce qui, pense-t-il, mettrait en danger la vie de ceux qui ont pris le courage de dénoncer, voire des institutions du pays. 

«Ce n’est pas que je ne veux pas le dire. Ce n’est juste pas le lieu de le dire. C’est la vie des gens qui est engagée. Ce sont des institutions qui sont engagées. Il faut être responsable. Il y a un lieu pour ça. Si on ne nous croit pas, la procédure prévoit une commission paritaire. Si c’est nécessaire, c’est là qu’on va le dire. Ce n’est pas éthique de notre part, de jeter le pavé dans la marre. On n’est pas là pour activer la polémique, mais pour résoudre un problème de fond», a-t-il apaisé.

GARE A LA MANIPULATION

Dans un autre registre, l’abbé Donatien Nshole qualifie de manipulation le fait pour certains personnes d’alléguer que l’épiscopat catholique refuse de cautionner la candidature de Denis Kadima pour la simple raison qu’il est de la même tribu que le chef de l’État.

Parlant de l’article 17 de la charte des confessions religieuses qui recommande le vote à défaut d’un consensus, l’abbé Donatien Nshole précise que les chefs de confessions religieuses ne pouvaient pas passer au vote avec un candidat qui ne remplit pas tous les critères d’éligibilité. Avant de passer au vote, ajoute-t-il, il était impérieux de s’assurer que les candidats remplissent les critères, dont l’éthique et l’indépendance, au-delà de la compétence, a-t-il soutenu.

A ceux qui accusent l’Eglise catholique de faire de la politique et de bloquer le processus électoral, le secrétaire général de la CENCO rappelle la responsabilité qui revient aux pères de l’Eglise de designer le président et les autres animateurs de la centrale électorale, dans une perspective de consolidation de la démocratie.

RÉTABLIR LA VÉRITÉ

Contrairement à ce qu’a affirmé Dodo Kamba, Donatien Nshole nie avoir chassé les autres chefs de confessions religieuses du siège de la CENCO, ni avoir éteint la lumière. Il précise qu’il faisait tard et que la réunion avait été suspendue en bonne et due forme.

«Il était 21 heures passées et le président de séance a conclu qu’il fallait suspendre la réunion. Il a demandé à un membre de conclure avec la prière. Le membre s’est mis debout et un autre membre a dit qu’il n’en était pas question. Je leur ai dit que le président a conclu la réunion, je serai obligé d’éteindre la lumière et de fermer les portes. Je n’ai pas touché à l’interrupteur», a-t-il expliqué.

Rejetant les déclarations d’autres chefs de confessions religieuses qui ont affirmé s’être rendus au siège de la CIME pour élaborer le procès-verbal, Abbé Donatien Nshole a précisé que les questions relatives à la désignation de deux autres membres de la CENI n’avaient pas été abordées au cours de cette réunion. Ils ont été bloqués rien qu’au niveau de la désignation du candidat président de la CENI.

LOI SUR LA CENI

A une question sur la position de la CENCO vis-à-vis de la loi sur la CENI telle que promulguée récemment par le président de la République, Donatien Nshole affirme que la plateforme Lamuka voit les choses en extrémiste sur cette question précise.

«Pour nous, quand bien même que cette loi ne nous paraît pas satisfaisante, il ne fallait pas bloquer les choses pour ça. Voilà pourquoi nous nous sommes engagés», a-t-il expliqué.

Orly-Darel NGIAMBUKULU

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