Le Directeur général de l’Office des voiries et drainage a fait une visite des chantiers commis à la supervision de son entreprise, à travers les quatre districts de la ville de Kinshasa, dans le cadre du projet pilote « Tshilejelu« , ainsi que d’autres projets connexes menés par la société » Modern construct » et l’Association des Bâtisseurs du Congo (ABC). Tous ces différents projets ne souffrent pas d’un problème de financement, a rassuré le Directeur général de l’OVD, Victor Ntumba Tshikela.
« Il n’y a pas un problème de financement. Les gens se posent beaucoup de questions sur les travaux. Certains parlent de lenteur et croient que c’est dû à un problème de financement. Je vous rassure qu’il n’y a pas un problème de financement parce que tous les travaux se font sur la ligne de crédit de l’entreprise CREC-7, qui n’a jusque-là introduite qu’une facture de 700.000 USD alors que dans le compte nous avons plus de 7 millions USD. Donc à ce stade, le problème de financement ne se pose pas du tout. Le grand problème qui se pose surtout à Kananga et à Mbuji-Mayi, ce sont des problèmes d’ordre organisationnel et stratégique, dû aussi au problème d’approvisionnement dans l’espace Kasaï« , a-t-il expliqué, au cours d’une conférence de presse organisée après cette visite de terrain.
A en croire Victor Ntumba, ce que les gens qualifient de lenteur, n’en est pas une. « Nous avons commencé sur l’assainissement parce que l’ennemi de la route c’est l’eau. Et les gens ont l’envie de voir la chaussée dans l’immédiat mais il y a des préalables. Les travaux ont été lancés le 17 mars dernier et le contrat stipule que l’entreprise a deux mois de mobilisation pour se préparer avant de commencer les travaux car, les travaux de telle envergure ne commencent pas le même jour. Il faut les approvisionnements, il faut apprêter les matériels, etc. Donc à compter du 17 mars, les entreprises avaient jusqu’au 17 juillet pour débuter sur le plan contractuel. Donc il n’y a pas de retard en ce qui concerne les travaux. «
Il fait remarquer que les travaux de chaussée sont plus faciles à réaliser que ceux d’assainissement parce que les travaux de chaussée sont mécanisés par contre ceux d’assainissement sont manuels. « Et quand nous allons débuter la chaussée, tout ira vite. Mais le délai est de 28 mois pour la ville de Kinshasa et 36 mois pour le Kasaï. Nous sommes qu’à deux mois et les gens doivent prendre leur mal en patience« , a-t-il lancé.
Certes dans un projet, il y a des difficultés rencontrées en cours de réalisation, note Victor Ntumba, tout en rassurant que son établissement fait tout pour surmonter ces difficultés. « Elles sont plus apparentes dans l’espace Kasaï. Le Kasaï est enclavé, avec un grand problème en termes d’approvisionnement. Au Kasaï, le chemin d’approvisionnements probables, c’est le Katanga ou l’Angola. Et c’est à travers le chemin de fer que nous pouvons acheminer les éléments qui sont au Katanga pour les amener au Kasaï. Donc ça constitue aussi un handicap dans la réalisation des travaux dans cette province. Néanmoins les travaux sont effectifs et se réalisent. «
Un mode de financement assuré par le PPP
Ce qu’il faut retenir de ce projet, fait remarquer Victor Ntumba, c’est d’abord le mode de financement qui est différent de modes habituels qui est le trésor public. « Comme vous le savez, avec la Covid, le gouvernement fait face à des besoins énormes des moyens financiers suite à ce qui concerne l’aspect sécuritaire et la Covid qui ont amenuisé sensiblement les ressources du pays. C’est ainsi que nous avons pensé à ce mode de financement qui est le PPP (partenariat public-privé). Ce qui signifie qu’il y a un partenaire qui va chercher sa ligne de crédit auprès d’une banque et qui revient vers nous le Gouvernement, à travers l’OVD, à travers le ministère des Travaux publics pour chercher à avoir une couverture en termes de garantie de remboursement de ce crédit. C’est ce qui s’est passé pour Tshilejelu et le partenaire, c’est CREC-7 qui a trouvé sa ligne de crédit auprès de l’UBA pour un montant de 138 millions USD. »
Et d’ajouter, le gouvernement congolais, à travers le ministère des travaux publics et l’OVD a pu obtenir cette garantie de financement qui est assurée par le Foner. Le Foner prend la quotité qui revient à l’OVD sur l’entretien pour couvrir le financement. Deuxième aspect important dans ce projet Tshilejelu, c’est l’approche dans la réalisation des travaux, qui est une approche de stabilisation.
Sur base de cette visite de terrain, Victor Ntumba a rassuré que les travaux de Tshilejelu sont effectifs dans la ville de Kinshasa, dans la ville de Mbuji-Mayi et dans la ville de Kananga. Il ne reste qu’à régler des problèmes d’ordre organisationnel et stratégique dans des villes où des travaux n’ont pas encore débutés.
Les différents intervenants dans ce projet sont : le ministère des Travaux publics et infrastructures qui est le maitre d « ‘ouvrage, l’OVD est le maitre d’ouvrage délégué. « L’entreprise attributaire, c’est CREC-7 qui bien qu’il a eu sa ligne de crédit, mais pour qu’on signe avec CREC-7 le contrat, nous avions eu à suivre toute la procédure de passation des marchés, nous avions eu l’avis de non-objection au niveau de la direction de contrôle des marchés publics, avant de pouvoir conclure le contrat avec CREC-7. La mission de contrôle est attribuée à Technic plan recruté suivant la procédure de passation des marchés« , martèle-t-il.
Mais tous les travaux effectués sont suivis par le laboratoire de l’Office des routes, qui certifie la qualité des travaux. « Si nous n’avons pas cette certification, précise-t-il, nous ne pouvons pas passer à une autre étape dans la réalisation des travaux. C’est pour vous assurer que les travaux s’exécutent dans les normes. Les études qui ont concouru à ces travaux ont été réalisées par l’OVD, qui assure aussi dans ce projet l’aspect surveillance des projets. «
Tshilejelu, un projet national à plusieurs phases
« Comme vous le savez, souligne Victor Ntumba, l’état de délabrement des infrastructures dans notre pays est très avancé. C’est un problème qui tient à cœur les autorités, c’est ainsi que le chef de l’Etat qui est soucieux de développement des infrastructures, a pu initier un projet de réhabilitation des voiries. C’est un projet qui prend toute la république, mais qui a plusieurs phases et étapes. »
Dans ce projet, précise le numéro de l’OVD, le travail ne se fait pas seulement à Kinshasa, mais aussi dans l’arrière-pays, dans les 26 provinces. Et pour le moment, l’OVD est en train de travailler sur le projet Tshilejelu, Modern construct et ABC. Mais beaucoup de gens ignorent un autre projet important qui est collé à ces trois projets, c’est la réhabilitation de la route Académie dans la province de Tanganyika, que nous réalisons avec Forest. En sus de ces projets, poursuit-il, l’OVD en régie, c’est-à-dire avec ses directions provinciales, réalise un certain nombre de travaux sur financement de Foner.
Le projet Tshilejelu concerne toute la république avec différentes phases. Et la première phase de ce projet, c’est Kinshasa (40 KM) et l’espace Kasaï (100 KM). Ce qui fait 5 provinces. Le projet Tshilejelu, c’est pour réaliser 140 KM. Nous avons 35 KM dans le Kasaï central, dans la ville de Kananga ; 25 KM dans le Kasaï oriental, plus précisément dans la ville de Mbuji-Mayi. Dans la province de Lomami, 15 KM, avec 10 KM dans la ville de Kabinda. Dans la province du Kasaï, nous avons 15 KM dans la ville de Tshikapa et enfin la province de Sankuru avec 10 KM dans la ville de Lusambu. Rocco NKANGA