Dès sa création en 1982, l’Udps a beaucoup bénéficié du soutien de l’église catholique. La mansuétude du cardinal Malula envers ce parti politique et ses dirigeants victimes de la répression de la dictature sanguinaire du régime Mobutu n’est pas à contester. Je prends à témoin le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi. Ayant connu, avec sa famille biologique, la relégation dans le village de Mumpompa à Kabeya Kamwanga, dans le Kasaï Oriental, il s’était rendu compte du rôle de l’église catholique pour la libération mentale du peuple congolais sous les jougs de la dictature.
Je prends également à témoin quelques fondateurs et co-fondateurs vivants à l’instar des honorables Kapita et Lusanga. Mais aussi l’ancien gouverneur du Kasaï Oriental, Omer Kamba, le vice-Premier ministre honoraire de l’Intérieur, Gilbert Kankonde, l’ancien Premier ministre Bruno Tshibala, l’ancien directeur de cabinet du président Kibassa Maliba, Matthieu Mulaja, l’ancien représentant de l’UDPS en Belgique, Corneille Mulumba, le professeur Mangala, Joseph Sita… Aussi, le très respecté Mgr Tharcisse Tshibangu qui doit en savoir beaucoup sur les relations entre l’église catholique et l’Udps. Nous n’oublions pas non plus le regretté Mgr Gérard Mulumba, frère biologique d’Etienne Tshisekedi, qui a également joué sa partition dans le combat pour l’instauration de l’État de droit porté par l’UDPS.
Des enfants de quelques militants et cadres de l’Udps ont bénéficié des faveurs du cardinal Malula et de l’église catholique pour leur scolarisation au moment où leurs parents perdaient arbitrairement de l’emploi à cause de leur engagement politique.
Dans un passé récent, face au régime de Kabila, l’opposition d’hier, toutes tendances confondues, un peu essoufflée après le décès du charismatique Étienne Tshisekedi, s’était appuyée en partie sur l’église catholique dans l’épique combat pour l’alternance. Ce qui expliquait les marches de protestation organisées après des messes matinales. Marches auxquelles le président actuel prenait part notamment à la cathédrale Notre Dame de Lingwala. Je me rappelle encore qu’au cours de l’une de ces processions à la sortie de la cathédrale Notre Dame du Congo, Mike Mukebayi, Jackie Ndala et moi, étions pris en tenaille par les sbires de Kabila qui tiraient en désordre, à quelques encablures de l’espace Assanef. Nous avons failli perdre la vie, ce jour là. Je revois encore les bonnes sœurs gisant dans la boue face à cette terreur, elles qui ne demandaient pas de postes ministériels ou la gestion des entreprises publiques.
Nous devons être reconnaissants envers l’église catholique. L’alternance qui a permis l’accession du président Félix-Antoine Tshisekedi à la Magistrature suprême est, certes, l’œuvre de Dieu, maître de tout destin. Mais n’oublions pas la part des hommes. Aux côtés des acteurs politiques, des activistes des mouvements citoyens, des professionnels des médias ou encore de la communauté internationale, il y a incontestablement les hommes de DIEU et plus particulièrement ceux de l’église catholique qui ont mené ce combat démocratique.
C’est ici l’occasion de manifester notre gratitude envers cette confession religieuse, singulièrement au cardinal Monsengwo qui vient de nous quitter et de condamner avec la dernière énergie les attaques contre les paroisses catholiques de Mbuji-Mayi et l’archevêché de Kinshasa. Mais aussi des propos désobligeants contre le cardinal Fridolin Ambongo et les évêques de la CENCO. Le cardinal Fridolin Ambongo n’est que dans la droite ligne de ses illustres prédecesseurs dans le combat du bien-être du peuple congolais.
*Moïse Moni Della Co-fondateur de l’UDPS*