Après l’annonce de la baisse des prix de produits surgelés dont les Congolais attendent impatiemment l’effectivité, le Gouvernement, via son ministre de l’Economie, vient de décider d’une nouvelle structure des prix de vols domestiques. En même temps, l’Exécutif congolais dit s’engager dans le processus de «dédollarisation» du circuit économique. Un peu comme sous le Premier ministre Matata Ponyo en 2012. Et donc, rien de nouveau sous le soleil.
A priori, toutes ces mesures sont à saluer, dans la mesure où elles s’inscrivent dans le cadre de donner un début de réponse à la philosophie de gestion du Président Félix Antoine Tshilombo, résumée en «le peuple d’abord». Bref, l’amélioration du social des Congolais. Mais…
Au-delà de l’effervescence suscitée par les différentes mesures, des spécialistes des questions économiques appellent à plus de prudence. «La stabilité économique ne se décrète pas. Ici comme ailleurs, la stabilité monétaire est tributaire de la production. Plus on produit localement, moins on importe. Conséquence : la monnaie locale se réconforte sur le marché de change face aux devises étrangères, car les opérateurs économiques n’auront que très peu besoin de monnaie étrangère. En l’espèce, le dollar américain, devenu depuis plusieurs décennies, la monnaie de référence dans les transactions-même locales- en RD Congo», explique un expert.
S’agissant de la baisse des prix du billet d’avion à l’intérieur du pays, les mêmes spécialistes conseillent formellement une concertation préalable entre le Gouvernement et les opérateurs du secteur, pour éviter un revirement de la situation. «Il ne faudrait pas qu’on les mette devant des mesures toutes faites. Et donc, pour que cette décision produise des effets positifs, il faudrait que les opérateurs du secteur de transport aérien jouent franc-jeu», apostrophe un autre technicien du domaine.
Vu des observateurs indépendants, les différentes mesures prises par le Gouvernement sont dictées par l’horizon 2023. Mais alors, on devrait faire attention aux mesures sentant le populisme. Toutefois, on rappelle que la baisse des prix du billet d’avion des vols domestiques en République démocratique du Congo, a été décidée dans l’après-midi du samedi 7 août, via un arrêté signé par le ministre de l’Economie nationale, Jean-Marie Kalumba. C’était au cours d’une cérémonie présidée à l’hôtel du Gouvernement, par le Premier ministre, en présence des ministres du Plan, des Finances, du vice-ministre des Transports ainsi que des responsables de certaines compagnies d’aviation.
A en croire Jean-Marie Kalumba, cet arrêté portant fixation des nouveaux tarifs des billets d’avion pour les vols domestiques est d’application à partir du 7 août 2021. «Ce que nous pouvons dire à l’opinion est que le Gouvernement a un programme qui est de voir comment améliorer le social des Congolais. Et nous sommes en train de partir secteur par secteur», a-t-il souligné.
Et d’ajouter : «Nous avons commencé par le transport aérien, parce que le Congo est un sous continent. Les transports des marchandises du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest, c’est par avion, à cause du mauvais état de nos routes. Le transport par voie ferrée n’est presque plus opérationnel. Alors, il fallait commencer par-là».
Jean-Marie Kalumba a précisé que cette décision est la résultante de plus de deux mois de réunions avec les transporteurs aériens et la Fédération des entreprises du Congo. Ce qui a abouti à ce consensus. «Aujourd’hui, après le nettoyage de la structure des prix, nous sommes tombés sur un prix juste. Et c’est ce prix qu’on vient de communiquer à la population. Notre rôle, en tant que ministère de l’Economie, est de protéger les consommateurs, mais également la protection des entreprises privées», a-t-il poursuivi.
Selon le patron de l’Economie nationale, le prix juste, n’est pas un prix rabattu. Il rassure que le Gouvernement vient, par cet acte, de pratiquer le prix qui doit être appliqué selon la réglementation. «Les opérateurs économiques doivent maintenant intégrer dans leur système les modifications des prix selon les trajets. GK et Mathy MUSAU