A la lisière du processus électoral, de mauvais signes s’amoncellent. Les confessions religieuses se mettent d’accord sur leur désaccord en décidant de ne pas décider.
L’Eglise catholique et l’ECC ayant maintenu jusqu’au bout leurs griefs…éthiques contre Denis Kadima. Sans effet, réagissent les autres chefs religieux qui récitent en chœur et par cœur : » c’est Kadima ou personne« . Bonjour » esprit de blocage » qu’aucune prière n’a réussi à débloquer.
Pain béni- mais par qui ?-ou patate chaude pour l’Assemblée nationale ? Ca ressemble à l’alternative du…diable. A moins que les députés qui, depuis la mémorable requalification de la Majorité, ont retrouvé les vertus de la supériorité numérique n’agréent la position de six confessions religieuses.
Ce qui provoquerait une sainte colère des Catholiques et Protestants. Pas la peine d’ajouter que ce ne serait pas de bon augure pour la sérénité devant entourer le cycle électoral.
On peut aimer ou pas l’Eglise catholique et l’ECC, force est tout de même de constater que ces deux confessions justifient d’un maillage territorial que leur envierait même l’Etat zaïro-congolais plus présent dans les grandes villes que dans les coins et recoins oubliés du pays.
Dans l’attente de l’arbitrage de la Chambre, un autre mauvais signe défraie la chronique. Il s’agit de la vague de profanations des paroisses catholiques et de la tentative d’attaque contre la résidence de l’Archevêque de Kinshasa.
Juste retour de manivelle ? Effet boomerang ? On n’en est pas loin. L’Eglise catholique est vouée aux gémonies par ceux- là même qui la portaient aux nues, il y a un an, dans la » descente aux enfers » de Ronsard Malonda et, plus généralement, dans la croisade contre le Pouvoir Kabila. Les » vertus « – partagées- d’hier de l’Eglise sont devenues des vices. Autres temps, autres mœurs ; se serait écrié Cicéron.
Last but not least, l’opposition, toutes loges confondues-FCC, Lamuka- à laquelle s’ajoute Ensemble pour la République boude la CENI. Posture…politicienne, façon » retenez-moi ou je fais un malheur » pour l’encore USN Moïse Katumbi? Montée des enchères, côté Lamuka ? Début de revanche historique pour le » cocu » FCC ? Pas exclu qu’il y ait un peu de tout cela. Ce qui serait, au demeurant, de bonne guerre en politique.
Le hic, c’est que ces fins de non-recevoir en rajoutent aux hypothèques qui plombent le lancement du marathon électoral. De quoi craindre qu’une fois de plus ou -de trop-, le refrain » élections libres, crédibles et apaisées » ne demeure l’Arlésienne de pouvoirs d’hier et d’aujourd’hui.
Enfin si du haut de nefs, le tocsin du blocage retentit déjà, il reste à savoir pour qui sonnera le glas.
José NAWEJ