Les députés provinciaux de Kinshasa: « Les allégations de Kabund ne reflètent pas la réalité »

« Tous les caniveaux de la ville de Kinshasa sont bouchés. De l’aéroport international de N’Djili, au Centre-ville, des immondices sont observées partout. Des marchés pirates sont partout. La ville de Kinshasa n’est pas gouvernée. Il y a absence totale de l’autorité de l’Etat dans cette ville. Vous avez vu les images montant un usager de la route tabassant un policier de circulation routière. C’est gravissime et inacceptable. Cet aspect des choses doit changer parce que nous sommes un Etat, un Etat que nous voulons sérieux. Un Etat démocratique où la liberté de l’un finit là où commence celle de l’autre! En tant qu’élus de cette ville, nous ne pouvons pas accepter de vivre cette situation et rester amorphe, sans ne rien faire. C’est vrai, nous vivons tous cette situation et en sommes tous victimes. Certes, les responsabilités sont établies et partagées. Il y en a qui relèvent des responsables au niveau national. Mais il en existe également qui relèvent des dirigeants de la ville province », a déclaré l’Udps Jean-Marc Kabund A-Kabund, premier vice-président de l’Assemblée nationale, au cours d’une réunion hier jeudi 12 août à Kinshasa, avec le Caucus des députés nationaux, élus de la capitale.

Cependant, les députés provinciaux de Kinshasa, aussitôt qu’ils ont suivi cette énième sortie médiatique du président a.i de l’Udps, n’ont pas attendu longtemps pour répliquer aux propos-bilan de Jean-Marc Kabund, sur l’action de Gentiny Ngobila, gouverneur de la ville province de Kinshasa.

 Dans leur déclaration politique hier jeudi lue par le rapporteur de l’APK, Junior Nembalemba, plus de 30 députés de la majorité parlementaire de cet organe délibérant de Kinshasa se disent indignés par les allégations des élus nationaux de Kinshasa sur la gouvernance de la ville. Ils ont souligné que ces affirmations gratuites ne reflètent pas la réalité sur le terrain. Selon eux, beaucoup d’efforts sont enregistrés aussi bien dans l’assainissement, l’éclairage public que dans le secteur des infrastructures routières en dépit de nombreuses difficultés financières auxquelles la ville de Kinshasa est butée. Ci-dessous l’intégralité de la déclaration.

DECLARATION DES DEPUTES PROVINCIAUX DE LA MAJORITE PARLEMENTAIRE DE LA VILLE DE KINSHASA EN REACTION AUX ALLEGATIONS DE QUELQUES DEPUTES NATIONAUX ELUS DE KINSHASA

Après avoir suivi avec indignation les allégations des Députés nationaux de la Ville de Kinshasa sur la gouvernance de notre Ville, les Députés provinciaux de la capitale congolaise ont réagi promptement.

Ayant analysé froidement ces propos, les Elus provinciaux de Kinshasa ont relevé ce qui suit :

1.    Concernant la question de la salubrité

lDès notre entrée en fonction, la Ville de Kinshasa était envahie par les montagnes d’immondices. Aujourd’hui, toute personne sérieuse constate que ces montagnes de déchets ont disparues dans la Ville de Kinshasa qui est mieux éclairé, à ce jour, que certaines Villes;

lLorsqu’on parle des immondices qui jonchent la Ville de l’aéroport au Centre-Ville, ces allégations ne reflètent pas la réalité, car à part le District de Tshangu qui a  encore quelques problèmes, de la place des Eucalyptus (N’djili) au Centre-Ville, toute la population constatera avec nous que ce tronçon est balayé chaque jour comme toutes les autres artères de notre Ville ;

lC’est ici l’occasion de rappeler que la Ville de Kinshasa produit à ce jour 10.000 Tonnes de déchets chaque jour, exigeant ainsi un montant de 15.000.000 d’Euros par mois, d’après les études de l’Union européenne ;

lNous rappelons aux Elus nationaux qu’avant de s’exprimer en public ils doivent apprendre à convoquer les grandes forces de l’intelligence pour savoir que ce budget n’a jamais été accordé à la Ville de Kinshasa par le Gouvernement Central apparemment à cause de la Pandémie de COVID-19 ;

lNous demandons aux Elus nationaux de bien lire la reddition des comptes du budget 2020 qui se trouve au Palais du Peuple, et se rendront compte  que le Budget de la Ville de Kinshasa est financé à 70% près par le Gouvernement Central. Et que pour l’exercice ci-haut cité la Ville a reçu moins de 20% de ce qu’elle attendait du Gouvernement Central ;

lNous dénonçons véhémentement la diffusion des images de montage sur les différentes chaines de télévision et les réseaux sociaux qui ne cadrent pas avec les réalités du terrain. 

2.    Concernant l’insécurité

lNous rappelons que la problématique de la sécurité dans la Ville de Kinshasa relève de la Police Nationale Congolaise qui relève du Gouvernement Central. L’assemblée provinciale de Kinshasa a il y a peu voté une motion de défiance contre le Ministre Provincial de l’Intérieur par souci de sécuriser les kinoises et kinois

3.    S’agissant des Constructions anarchiques

lNous rappelons à ces Elus nationaux que d’après le droit congolais de l’urbanisme ce sont des ministres nationaux qui attribue des arrêtés d’occupations des terres dans la Ville de Kinshasa.

lLes Elus nationaux devraient d’abord interpelé tous les Ministres nationaux qui ont lotis même des avenues à Kinshasa, au lieu de diriger leur déclaration vers la Ville de Kinshasa.

4.    En ce qui concerne la circulation routière dans la Ville de Kinshasa.

lNous demandons aux Elus nationaux de reconnaitre les efforts fournis par le Chef de l’Etat qui a construit les Sauts de mouton qui réduisent aujourd’hui tant soit peu et interpelé les autorités nationales qui gèrent la Police de Roulage;

De ce qui précède, nous tenons à souligner ce qui suit :

Tout en reconnaissant la liberté d’expression des Elus nationaux, Nous demandons à la population kinoise d’apprécier les efforts fournis par l’Assemblée provinciale de Kinshasa et son Exécutif dans l’assainissement et l’éclairage de notre Ville sans oublier les nouvelles routes en construction, malgré les moyens insuffisants.

L’Assemblée provinciale de Kinshasa s’engage à soutenir sans réserve les actions du Chef de l’Etat et rappelle aux Elus nationaux que la Loi sur la Décentralisation reconnait aux Provinces l’autonomie de gestion et demande à ces derniers de se concentrer sur les questions d’intérêt national.

Fait à Kinshasa, le 12 août 2021

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