* Par ailleurs, pointée du doigt, l’UDPS par la voix de son SG, dit n’avoir aucun problème avec l’Eglise dont 80 % des militants sont membres.
Sale temps pour l’Eglise catholique. Le secrétaire chancelier de l’archevêché de Kinshasa, l’abbé Georges Njila, a exprimé hier dimanche soir 1er août, » la grande peine de l’église » après les événements de l’avant-midi. Un groupe de personnes, non autrement identifiées, s’est présenté à l’archevêché de Kinshasa et à la résidence du Cardinal Fridolin Ambongo, Archevêque Métropolitain de Kinshasa, scandant des chants et propos désobligeants et posant des actes de dégradation. Même si le communiqué parvenu à « Forum des As » ne le dit pas expressis verbis, on croit savoir que c’est suite aux prises de position des confessions religieuses concernant les animateurs de la CENI.
« Nous regrettons profondément cette attitude peu responsable. Nous mesurons et évaluons, sur tous les plans, ces actes que nous désapprouvons fermement ainsi que leurs conséquences « , écrit l’abbé Georges Njila. Les lieux doivent leur salut aux services de la police pour leur promptitude à disperser ces assaillants.
Dans la province du Kasaï Oriental, la situation est pire. Le respect de la maison de Dieu et autres lieux de culte est inexistant. Selon l’Evêque de Mbuji-Mayi, Bernard-Emmanuel Kasanda, depuis le mois d’avril dernier à ce jour, son Diocèse « vit de graves abominations« . Plus de 10 paroisses ont été profanées par des inconnus.
Parmi les paroisses vandalisées, figurent notamment la cathédrale Saint Jean-Baptiste de Bonzola de Mbuji-Mayi, chef-lieu du Kasaï-Oriental, et plusieurs autres du doyenné de l’Est basé en territoire de Ngandajika, dans la province de Lomami dont Saint Amand, Sainte Bernadette de Nkolongo…
Face à ces actes, l’Evêque de Mbuji-Mayi recommande » des condamnations exemplaires, fermes et rapides, tant pour sanctionner les auteurs que pour rappeler à chacun que le respect et la protection des lieux de culte sont des préalables indispensables garantis » par le pays pourtant laïc.
» L’UDPS n’a aucun problème avec l’église «
Le secrétaire général de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), Augustin Kabuya, s’est exprimé hier dimanche 1er août, au sujet des jeunes qui s’attaquent aux édifices de l’Eglise catholique suite aux prises de position des confessions religieuses concernant les animateurs de la CENI. Pour le numéro deux du parti présidentiel, ceux qui s’attaquent aux édifices de l’Eglise sont des « moutons noirs qui pensent qu’ils peuvent ternir l’image de l’Udps impunément.«
C’était au cours d’une communication que le Secrétaire général a faite au siège du parti en présence de plusieurs combattants du parti présidentiel. Augustin Kabuya a appelé ces derniers à s’abstenir de toute violence.
« Il y a des moutons noirs qui pensent qu’ils peuvent ternir l’image de l’UDPS et du chef de l’État. Nous, nous sommes des gens pacifiques. Nous sommes des non violents. Nous sommes un parti politique de la non-violence. Si j’apprends que tel que vous êtes là, partout où vous habitez, vous apprenez qu’il y a quelqu’un qui veut profiter de la situation politique pour aller s’en prendre aux édifices de l’église catholique, il faut l’arrêter « , a déclaré le numéro deux du parti présidentiel estimant que les combattants de l’UDPAS sont à 80% membres de l’Eglise catholique.
Le Secrétaire général de l’UDPS ajoute : » Notre divergence avec le cardinal est normale en démocratie. Il peut dire ce qu’il pense, nous de même. » Mais personne ou un groupe de personnes de l’UDPS ne peuvent pas profiter de la situation politique pour s’en prendre aux biens de l’Eglise« , a déclaré Augustin Kabuya.
Objectif 2023
Dans sa communication, le numéro deux de la formation tshisekediste a insisté sur le délai constitutionnel pour organiser les prochaines élections, celles de 2023. » Il n’y aura pas glissement, nous irons aux élections en décembre 2023. Il n’y aura pas de dialogue ou autres conciliabules politiques. Ceux qui ne se préparent pas à ces joutes électorales en comptant sur un improbable dialogue n’auront que leurs yeux pour pleurer. » Il faut d’ores et déjà se mettre en ordre de bataille pour 2023.
Alors que les yeux étaient tournés sur les confessions religieuses pour désigner le futur président de la CENI, les chefs des confessions religieuses n’ont pas trouvé un consensus sur un nom. Ce, après les discussions au sein de la plateforme les 27 et 30 juillet. Il n’y a pas eu de consensus sur les aspects techniques des candidats en lice.
Denis Kadima, le candidat supposé du clan présidentiel, comme Cyrille Ebotoko, le favori des catholiques, devraient être mis de côté pour faire émerger « une troisième voie » qui offrirait des gages d’impartialité et qui ferait consensus.
En tout, pour nombre d’observateurs, ce manque de consensus est aussi le symbole de l’incapacité des confessions religieuses à jouer leur rôle.
Didier KEBONGO