Le quartier Bon marché « paralysé » à la suite des mesures anti-covid

Réputé quartier d’ambiance, Bon marché fait actuellement grise mine, tout simplement parce que terrasses, bars et boites de nuit qui illuminent cette partie de la ville, sont interdits de fonctionner pour faire respecter les mesures barrières.  Interrogés à ce sujet, les tenanciers de ces débits de boissons disent éprouver d’énormes difficultés de gestion et invitent les autorités du pays à lever cette mesure prise depuis le mois de mai dernier.

A Bon marché, tout y est. Et à Bon marché, pour une certaine catégorie de Kinois. D’où, sa réputation de lieu de rencontre de nombreux ambianceurs Kinois. Ici, on se régale 24h/24 sans regarder la montre et dans une ambiance bouillonnante, selon qu’il s’agisse d’une terrasse, d’une boite de nuit, d’un snack bar, ou d’un lounge bar, etc.  A bien d’égards, le standing n’est pas très loin de celui du centre-ville. Car, passez un moment de détente au quartier Bon marché, dans la commune de Barumbu, nécessite une certaine bourse, qui n’est pas à la portée du commun des mortels Kinois.

Même aux heures tardives, Bon marché ne désemplit guère. Sur l’ex-avenue du Flambeau, deux grands sites séduisent plus d’un jouisseur. Il s’agit du dancing club « Shetaah 2 » et son rival « Carré club« .  Ce sont ces deux cadres qui se disputent le leadership dans ce coin de la ville. 

Leur organisation architecturale, couplée aux différents jeux de lumière, font resplendir ce milieu au point d’oublier le temps qui passe. Mais aussi beaucoup d’autres endroits « classe » inondent d’autres avenues du quartier Bon marché, site de prédilection de nombreuses filles de joie postées dans tous les coins stratégiques pour ne point échapper à leurs clients potentiels. Même dans des terrasses ou discothèques, certaines d’entre elles, occupent, en temps normal, des tables en consommant.

Vivement la réouverture des débits de boisson

Cependant, à la suite  des mesures de restriction prises au mois de mai dernier, à cause de la survenance de la 3ème vague du Covid-19 à Kinshasa, Bon Marché est quelque peu paralysé. Bars, terrasses, lounge bar, boite de nuit, discothèque… sont en perte de vitesse. Ils ont été obligés de fermer depuis près de trois mois sur décision du gouvernement, dans le souci de faire respecter les gestes barrières et arrêter la propension rapide de la pandémie.

Interrogés sur les difficultés de gestion auxquelles ils sont confrontés en cette période de restriction, les tenanciers de ces débits de boisson sont formels.  Ils affirment rencontrer d’énormes difficultés de gestion, sous l’œil impuissant des autorités urbaines et gouvernementales.

Gérant de l’espace « Endroit unique« , Aly Ramazani regrette que cette situation ait entrainé beaucoup de jeunes au chômage. Car, une grande partie de la jeunesse œuvre dans des bars, boites de nuit et autres débits de boisson.  « Ici, chez nous à « Endroit unique », nous avons renvoyé presque tout le monde à la maison.  Nous ne travaillons qu’à deux pour gérer l’hôtel mais vous devez savoir que les hôtels ici à Bon marché marchent de pair avec les terrasses.  Si les débits de boisson ne fonctionnent, nous ne faisons presque rien non plus.  Et avec cette situation, nous avons perdu presque 80% des recettes.  On ne sait même pas comment payer le loyer.  Nous avons déjà accumulé deux mois d’arriérés et vous savez comment le loyer coûte cher ici à Bon marché« .

Et de poursuivre : « nous avons marché le 17 juillet dernier et avons fait part de nos difficultés aux autorités qui ont promis de nous répondre très bientôt. Alors, nous attendons la levée de cette mesure pour que nous puissions fonctionner normalement « .

A Sheetah Club, certains agents trouvés sur place se demandent comment on peut permettre aux personnes de se réunir pour des fêtes ou de deuil et interdire aux bars d’exercer ?  C’est une injustice« , lâche Me Tyson. 

« Plus de 200 agents sont renvoyés chez eux ici à Sheetah.  Maintenant dites-moi, toutes ces personnes nourrissent des familles.  Elles ont déjà trouvé un emploi, maintenant on nous impose des mesures sans contrepartie.  Est-ce que nos dirigeants pensent vraiment à notre souffrance ? « , s’interroge DJ Ludovic.

Les responsables des débits de boisson de la ville de Kinshasa estiment qu’avec la baisse actuellement de la courbe épidémique, le gouvernement pourrait adopter des mesures d’assouplissement en vue de leur permettre de reprendre leurs affaires. 

Rocco NKANGA et Clarisse AUKUMWANA (Stagiaire IFASIC)

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