(Par Kibambi Shintwa)
La guerre civile est à nos portes. Une phrase qui sonne comme une prophétie de mauvais goût. Mais attention, souvent, une guerre n’est pas précédée par des tambours ni des trompettes. Un malentendu peut suffire pour servir d’étincelle. Les prophètes de malheur ne sont pas toujours ceux que l’on pointe du doigt. Ils ne cherchent qu’à alerter le plus précocement possible.
« La guerre ce n’est pas bon ; ce n’est pas bon« . Qu’elle soit mondiale ou civile, elle est une très mauvaise chose. L’artiste brazza-congolais Zao a raison, de nous avoir fait la leçon sous le ton d’un gag.
Depuis deux décennies elle fait rage à l’Est de la République Démocratique du Congo. Comment y mettre un terme? La solution définitive se fait toujours attendre. Avec espoir que cette fois sera la bonne. « La solution finale ! « , passez-moi la douloureuse citation.
Depuis l’indépendance, nous n’avons vécu que dans le crépitement des armes et sous les bombes. Avec quelques moments de répit de temps en temps. Dans les grandes villes. Les plus jeunes ont-ils été suffisamment informés sur le tort que tout cela a causé au pays? Des atrocités, des pertes en vies humaines, le retard en terme de développement et l’accélération de la pauvreté pour le plus grand nombre des populations.
Il est temps que chacun dans sa famille, dans sa tribu, dans son clan, dans sa classe, dans son église, sa rédaction, dans les diners en ville, puisse commencer à prêcher la sagesse et l’apaisement. C’est aujourd’hui que tout le monde, petits et grands, devraient magnifier et entonner l’hymne du vivre ensemble. C’est hyper important. Quatre cent cinquante tribus qui vivent ensemble, ce n’est pas évident. C’est une chance qu’il nous revient d’entretenir, souvent au prix de nos égos. L’intérêt du pays passe au-dessus de tout.
Malheureusement, des informations, des faits et dires, des écrits, des paroles, des actes teintés de haine qui nous parviennent ne nous invitent pas à l’optimisme. Ils démontrent que nous sommes au bord du précipice. Tout cela pour le pouvoir que l’on cherche à garder ou à récupérer.
Ce que nous avons de plus précieux c’est notre pays, le reste… Nos anciens avaient souhaité, certains très sérieusement, d’autres en guise de flatterie, d’autres encore pour rire, que Mobutu nous dirige pendant cent ans. La suite, on la connait. Aujourd’hui, c’est monsieur Tshisekedi qui est à la tête du pays, donnons-lui la chance de réussir son mandat, en lui souhaitant toutes les bonnes choses. Pour cela, il a besoin de la paix, de cohésion, de l’unité de tous les congolais dans leurs diversités et le choc des idées opportunes et qui tiennent la route. S’il est vrai que le pays nous appartient à nous tous, il est tout aussi vrai qu’il est de notre devoir à tous de travailler dans le sens de son développement et de l’épanouissement de ses populations. Les images des guerres et de destructions que nous offrent les actualités internationales ne pourraient-elles pas nous servir à éviter certains comportements ? Et puis qu’allons-nous détruire franchement, chez-nous? Les quelques immeubles… Imaginons seulement qu’en plus du Covid-19, que les violences, la barbarie, les tueries que nous déplorons à l’Est venaient à se généraliser sur l’ensemble du pays. Pour les kinois, c’est clair, Brazzaville continuerait à barricader ses frontières…
Faut-il aller à l’école pour savoir que les vrais hommes sont ceux qui savent mesurer la portée de leurs actes. Dès qu’ils sentent le danger que leurs initiatives peuvent causer, ils prennent le courage de revenir sur leurs pas. Une guerre civile à Kinshasa, vous ne l’imaginez pas ! 14 millions d’habitants. Le pire ennemi du pays de Lumumba ne peut pas nous le souhaiter. Les partis politiques doivent veiller surtout à l’éducation des militants et combattants sur l’essentiel. Le pays y gagnerait. Balle à terre