Le Gouvernement lance le Plan directeur national d’industrialisation

* L’objectif ultime est de réduire plus ou moins 60 % à l’horizon 2030, la facture des importations évaluées à près 6,5 milliards USD par an.

Le Gouvernement Sama Lukonde est déterminé à assurer l’émergence de la République démocratique du Congo (RDC) à l’horizon 2030. Voilà pourquoi il se fixe des ambitions à amener le pays vers un nouveau modèle de politique économique et industrielle.  C’est dans ce cadre que le Plan directeur d’industrialisation (PDI) de la RDC a été présenté hier jeudi 26 août, au cours d’une cérémonie officielle à Kinshasa.

Présentant le contenu de ce document devant le vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, représentant personnel du chef du gouvernement, des députés, des sénateurs, des ambassadeurs et des chefs de mission diplomatique, ainsi du gouverneur de la ville de Kinshasa, le ministre de l’Industrie, Julien Paluku a souligné que  » l’objectif ultime est de réduire plus ou moins 60 % à l’horizon 2030, la facture des importations évaluées à près 6,5 milliards USD par an. »  Mais ce programme doit être soutenu par un plan quinquennal de transport pour assurer sa réussite, a-t-il plaidé.  Ce dernier est évalué à plus de 58 milliards USD.

Julien Paluku indique que la RDC accuse un grand retard, à l’instar d’autres pays qui en 1960 étaient au même niveau que lui.   A ce jour, fait-il savoir, « ces pays se comptent parmi les pays émergents.  C’est le cas de quatre dragons asiatiques, à savoir : la Corée du Sud,  Hong Kong, Taiwan et le Singapour.  C’est aussi le cas des pays appelés  » Tigres asiatiques « , à savoir : la Malaisie, l’Indonésie, la Thaïlande et les Philippines.  Eux qui n’ont pas pourtant autant de richesses naturelles et des ressources comme notre pays, se sont lancés dans de vastes programmes de révolution industrielle.  Ils ont développé une industrie de substitution aux importations, ensuite ils ont investi dans une industrie légère destinée à l’exportation et dont les gains en devise leur ont permis d’investir dans l’industrie lourde.  C’est donc possible et faisable pour notre pays. « 

Un enjeu de taille avec l’avènement de la Zlecaf 

« Aujourd’hui l’enjeu est de taille pour la RDC, avec l’avènement de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) et sa réintégration dans l’AGOA, ainsi que l’ouverture du marché chinois aux produits africains qui restent des opportunités à saisir« , a-t-il soutenu. 

A en croire Julien Paluku, ce PDI donne une cartographie particulière de chaque zone industrielle et expose en conséquence les spécificités locales à exploiter dans les choix des politiques industrielles.  Les six zones étant enclavées et souffrant d’un important déficit en infrastructures et énergies, poursuit-il, il est impossible de penser à l’industrialisation sans un programme d’investissement public conséquent.  « Celui-ci garantirait une intégration inter et intra provinciale en tout pour une meilleure intégration régionale.  Sous cette logique, les six zones industrielles deviendront les six piliers du développement économique du pays, avec l’ambition affichée d’en faire progressivement les six hubs sur le plan africain, chacun avec un rôle particulier dans les échanges industriels et commerciaux « , a-t-il révélé.

En ce qui concerne la planification du schéma directeur du processus d’industrialisation, fait remarquer Julien Paluku, la nouvelle trajectoire industrielle du pays partira d’une première étape celle d’un effort de redynamisation des industries existantes et d’une renaissance de celles qui ont disparu, ainsi que la construction des parcs agro-industriels (PAI). 

Ensuite interviendra un processus de modernisation des industries par un programme d’attraction des nouveaux capitaux et des nouvelles unités dans le secteur pour déboucher sur la construction des parcs industriels.  C’est la deuxième étape.  Cette étape changera la structure de l’économie par une diversification effective, un élargissement du tissu industriel, une modernisation de la production et une valorisation du capital humain.  Enfin dans une troisième étape, note le patron de l’Industrie du Congo, des efforts seront déployés pour créer un environnement devant soutenir l’accroissement de la productivité à travers la construction des parcs scientifiques et technologiques.  C’est l’étape utile qui conduira la RDC vers une économie de connaissance avec une maitrise parfaite de la technologie, a-t-il martelé.

Un plan quinquennal de transport pour soutenir la mise en œuvre du PDI

Pour garantir le succès du PDI, recommande Julien Paluku, il faut mettre en marche un support infrastructurel d’industrialisation, au -delà des facteurs qui sont nombreux, notamment la volonté politique affirmée.    Ce pourquoi, ajoute-t-il, le PDI est accompagné  d’un document intitulé « Cahier des couts estimatifs des infrastructures structurantes et industrialisantes« , qui présentent les infrastructures minimales et indispensables pour assurer l’inter et l’intra connexion des zones industrielles et l’accentuation de la fluidité de transaction en termes de mobilité des marchandises échangées. 

Ce paquet d’infrastructures de transport et de communication aéroportuaire,  ferroviaire, fluvial, lacustre, maritime, routière, énergique, doublée de la densification des zones économiques spéciales (ZES) est évalué à 58.3 milliards USD.  Ce qui sous-entend un plan quinquennal de transport devant soutenir  durablement le PDI.

Pour rappel, en date du 9 juillet 2021, le Conseil des ministres a adopté le plan directeur d’industrialisation de la RDC  (PDI).  Ce document est le fruit d’un laborieux travail du point technique et politique.  Il est l’expression de la volonté de la plus haute autorité du pays, en l’occurrence Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, président de la RDC et chef de l’Etat. La mise en œuvre du PDI, renchérit Julien Paluku, est certes une tache ardue mais noble et salutaire pour la survie de la RDC comme nation car le pays est au bas de l’échelle des pays en développement en dépit d’énormes potentielles dont il dispose.  Rocco NKANGA

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