Le député Guy Mafuta fustige l’inaction du gouvernement vingt cinq jours après cette catastrophe écologique

Trois membres du gouvernement Sama Lukonde ont été auditionnés par les membres de la commission environnement, tourisme, ressources naturelles et développement. Il s’agit de la Vice-Premier ministre et ministre de l’Environnement, Eve Bazaiba; le ministre des Hydrocarbures, Didier Bundimbu et Antoinette N’Samba Kalambayi, ministre des Mines.

L’audition de la  VPM Eve Bazaiba a porté sur la  pollution des eaux des rivières Kasaï et Tshikapa, laquelle s’est étendue au Kwilu, Kwango puis à la ville de Kinshasa. Eve Bazaiba a promis de se rendre incessamment à Tshikapa, chef-lieu de la province de Kasaï pour y récolter et ramener des éléments concrets de cette catastrophe écologique.

Face aux élus nationaux, elle a brossé le tableau de tout son secteur.  S’agissant de la question des eaux polluées, les élus sont déçus de constater, que 25 jours après le déclenchement de cette catastrophe écologique, il n’y a pas d’action gouvernementale et aucun expert n’a effectué une descente de Kinshasa vers le Kasaï pour y effectuer un prélèvement dans les normes.

C’est aussi l’inquiétude du député national Guy Mafuta, le but de cette descente serait d’indemniser les populations et  réparer les préjudices.

 » On ne peut pas réparer sans preuve. C’est beaucoup de temps perdu. Aujourd’hui, les eaux ont commencé à changer de coloration avec la tombée de la pluie. Il devient un peu difficile de reconstituer les éléments toxiques. A ce jour, les députés se sont plaint du fait que nous sommes toujours dans le conditionnel, les suppositions « , a-t-il regretté.

Pour répondre aux préoccupations des députés, la VPM Bazaïba a sollicité un temps pour réunir des éléments de réponse.

Pour sa part, Didier Bundimbu a été entendu autour des défis majeurs du secteur des hydrocarbures en ce qui concerne la gestion responsable de l’environnement et la protection des écosystèmes. A ce sujet,  il a fait savoir que son ministère a pour mission d’exécuter les activités de l’amont et de l’aval pétrolier conformément à la loi n°15/012 du 1er août 2015 portant régime général des hydrocarbures et du décret n° 16/010 du 19 avril 2016 portant règlement des hydrocarbures.

Les activités de l’amont pétrolier tournent autour de la prospection, l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures, tandis que les activités de l’aval pétrolier sont centrées sur le raffinage, le stockage, le transport et la distribution des produits finis, a-t-il confié à la presse.

Concernant  l’amont pétrolier, la RDC dispose de 3 bassins sédimentaires, c’est-à-dire des endroits susceptibles de contenir des hydrocarbures dans le sous-sol, dont le bassin côtier à l’océan Atlantique, le bassin de la cuvette centrale et le bassin de la branche Ouest du Rift du système africain à l’Est de la RDC.

Après avoir recueilli les préoccupations des élus, Didier Bundimbu a promis de revenir vers la commission dans 48 heures.

La dernière à être entendue par la commission, est la ministre des Mines. Au sortir de la séance de travail, la ministre a déclaré :  » J’ai eu à répondre à quelque six questions par rapport à la gestion du fonds minier pour les générations futures, à l’artisanat minier et tout ce qu’il y a comme titres miniers et redevances minières au sein du ministère des Mines« . A en croire Antoinette N’samba, les députés voudraient avoir des éclaircissements sur la gestion du fonds minier pour les générations futures, comprendre ce fonds qui a été créé en 2018  mais qui  tarde à se mettre en place et connaître le montant  récolté à ce jour par ce fonds minier.

Comme pour les autres, elle  a sollicité 72 heures pour rencontrer les préoccupations des élus du peuple.

Pour clore cette audition,  le Président de cette commission Constantin Mbengele a souligné que sa commission a la charge de valoriser et  distribuer les richesses dans tout l’espace national. La commission a voulu, dans un premier temps, écouter et échanger avec les ministres du secteur au sein du gouvernement pour savoir quelles sont les préoccupations et les problèmes qui se posent et dans quelle mesure l’Assemblée nationale peut, à travers sa commission, contribuer à la bonne gouvernance de ce secteur.  Mathy Musau

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