L’Assemblée nationale veut savoir pourquoi les FARDC opèrent avec peu de moyens

La Commission « Défense et Sécurité » de l’Assemblée nationale est toujours à la manœuvre dans le dossier ayant trait à l’évaluation de l’état de siège au Nord-Kivu et en Ituri telle que revendiquée par le caucus des élus nationaux d’Ituri associés à tous ceux de l’Est qui boycottent des séances plénières destinées aux prorogations de cette situation exceptionnelle. Pour ce faire, elle a auditionné des membres du gouvernement comme les ministres de la Défense nationale, de la Justice et de l’Intérieur ainsi que les gouverneurs militaires tout comme des commandants de grandes unités opérant dans ces deux provinces sous état de siège.

Il ressort de ces auditions que les FARDC travaillent avec peu de moyens dans ces opérations militaires de traque contre toutes les forces négatives y compris les islamistes ougandais des ADF/NALU qui ont suscité cette proclamation de l’état de siège. Les commandants militaires ont même déclaré à la Commission « Défense« ,  que malgré les ressources financières de l’Etat limitées, ils étaient souvent appuyés par la MONUSCO surtout pour sa logistique pour évacuer les soldats blessés sur le champ de bataille, des hélicos d’assaut et même des drônes pour localiser l’ennemi.

Ces vérités de manque de ressources financières ont failli faire tomber à la renverse les membres de la Commission « Défense et Sécurité » de la Chambre basse qui ont des informations précises sur le montant débloqué chaque mois par le trésor public pour le besoin d’état de siège dans les deux provinces. Raison pour laquelle, pour en avoir le cœur net, ils ont convoqué pour demain vendredi les ministres des Finances et son collègue du Budget.

Les explications des deux membres du gouvernement qui font partie de la chaine des dépenses vont permettre de lever le coin du voile sur le montant réel décaissé par la Banque centrale du Congo (BCC) au profit de l’état de siège dans les deux provinces en question. Ce qui mettrait un terme à toutes les spéculations en cours où certaines langues faisaient état d’un montant de 22 millions de dollars américains par province et par mois.

Ces auditions à la Commission « Défense et Sécurité » tombent à point nommé pour aider les Congolais à comprendre s’il est dans l’intérêt du pays de poursuivre cet état de siège en Ituri et au Nord-Kivu.

On note qu’à ce sujet, deux camps sont diamétralement opposés. Le premier est opposé à cet état de siège en argumentant, statistiques à l’appui, que les islamistes ougandais des ADF ont continué à massacrer la population civile pendant l’état de siège plus même qu’avant. Par conséquent, il ne sert à rien de continuer à proroger comme c’est le cas à ce jour.

Tandis que pour l’autre opinion, il faut continuer avec l’état de siège qui finira toujours par donner un résultat positif tôt ou tard. Ils oublient de prendre en compte le fait que l’état de siège qui instaure une situation exceptionnelle, mettant entre parenthèses des droits fondamentaux consacrés par la Constitution et où la Justice civile est remplacée par les Tribunaux militaires, doit être limité dans le temps et non aller de prorogation en prorogation comme c’est le cas à ce jour.

Après ces auditions, la Commission « Défense et Sécurité » de l’Assemblée nationale a une idée sur les effets de l’état de siège où certains Congolais pensaient à tort que les résultats allaient être immédiats dès le lancement des opérations militaires. Mais ils ont dû déchanter. Car il s’agit d’un travail de longue haleine. Pour cette opération, les FARDC ont besoin de davantage de moyens financiers, logistiques comme du soutien du peuple congolais.            KANDOLO M.

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