La société civile dénonce la mauvaise alimentation des prisonniers de Bukavu

Une délégation de la Société civile du Sud-Kivu conduite par M. Andrien Zawadi, président du bureau de coordination de la société civile de cette province, s’est entretenue hier mardi 10 août avec le vice-ministre de la Justice, Amato Bayubasire, sur des questions liées à la réforme du secteur de la Justice, plus particulièrement au Sud-Kivu.

Cette délégation voulait en outre s’enquérir de la situation des prisons dans leur province.  A en croire Adrien Zawadi, les prisons sont en situation de délabrement très avancé dans la province du Sud-Kivu et les prisonniers ont à peine de quoi se nourrir. «De manière particulière, nous avons des prisonniers qui meurent de faim. On voulait savoir ce que le gouvernement central fait pour nourrir les prisonniers. »

A Kalehe, Kabare, dans la prison de Bukavu et ailleurs, poursuit-il, «on a l’impression que les prisonniers ne mangent pas. On voulait savoir si le Gouvernement central contrôle la passation des marchés des fournisseurs des vivres dans les prisons parce qu’on ne comprend pas ce qui se passe.  Nous voulons comprendre  ce qui  se passe réellement pour la fourniture des vivres et non  vivres pour les pensionnaires des centres pénitenciers de la province du Sud-Kivu».  

Une évaluation préalable avant la délocalisation de la prison de Bukavu

Un autre sujet abordé est celui de la délocalisation  de la prison centrale de Bukavu.   Pour la société civile de cette partie du pays, il n’est pas question de délocaliser cette prison centrale sans une étude préalable pour évaluer le coût réel de l’emplacement aujourd’hui et la valeur de la prison qui sera construite.

La délégation de la société civile du Sud-Kivu a insisté aussi sur la mise en place d’un programme pour les jeunes particulièrement qui sont emprisonnés. «Ils entrent en prison parce qu’ils sont en conflit avec la loi. Mais quand ils quittent la prison ils deviennent radicalisés et beaucoup plus dangereux dans la communauté. Il faut qu’on puisse avoir un programme de rééducation pour que quand les jeunes entrent en prison et qu’ils sont libérés qu’ils soient bénéfiques à la communauté que dangereux».

La question de tuerie de la tribu Bashi dans le territoire de Walikale a été également abordée. Le chef de cette délégation a rappelé qu’au mois de novembre de l’année passée, plus de 160 creuseurs artisanaux avaient été tués dans le territoire de Fizi et que rien n’avait été fait. Il exige que justice soit faite.

Le vice-ministre de la Justice s’est montré très attentif aux préoccupations de ses hôtes, avant de les rassurer que le gouvernement prenait déjà en compte tous ses différents soucis.  «C’est à nous d’aller suivre sur le terrain, a ajouté Adrien Zawadi. Par exemple, pour la restauration des prisonniers, il y a une commission de réception dans les prisons. On sent qu’aujourd’hui au niveau de Kinshasa la situation des prisonniers change et ils commencent à manger très bien. Et donc, on va aussi suivre ça au niveau de la  province parce que c’est impensable que le gouvernement libère de l’argent pour les provinces qui disparait dans les circuits un peu obscurs et à la fin les prisonniers meurent de faim

Dans une autre audience, Amato Bayubazire a reçu le coordonnateur national de la Dynamique communautaire pour le développement et la cohésion sociale, Patient Bashombe Matabisi. Ce dernier a fait savoir à la presse que les échanges avec le vice-ministre de la Justice visaient à voir dans quelle mesure, dans la stratégie de mise en place de la cohésion sociale au niveau communautaire, la justice peut être administrée pour cimenter cette cohésion sociale.        

Rocco NKANGA

Laisser un commentaire

Suivez-nous sur Twitter