L’ONG Journalistes en Danger (Jed) a organisé pendant deux jours, les 10 et 11 août à Kinshasa, un atelier en faveur de ses correspondants en provinces. L’objectif étant de permettre aux membres du réseau d’alerte Jed à travers la RDC d’avoir les mêmes entendements sur les contours de la liberté de la presse sur le fondement juridique de cette liberté et les stratégies et mécanismes que Jed met en place pour la défendre.
Cet atelier était axé sur le thème principal : » La conduite des enquêtes sur les allégations d’atteinte à la liberté de la presse est un moment inédit de la vie de notre organisation qui nous permet de marquer une pause dans notre combat de tous les jours pour la défense et la protection des journalistes « .
A l’ouverture de cet atelier le mercredi 10 août, le Secrétaire général de Jed a expliqué: » Cette rencontre est une occasion pour formaliser le rapport de collaboration entre le siège de l’organisation à Kinshasa et nos correspondants qui sont nos yeux et nos oreilles dans leurs provinces pour ne pas travailler en ordree dispersé en vue d’un objectif commun ».
Le numéro un de cette organisation de défense des droits des journalistes a précisé qu’il convenait donc que les actions et les méthodes de travail des média qui n’ont rien d’illégal soient portées sur la place publique.
« En 23 ans d’existence, je peux dire que Jed à réaliser beaucoup de choses en faveur de la presse et des journalistes congolais. Mais beaucoup reste encore à faire parce que le tableau général de la situation de la presse en RDC reste préoccupant. Il suffit de s’en référer au dernier classement mondial de la liberté de la presse publié par Reporters sans frontières (RSF), où la RDC occupe la 149 ème place sur 180 pays du monde considérés comme les plus dangereux pour les journalistes. Mais tous ces défis présents et à venir auxquels font face les journalistes congolais ne peuvent être relevés sans l’implication des concernés c’est-à-dire l’implication des journalistes eux-memes » », a mentionné Tshivis Tshivuadi.
Il a également indiqué que pour mener à bien le combat qui a été le leur depuis plusieurs années, Jed s’était appuyé sur un réseau d’informateurs, devenus au fil du temps, leurs correspondants en provinces.
« Ces correspondants sont majoritairement des journalistes des divers organes de presse. Certains d’entre eux ont connu, à cause de leur travail, les affres de la violence, l’obscurité et les odeurs de prison et autres lieux de détention. Ils étaient souvent abandonnés à leur triste sort. Seul Jed s’est mobilisé pour eux. Et à la sortie de prison, comme reconnaissance, ils ont librement accepté de se joindre à nous pour défendre leur liberté c’est-à-dire celle d’informer et d’être informé. Et d’autres journalistes, bien que n’ayant pas connu des arrestations et autres exactions pour leur qualité ou à cause de leur travail, ont rejoint les rangs du réseau d’alerte de Jed pour ne pas être complices du silence face aux violations de la liberté de la presse dont ils ont été témoins », a-t-il fait remarquer.
Ainsi Jed s’est donné pour mission de défendre les droits des journalistes pour qu’ils fassent leur travail en toute liberté, indépendance et sécurité de dénoncer les atteintes dont ils sont victimes et de mener des actions de plaidoyer pour améliorer l’environnement global de travail de journaliste et de média. ,
Le virus de la Covid-19 circule encore et toujours. Ainsi, le patron de Jed a appelé tout le monde à observer strictement tous les gestes barrières afin de se protéger et protéger les autres.
Présent à ces assises, le président du CSAC, Tito Ndombi, est d’avis que la crise médiatique en RDC n’est pas conjoncturelle mais plutôt structurelle. Et donc, il faudra tenir compte de ce point pour résoudre la problématique de cette crise.
« Pour arriver à mettre fin à ce problème, il nous faut donc beaucoup plus de meilleures infrastructures et de meilleurs salaires pour une meilleure formation des journalistes « , a-t-il plaidé.
En outre, le plus grand problème de média congolais demeure l’observance des règles d’éthique et déontologie.
» C’est pourquoi le CSAC et Jed sont en train de se battre pour renforcer les capacités des organes de régulation et ceux d’autorégulation pour essayer de mettre en place les mécanismes pour la mise en oeuvre de ces concepts de régulation et autorégulation « , a souligné Tito Ndombi.
Tricya MUSANSI