IXème Jeux de la Francophonie: les chantiers sommeillent!

* A défaut d’accélérer les travaux, un second report s’annonce irréversible.

C’est encore officiel, du moins à ce jour. Les IXème Jeux de la francophonie seront bel et bien organisés du 19 au 28 août 2022 à Kinshasa. Ce, grâce à un avis favorable du Conseil permanent de la Francophonie(CPF), en conformité avec les recommandations du Conseil d’orientation du Comité international des Jeux de la Francophonie (CUF) en 2019.

Cependant, la question qui se pose est celle de savoir si la RD Congo se prépare réellement et en conséquence, pour accueillir les différentes activités de cette 9ème édition des Jeux de la Francophonie. A un peu plus d’une année de l’échéance fixée, qu’en est-il de la construction des infrastructures ? Le pays de Félix Tshisekedi sera-t-il prêt à honorer ses engagements dans le sens que l’attendent les Etats et Gouvernements membres de l’organisation ? Toutes ces questions taraudent les esprits à Kinshasa.

Toutefois, une ronde dans les différents chantiers ouverts dans l’effervescence, montre que les travaux n’avancent pas. Pour ne pas dire que les chantiers sommeillent. Au site du Stade Tata Raphaël, par exemple, en tout cas, il n’y a rien de notable qui ferait croire à l’organisation effective des IXème Jeux de la Francophonie à Kinshasa.

Le moins que l’on puisse noter à ce stade des travaux, est que l’entrée principale de la concession dudit stade qui donne sur l’avenue héponyme, du quartier Matonge, a été fermée depuis plus de deux mois. S’ajoutent à cela, quelques travaux d’assainissement du site, l’évacuation de quelques terrasses et autres kiosques ouverts dans le domaine du stade. Mais rien n’est encore sorti de terre, qui ferait penser au début effectif des travaux de construction des infrastructures, après le lancement officiel des travaux en juin dernier par le Chef de l’Etat.

Le même constat est fait sur le site du Stade omnisport des Martyrs de la Pentecôte. Ici aussi, en tout cas pas grand-chose jusque-là. Sauf bien entendu, la clôture en tôle (comme à 20 Mai ?), du terrain situé entre l’avenue de l’Enseignement et le boulevard Triomphal. Plus rien d’autre. Devant ce tableau, on se demande de quelle manière la RD Congo pourrait réussir le pari d’une bonne organisation de ces Jeux.

UN REPORT PREMONITOIRE

Dans le concret, les préparatifs des Jeux accusent un grand retard. En même temps, le Comité national de pilotage semble aux prises avec d’importants défis à relever. Ainsi, à l’allure où vont les choses à leur stade actuel, il va donc de soi que si même la Covid-19 n’était pas venue perturber les prévisions des événements internationaux, un deuxième report des IXème Jeux de la Francophonie à Kinshasa s’annonce irréversible. Serait-ce là, l’option que le Gouvernement congolais devra lever, au regard de la lenteur manifeste, du grand retard qu’accusent les travaux dans les différents chantiers ?

Toutefois, nombre d’observateurs sont unanimes que si l’Exécutif de la RD Congo tient à tout prix à l’organisation de la 9ème édition des Jeux de la Francophonie à Kinshasa, s’il tient à faire les choses de manière sérieuse, il devra alors redoubler d’efforts et appuyer sur le bouton d’accélérateur de manière à faire avancer les travaux   réhabilitation et de construction des infrastructures nécessaires, devant accueillir aussi bien les différentes épreuves sportives, les concours culturels que les activités de développement.

Par rapport au temps qui le sépare des échéances prévues pour l’organisation des IXème  Jeux de la Francophonie et aussi, s’il veut sauver l’image de la RD Congo, le Gouvernement Sama Lukonde devra donc, en priorité, accélérer les travaux de construction du Village des Jeux de la francophonie. Il s’agit ici, d’un site d’hébergement sécuritaire offrant une diversité de services devant accueillir environ 3.000 athlètes et artistes venus des 88 Etats et gouvernements membres. Sinon, la grand’messe francophone de Kinshasa court déjà le risque d’accoucher d’une grosse souris.

LA CULTURE DE LA DERNIERE MINUTE 

Au regard de l’évolution très lente des travaux ou des préparatifs des IXème Jeux de la francophonie dans la capitale rd congolaise, doit-on dès lors, attribuer cette situation à l’absence de financement ? Le Gouvernement a-t-il déjà débloqué les fonds nécessaires à la réalisation de différents travaux ? Evidemment, la construction des infrastructures prévues,  pourrait faire exploser le coût budgétaire. C’est inévitable. En même temps, d’aucuns estiment qu’avant de d’annoncer sa candidature à l’organisation de ces Jeux, le Gouvernement congolais en avait bien évalué le coût.

Devant l’état d' »hypnose » dans lequel se trouvent présentement les préparatifs des IXème Jeux de la francophonie sur son sol, peut-on déduire de manière hâtive, que Kinshasa attend la dernière minute ? Possible. Mais toujours est-il que l’expérience d’ici et d’ailleurs, prouve à suffisance que quand on attend la dernière minute pour sortir les fonds nécessaires à la matérialisation des travaux de construction des infrastructures, les choses sont généralement  mal faites.

Pour Isidore Kwanja Ngembo, il ne serait pas malvenu pour le Gouvernement congolais, de mettre en place un Comité national des Jeux de la Francophonie (CNF). Ce, conformément aux statuts du Comité international des Jeux de la Francophonie et règles des Jeux de la francophonie. Il argumente qu’en principe, il revient au CNJF, la charge ou responsabilité de coordonner les activités quotidiennes de l’organisation, sous la direction du Comité national de pilotage mis en place au terme du décret du Premier ministre congolais.

A en croire ce même politologue congolais, une chose est d’organiser les IXème Jeux de la Francophonie à Kinshasa. Mais la plus importante est de donner aux jeunes athlètes du pays, la possibilité de participer activement aux différentes épreuves sportives et culturelles, en organisant entre autres, des programmes d’entrainement spécifiques en vue de rendre ces derniers plus compétitifs.

On rappelle que les 11èmes Jeux de la Francophonie devraient initialement avoir lieu du 23 juillet au 1er août 2021 à Kinshasa. Mais leur report à 2022 avait été demandé officiellement par M. Pépin Guillaume Mandjolo, alors ministre congolais de la Coopération, Intégration régionale et Francophonie. Ce, après consultation préalable du Président Félix Tshisekedi qui avait donné son avis favorable.

Parmi les raisons évoquées en son temps par le Gouvernement congolais, pour motiver ce report, il faut citer l’état d’urgence sanitaire décrété dans la plupart des pays du monde, à cause de la propension de la pandémie de Covid-19 qui, inéluctablement, a bouleversé l’agenda de nombreux événements internationaux. S’ajoute à cela, le renvoi des jeux Olympiques (OL) de Tokyo en juillet dernier, coïncidant ainsi avec les dates prévues pour l’organisation des IXème Jeux de la Francophonie.

On note cependant qu’au-delà de la Covid-19, la RD Congo qui avait pris en retard, le train déjà en marche des IXème Jeux de la Francophonie; n’a pas été en mesure de mettre les bouchées doubles et poser des actes concrets de manière à récupérer tout le temps perdu.  Ainsi donc, à la faveur de ces nouvelles dates, la RD Congo est supposée s’atteler à tout mettre en œuvre pour respecter l’échéance convenue et organiser, dans des conditions acceptables, cette neuvième édition des Jeux de la Francophonie. 

Grevisse KABREL

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