Etat de siège : ni alibi ni ouverture à la violation des droits humains, soutiennent Muyaya et Puela

Le ministre de la Communication et  Médias, Patrick Muyaya  et son collègue des Droits humains, Fabrice Puela,  ont organisé conjointement un briefing hier lundi 16 août avec un focus sur la situation des droits humains durant l’état de siège dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri.

Après l’évaluation faite au niveau de l’Assemblée nationale, via la Commission Défense et Sécurité de l’état de siège, avec les ministres sectoriels concernés,  le ministre de la Communication et Porte-parole du Gouvernement a jugé utile que celui des Droits humains s’exprime devant les médias pour éclairer l’opinion sur son évolution dans le volet droits humains. 

« Depuis le lancement de l’état de siège, nous communiquons beaucoup sur ce sujet. Aujourd’hui, nous avons choisi de le faire un peu plus spécialement sur les questions de droits humains parce que nous avons reçu des questions sur ce sujet « , a fait savoir le porte-parole du Gouvernement. 

Patrick Muyaya a, par ailleurs, rappelé que c’est la suite de l’ordonnance signée le 04 juillet dernier créant le programme de Désarment, Démobilisation, Relèvement communautaire et stabilisation (DDRC-S).

Un programme, dit-il, très attendu, car les officiers en opérations durant l’état de siège, enregistrent quotidiennement beaucoup de redditions et ces vagues doivent être encadrées. D’où, le rôle que va jouer le programme DDRC-S.  Patrick Muyaya a relevé au cours de ce briefing la particularité dudit Programme qui a pour objectif principal de s’assurer la réintégration, à la vie civile, des miliciens désarmés et promouvoir la stabilité par la réintégration des ex-combattants dans la vie civile au sein des communautés  et non pas au sein des FARDC. Et ce, insiste le porte-parole du Gouvernement,  » dans une logique de rétablissement  de la cohésion sociale grâce au développement économique durable et au soutien de leurs moyens de subsistance  conformément au plan de développement local et au processus de planification participative. »

Et d’après le ministre des Droits humains, la crise que vit la RDC remonte à plusieurs années et on ne reprochera pas au Gouvernement du Premier ministre Sama Lukonde d’avoir la volonté de faire la différence sous le leadership du Président Félix Tshisekedi. Selon Fabrice Puela, l’état de siège a été proclamé au Nord-Kivu et en Ituri pour résoudre un certain nombre de problèmes, notamment ramener la paix dans la partie Est du pays.

« Nous sommes dans un processus de recherche des résultats. C’est ce que nous avons rappelé aux deux gouverneurs militaires« , a indiqué Fabrice Puela, avant de souligner que des progrès significatifs sont enregistrés depuis l’annonce de cet état de siège.

Mais pas que. Le ministre des droits humains a aussi noté un certain retard enregistré dans le transfert de dossiers de la juridiction civile à la juridiction militaire pour leur prise en charge. Il rassure que les choses sont en train de se régulariser.

Il rappelle que toute personne aussi civile, quand il exerce une parcelle d’autorité a tendance à en abuser.

« Et, dans le cas de la proclamation de l’état de siège, plusieurs partenaires avaient pensé que l’état de siège serait utilisé comme un alibi pour violer les droits de l’homme. Et c’est loin d’être le cas. Car, le premier ministre nous avait envoyé pour former, recycler, les différents acteurs civils et militaires  » a-t-il déclaré.

Le ministre des Droits humains note une réelle volonté du Gouvernement  de vaincre les poches d’insécurité, de stabiliser la partie Est du pays. Puela invite la population à donner la chance à ce processus, car la volonté de l’Exécutif national est bel et bien palpable.

À la question sur la demande de la société civile de Béni de restituer aux civils, les prérogatives judiciaires et que les militaires restent concentrés sur les aspects de la guerre, le ministre est très clair : « le problème est très complexe sur le plan doctrinal« , fait-il remarquer, soulignant  que cette requête mérite d’être prise en compte. C’est ainsi que le tribunal pour enfants a été remis sous la juridiction des civils. Mais, il précise que les infractions militaires doivent être examinées par la justice militaire comme le veut la loi.

Quant à la nomination d’un ancien rebelle à la tête du programme DDRC-S, tel que décrié par le prix Nobel Mukwege, Patrick Muyaya explique les raisons qui justifient le choix porté sur lui. « Le profil que doivent avoir les animateurs de ce programme, doit répondre à un certain nombre de critères. L’essentiel est de marcher la main dans la main. Cet ancien rebelle a un parcours qui a poussé le gouvernement à le choisir à ce poste » a-t-il expliqué.

La ministre d’Etat, ministre de la Justice qui devait prendre part à ce briefing s’était excusée, parce qu’appelée à répondre à un rendez-vous à la Primature.

Dans le cadre de la  rédevabilité et de la transparence, le porte-parole du Gouvernement a initié une série de briefings avec ses collègues ministres devant la presse. C’est ainsi que Patrick Muyaya a déjà eu à co-animer le briefing avec le ministre des Finances, celui de la Santé qui est intervenu à deux reprises et hier, c’était au tour du ministre des Droits humains, Fabrice Puela, de se prêter à cet exercice.

Didier KEBONGO

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