Enfin, Kinshasa retrouve âme et esprit après deux mois d’étouffement

Les Kinois ont reçu une piqûre épidermique dans la soirée du samedi 14 août, après l’annonce de la réouverture des terrasses, bars et autres discothèques, faite quelques minutes plutôt, par le ministre de la Communication et médias, Patrick Muyaya. Pas la moindre seconde à attendre. La musique a tout à coup résonné dans les différents débits de boisson de la capitale, provoquant spontanément une ambiance généralement observée pendant les festivités de fin d’année.

De la très célèbre avenue du Stade, place Matonge dans la commune de Kalamu, au couloir Kimbuta à N’Djili,   en passant par le quartier Super de Lemba, chaises et tables en plastique ont de nouveau envahi la place publique, à la très grande satisfaction des habitués des ces lieux de forte attractions, considérés comme de véritables « iles de la tentation ».

Selon plusieurs témoignages, la même effervescence a été observée sur les avenues du Flambeau, quartier Bon Marché à Barumbu et Kapela à Yolo-Sud dans la commune de Kalamu. Il en a été de même pour les quartiers Kimbondo et Tshibangu de la commune de Bandalungwa. Bref, aucun coin de la ville de Kinshasa n’est resté clame dès les premières heures de la soirée du weekend dernier. On devrait s’y attendre.

Après plusieurs mois d’étouffement, c’est donc une vaste métropole comme Kinshasa qui, finalement, retrouve partiellement âme et esprit. Mais pas au-delà de 23 heures, nouvelle heure du couvre-feu fixée par les autorités du pays. Autrement dit, après cette heure, tout débit de boisson encore ouvert constitue une infraction et expose son tenancier à de fortes sommes en termes d’amende transactionnelle.

Dire aussi que dans l’euphorie spontanée et, presque généralisée observée dans la soirée du samedi 14 aout, nombre de jouisseurs oubliant que le couvre-feu était encore en vigueur, bien que repoussé à 23 heures, sont tombés dans les filets des éléments de la Police qui se sont montrés intraitables. Par exemple, à la barrière érigée à la 16ème rue Limete, piétons et passagers à bord de mototaxis, ont été interpellés, avant d’être embarqués de force, dans un gros véhicule de la Police stationné près de là.

« NOUS N’ATTENDIONS QUE CE MOMENT… »

La joie observée dans la soirée du weekend dernier, a d’avantage été perceptible hier dimanche dans les rues de Kinshasa. « Nous n’attendions que ce moment. Après deux mois d’asphyxie et d’arrêt de nos activités, les dirigeants du pays ne devraient plus continuer à maintenir dans cette situation qui nous a causés beaucoup de tort. Si la fermeture des bars, des terrasses et des discothèques a été une thérapie contre la propagation de la troisième vague du Covid-19, par la survenance du variant indien, il faut cependant admettre que le remède à été plus nocif que la maladie. Devons-nous rappeler ici, à nos dirigeants, que des milliers de ménages à Kinshasa vivent de l’informel », souligne Mme Becky, tenancière d’une terrasse sur l’avenue Assossa, dans la commune de Kasa Vubu.

Ce qu’il faut souligner est qu’autour des terrasses, gravitent plusieurs autres petits commerces qui s’accommodent avec l’activité principale de débits de boissons. Cas de jeunes gens, vendeurs ambulants de petits articles divers. Cas également, de nombreuses mères de familles qui sacrifient leur sommeil, pour proposer omelette, charcuterie, morceaux de poisson salé frits à la sauce blanche, brochette, viande de poulet et autre chinchard grillés aux clients noctambules de ces sites.

On rappelle que la décision portant fermeture des bars, des terrasses et des discothèques à Kinshasa, avait été prise et annoncée le 15 juin dernier par le Président Félix-Antoine Tshilomobo Tshisekedi, alors en séjour à Goma, dans l’Est de la RD Congo. Au départ, la durée de fermeture était de quinze jours. Mais elle a été renouvelée à chaque prorogation de l’Etat de siège décrété dans les deux provinces de l’Ituri et du Nord-Kivu. Nous reviendrons.

 Grevisse KABREL

Laisser un commentaire

Suivez-nous sur Twitter