Des projets structurants pour nos territoires

Cette fois-ci sera-t-elle la bonne ? Le soleil va-t-elle enfin se lever sur les 145 territoires  de la RDC ? Devanture, façon cache-misère, Kinshasa va-t-il jeter un coup d’œil sur son arrière-boutique  délaissée depuis le départ des Belges ?

 A en juger par l’accord entre le Gouvernement  et des investisseurs…chinois, le maillage infrastructurel du vaste territoire rd congolais va démarrer. Les 145 territoires vont pouvoir voir sortir de terre des bâtiments administratifs, des centres de santé, des écoles, des ponts jetés sur les rivières, bref Congo profond va enfin rimer avec infrastructures de base. Qui s’en plaindrait ?

 Quand on sait que le jacobinisme à outrance de saison depuis des lustres au Congo-Zaïre a fait de Kinshasa l’alpha et l’oméga de tout un pays-continent ! Conséquence, la capitale aspire toute la sève en desséchant  le reste du pays. Un exode à très large spectre. Il s’agit,  maintenant, de conférer un contenu concret à la formule mobutienne « Kinshasa n’est pas le Zaïre« .

 A ce sujet, il n’y a pas 36 solutions pour redonner vie à nos territoires. Les réconcilier avec la modernité passe par la construction – et dans certains cas- la réhabilitation des infrastructures classiques.

Il faudrait seulement se prémunir contre la propension au tape-à -l’œil qui conduit très souvent les dirigeants congolais  à sacrifier des projets structurants sur l’autel du gigantisme inopérant. Les territoires congolais ont besoin non pas d’infrastructures pharaoniques ou juste cosmétiques, mais des réalisations fonctionnelles à effets multiplicateurs.  Chaque territoire devrait bénéficier d’un ou deux  investissement(s) susceptible(s)  de structurer la vie communautaire. 

Enfin, cela n’aura échappé à personne que le timing de deux ans de ces travaux d’Hercule  pour l’arrière-pays se recoupe avec le calendrier…du marathon électoral. La livraison de différents ouvrages devant se faire en…2023. Un argumentaire en… béton  pour Fatshi. Avec à la manœuvre les mêmes Chinois que le nouveau pouvoir rd congolais  avait semblé reléguer au second plan,   tropisme occidental oblige.

 Problème, l’Occident- à commencer par les Etats-Unis d’Amérique- ne se distingue pas ou plus par des investissements massifs en Afrique. Pour un chef d’Etat africain en quête du concret, Pékin s’avère l’adresse indiquée.

 Alors, retour à la realpolitik pour le successeur du sinophile Kabila ? Ça y ressemble fortement. En revisitant le père de la politique de réforme et d’ouverture de la Chine, Deng Xiaoping, le Président Tshisekedi peut tomber sur cette phrase : « Peu importe qu’un chat soit noir ou blanc, pourvu qu’il attrape la souris« .

José NAWEJ

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