* Entretemps, un délai de 72 heures a été accordé aux confessions religieuses pour aplanir leurs divergences
La présidence de la plateforme des confessions religieuses, représentée par la Cenco et l’ECC, a, dans une correspondance adressée au président de l’Assemblée nationale, décliné samedi dernier, l’offre de se présenter à la réunion de la commission paritaire devant statuer sur la désignation du nouveau président de la Ceni.
«Nous venons de prendre connaissance ce matin, que des invitations signées par l’honorable André Mbata Betukumeso ont été déposées dans la nuit du 13 au 14 aout 2021 à la guérite de la Cenco et d’autres via les réseaux sociaux, invitant les chefs des confessions religieuses à se présenter à la commission dite paritaire, aujourd’hui 14 aout 2021 à 10 heures. Cette démarche nous préoccupe au plus haut point tant sur la forme que sur le fond», peut-on lire dans cette correspondance co-signée par Mgr Marcel Utembi, président de la Cenco et le Révérend André Bokundowa, n° 1 de l’ECC.
Pour la présidence de la plateforme des confessions religieuses, la démarche du président de la Commission PAJ de l’Assemblée nationale ne respecte pas le parallélisme de forme et de compétence du fait que seul le président de la Chambre basse a compétence d’adresser une invitation aux chefs des confessions religieuses. «Ce qui justifie que, depuis le début de la procédure entre l’Assemblée nationale et la présidence de la plateforme, toutes les correspondances ont respecté cette règle administrative», font observer la Cenco et l’ECC.
En ce qui concerne le fond, les deux confessions religieuses qui assurent le présidium de la plateforme soutient que l’article 12 de la loi organique portant organisation et fonctionnement de la Ceni confère à la commission paritaire les compétences d’examiner les candidatures des membres de la Ceni. «Or, au regard du rapport du 30 juillet 2021, dûment signé par les huit confessions religieuses et régulièrement déposé dans vos services, les confessions religieuses n’ont désigné aucun membre à la Ceni», rappelle-t-elle à Christophe Mboso.
Et de poursuivre : «A notre connaissance, la commission paritaire ayant compétence d’examiner les candidatures des membres de la Ceni, doit être composée des délégués de la Majorité et de l’Opposition, conformément aux dispositions de l’article sus- évoqué. Ce qui n’est pas le cas de cette commission qui nous invite aujourd’hui ».
Pour toutes les irrégularités dénoncées ci-dessus, la présidence de la plateforme Confessions religieuses, dit ne pas se sentir concernée par cette démarche l’amenant à participer à la commission paritaire, qui, selon elle, viole délibérément la constitution et les lois de la République.
Cependant, les deux principales confessions religieuses disent, au nom de la plateforme, rester « ouverte et disponible à toute initiative consensuelle visant le dénouement rapide de cette crise dans le respect des textes légaux ».
Par ailleurs, le Conseil de l’apostolat des laïcs catholiques du Congo (CALCC) appelle l’Assemblée nationale à s’abstenir de tout passage en force dans le choix du futur président de la Ceni ainsi que d’autres membres du bureau et de la plénière de la Centrale électorale. Cette structure craint que la mise sur pied d’une commission paritaire pour statuer sur cette question qui soulève des contestations de part et d’autre, puisse générer des tensions et des divisions au sein de la communauté. Aussi, en appelle-t-il donc à la sagesse des animateurs de l’Assemblée nationale.
Entretemps, Christophe Mboso, dans un communiqué non expressément daté, informe l’opinion qu’un délai supplémentaire de 72 heures a été accordé aux confessions religieuses, en vue de dégager un consensus autour du choix du Président de la CENI et d’un membre de la plénière. Selon ce communiqué signé par le rapporteur de la Chambre, Lembi Libula Joseph, le délai accordé » aux confessions religieuses court jusque demain mardi 17 août à minuit. Reste à savoir si la Cenco et l’ECC feront marche-arrière pour décrisper la situation actuelle.
Rocco NKANGA