Des leaders religieux qui parlent à tue-tête sans se comprendre. S’agirait-il de la version très répandue localement du « parler en langue » ?
A Kinshasa, en effet, la visitation du Saint-Esprit se fait généralement dans un patois autre que celui que l’on parle habituellement. Si bien que même les « oints » de Dieu en perdent leur latin avant de perdre le nord. Peut-être que les chefs de confessions religieuses sont tous entrés en transe.
Au milieu de ce capharnaüm, les non- initiés retiennent seulement une phrase et son contraire qui revient tel un refrain : » Tout sauf Kadima » disent les uns. » C’est Kadima ou personne » répliquent les autres. Bien malin qui pourrait pronostiquer la fin de cette » cacophonie… inspirée « .
D’autant que même dans les travées de l’Hémicycle appelé à trancher le débat, l’heure est au » parler en langue « . Les interprètes de l’Assemblée nationale avouent leur incapacité à traduire des langues qu’ils n’ont jamais entendues.
S’ils ne sont pas encore entrain en transe, les autorités morales et autres leaders des regroupements de l’Opposition -concernés par la composition de la CENI- sont déjà gagnés par l »écriture automatique que n’aurait renié André Breton. Rebonjour le surréalisme du début du siècle dernier ! L’écriture automatique étant tout aussi incompréhensible que le parler en langue pour le commun des mortels.
Enfin, la prestation du Premier ministre avec forces chiffres et graphiques sur les 100 jours de son gouvernement a sonné aussi comme une énième variante du « parler en langue « . Ce qu’on dit dépendant de ce qu’on entend, les chiffres alignés par le premier des warriors constitue une langue inaccessible à tous les abonnés au » sachet de la ménagère « . Le seul taux qu’ils sont capables de visualiser étant celui de la moitié du » chinchard » ou encore de l’aile du poulet !
Comment, face à un ordinaire qui n’a guère changé d’un iota, différencier les 100 jours des » fantassins » commandés par le » Général » Sama des autres jours ? La guerre pour la survie faisant que tous les jours se ressemblent. Comme deux gouttes d’eau.
Lueur d’espoir ? L’ensemble de l’Exécutif, Président de la république en tête, a consacré l’après-100 jours du Gouvernement à Dieu. Avec dans le rôle d’intercesseur, l’Abbé Nshole, le porte-voix de cette CENCO dont les sermons dérangent des dirigeants majoritairement…catholiques. Pas catholique tout ça ! Quelle tour de Babel…
José NAWEJ