Ceni : vers le dégel ?

* Entretemps, le président de la Cenco et président de la plateforme des confessions religieuses sollicite un délai de grâce pour vider complètement le dossier.

« A toute chose sa saison, et à toute affaire sous les cieux, son temps », renseigne la Bible. Simplement, on dirait qu’il y a un temps pour tout. Après les nuages artificiels, le ciel présente, enfin, une éclaircie porteuse d’espoir de décrispation, dans les relations entre le Bureau de l’Assemblée nationale et les Confessions religieuses, en ce qui concerne la désignation du candidat président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI).

Tenez. Christophe Mboso, speaker de la Chambre basse, a reçu hier mardi 17 août au Palais du peuple, Mgr Marcel Utembi, président de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) et président de la plateforme Confessions religieuses. Les échanges entre les deux personnalités ont essentiellement porté sur la sempiternelle et récurrente problématique de désignation de nouveaux animateurs de la Ceni.

De l’avis de nombreux observateurs, la rencontre Mboso-Mgr Utembi est perçue comme un signe d’espoir dans l’issue voulue heureuse, de cette affaire qui déchaine autant de passions dans l’opinion nationale. Ici, la symbolique est que les deux hommes se sont parlés quelques heures plus tôt, avant l’expiration du deuxième délai supplémentaire du bureau de l’Assemblée nationale, accordé aux chefs des huit confessions religieuses pour aplanir leurs divergences. Car, ces derniers en avaient jusqu’hier à minuit, pour finalement, se mettre d’accord sur le candidat du consensus à la présidence de la Centrale électorale.

A la lumière de ce tête-à-tête, initiative du Président de la Représentation nationale, doit-on dès lors, penser au dégel du dossier Ceni ? Plus exactement, à l’accélération du processus de désignation consensuelle de ses animateurs ?  Après des jours d’« orage« , les Congolais sont-ils en droit de considérer la rencontre Christophe Mboso-Mgr Marcel Utembi qui incarne la méga confession religieuse catholique, comme étant la fin de l’impasse ? Voila donc, autant de questions qu’a charriées le face-à-face d’hier au cabinet du premier des députés nationaux.

TOUS SATISFAITS

 « Nous nous retrouvons au Palais du peuple, nous sortons du bureau du président de l’Assemblée nationale, à son invitation pour échanger sur le dossier de l’heure.  Il s’agit du processus de désignation des animateurs de la CENI. Je dois dire que c’était un échange cordial, convivial, patriotique où nous nous sommes exprimés les uns les autres, à la satisfaction de chacun « , circonscrit le président de la plateforme Confessions religieuses au sortir de l’audience.

Cependant, Mgr Marcel Utembi souligne qu’il n’a pas été question, au cours de leurs échanges, de rendre compte des conclusions des délibérations des huit confessions religieuses, entendu que la rencontre d’hier a été le tout premier contact direct avec le Président de l’Assemblée nationale autour de cette question d’actualité permanente.

 «  C’est le premier contact avec l’autorité compétente dans la mesure où, c’est le bureau de la Chambre qui nous a demandé de pouvoir réaliser ce travail de désignation des animateurs de la CENI et nous en sommes là. Je suis arrivé de Kisangani hier (Ndlr : lundi 16 août) et les premiers contacts que je prends, c’est avec le speaker de l’Assemblée nationale. Le reste suivra « , précise l’archevêque de Kisangani qui était accompagné de son confrère, Mgr José Moko, évêque d’Idiofa et vice-président de la CENCO.

« AUSSI LONGTEMPS QUE NOUS MAINTENONS L’UNITE… »

Après le présidium de la plateforme, Christophe Mboso a reçu au courant de la même journée d’hier mardi, les chefs des six autres confessions religieuses,  « parrains » de la candidature de Denis Kadima, à la présidence de la Ceni. Le groupe de six était donc sous la conduite du pasteur Dodo Kamba, actuel président des églises de réveil au Congo (ERC). Le menu a été le même : la désignation de nouveaux animateurs de la Ceni.

Ici, la question qui se pose est celle de savoir si, après le désaccord des catholiques et protestants autour de Denis Kadima,  candidat porté par les six autres confessions religieuses, ces dernières sauraient faire marche-arrière pour privilégier la paix sociale sur l’ensemble du pays. 

 » On n’est pas arrivé, depuis tout ce temps, à trouver une solution d’ensemble. Néanmoins, on était déjà sur le point, parce qu’un camp a regardé dans une direction et un autre, dans l’autre. Et ça, je le dis depuis toujours, c’est un jeu démocratique. On n’est pas tous obligé de regarder dans la même direction sur une question. Il peut y avoir des divergences. Mais ce qu’il faudrait craindre, c’est la division entre les chefs des confessions religieuses « , déclare le porte-parole du groupe de six, au sortir de l’audience.

Pour Dodo Kamba, les princes de l’Eglise travaillent en union dans la diversité. Ce qui constitue, à ses yeux, une richesse.  » Aussi longtemps que nous maintenons l’unité comme dans un corps, nous devons apprendre à respecter les avis partagés « , ponctue le commandant en chef de l’ERC.    Grevisse KABREL

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